Après Samadet, Antoine Madier confirme au Bolsin de Bougue
les photos de cet article sont d'Olivier Viaud d'Aire sur Adour
Comme d’habitude le Bolsin de Bougue s’est déroulé sur une journée et en deux temps. Le matin, dix jeunes novilleros sont évalués lors d’une tienta. L’après-midi, les trois meilleurs affrontent un eral, deux se départagent face à un second eral.
Comme d’habitude le Bolsin de Bougue s’est déroulé sur une journée et en deux temps. Le matin, dix jeunes novilleros sont évalués lors d’une tienta. L’après-midi, les trois meilleurs affrontent un eral, deux se départagent face à un second eral.
Grosse satisfaction, une année de plus côté bétail, grosse
déception côté toreros, les novilleros sélectionnés pour cette compétition n’avait
pour la plupart pas le niveau, ou la motivation, requis.
La Fragua, à Pontonx, a pour but d’offrir une opportunité à
des débutants et l’édition 2016 a correspondu aux attentes des organisateurs.
Le Bolsin permet au vainqueur de toréer quatre novilladas dont
trois dans des arènes de première catégorie (Dax, Mont de Marsan et Bayonne) et
une à Plaisance du Gers, place forte de la non piquée dans le Sud Ouest. En théorie,
il s’adresse donc à des novilleros confirmés.
Les organisateurs le reconnaîtront à l’issue de la journée. Il y a eu
erreur de casting. Seul ressort du lot
Antoine Madier, le moins expérimenté, qui a remporté sans véritable opposition l’épreuve.
Le choix des deux autres finalistes s’est fait par défaut
pour David Salvador, élève de la toute puissante Ecole Taurine de Salamanca et
pour faire le buzz pour la jeune torera Rocio Romero. Le premier a ennuyé le public lors de la
finale avant de fracasser à l’épée. La seconde n’a pas convaincu et est passé à
côté du meilleur exemplaire du lot. Sincèrement J.A Romero et Christobal Reyès
auraient plus été en capacité de concurrencer Antoine Madier.
Tienta de qualification du Bolsin de Bougue 2016.
Dix vaches de la Ganaderia du Camino de Santiago
(propriétaire Jean Louis Darré), excellente la troisième, bien la neuvième pour
Jean Baptiste Molas (ET du Puerto de Santa Maria), Fernando
del Rocio (ET de Camas), Antoine Madier (CFT Nîmes)
Juan Antonio Romero (ET de Colmenar Viejo,) El Azabache (ET
d’Arles), Christobal Reyes (ET Jerez de la Frontera)
Rafael de Lucas (ET d’Arles), Rocio Romero (Cordoue), David
Salvador (ET de Salamanque), Clément Argous (ET Adour Aficion)
Piquero : Laurent Langlois
Cavalerie Bonijol
Sont qualifiés pour la novillada finale : David Salvador,
Antoine Madier et Rocio Romero
Demi-arène
Côté bétail
Vache n°1 : petit format, elle est extrêmement faible. Brave,
elle est à peine piquée et le cocktail noblesse + faiblesse lui donne un
comportement soso.
Vache n°2 : très agressive à la cape et au cheval .Elle
se défend plus qu’elle n’attaque .Elle est mansa. A la muleta, elle est sur la
défensive et nécessite un toreo poderoso que seul Antoine Madier saura
dispenser.
Vache n°3 : Très encasté, elle ira à mas lors des cinq
rencontres au cheval. Noble, elle vient de loin et répète dans la muleta
et offre des possibilités pour le torero.
Elle sera conservée par le ganadero.
Vache n°4 : Faible et mansa, ne permet pas grand-chose
Vache n°5 : Mansa, elle baisse vite de ton à la muleta
Vache n°6 : prend quatre piques en poussant et venant
de loin à la dernière. Elle est noble mais manque de forces.
Vache n°7 : prend cinq bonnes piques, elle est noble
mais faible.
Vache n°8 : mansa à la pique et noble à la muleta
Vache n°9 : brave en cinq rencontres, elle ira à mas à
la muleta. Pour le ganadero c’est peut être
Vache 10 : ni brave, ni mansa pour elle c’est non
Cette tienta confirme les progrès réalisés par cette ganaderia,
en particulier avec l’introduction d’un semental du Comte de Mayalde géniteur
des meilleures vaches de la matinée.
Côté torero
Sont passés complètement à côté : JB Molas, El
Azabache, Rafael de Lucas
Sont appliqués et peuvent
progresser, même s’ils n’ont pas encore le niveau: Fernando del Rocio, Rocio
Romero et Clément Argous
Sont au maximum de leurs possibilités ou manquent de personnalité : David Salvador,
Christobal Reyès
Motivé , ayant plus de recours que de style : Juan
Antonio Romero
Antoine Madier a du style, une tauromachie différente et une
envie de bien faire évidente ! C’est le meilleur des participants malgré
qu’il soit le moins expérimenté.
Finale du 22ème Bolsin de Bougue :
5 erales de Rafael Cruz, encastés donnant du jeu et sous
exploités par les toreros. Pour
Rocio Romero : silence
David Salvador : un avis et salut, deux avis et silence
Antoine Madier : salut, un avis et oreille
Vuelta au cinquième qui récompense plus le lot que le toro
Vuelta du ganadero après la mort du cinquième
Demi-arène
Antoine Madier est déclaré vainqueur et participera aux
novilladas non piquées de Plaisance du Gers, Mont de Marsan, Dax et Bayonne
Comme souvent à Bougue, c’est l’éleveur qui recueille le
plus d’applaudissements. Une fois de plus, les cinq erales sont sortis avec de
la caste et de la noblesse tout en étant parfaitement toréables. Rocio Romero
et David Salvador n’ont pas été à la hauteur des qualités du bétail.
Antoine Madier a alterné de très bons moments avec des
erreurs de débutant. Il y a chez ce garçon du potentiel qui ne demande qu’à se développer.
A Patrick Varin, son mentor de bien le conseiller. Il y a encore du chemin à parcourir,
mais les wagons sont les bons rails.
Le premier novillo déborde de caste et de noblesse. Il part
de loin, répète et pardonne aussi les erreurs. Rocio Romero est une bonne élève
qui récite bien sa leçon. Mais elle ne pèse pas sur un toro qui va vite la
déborder et même l’accrocher. La jeune fille tue mal et finira troisième du
Bolsin.
David Salvador toréé sans s’engager et de manière superficielle
un eral qui lui mangera le terrain Tout est sur le pico et l’espagnol oublie de
se croiser.
Il tue très mal d’une entière plate suivie de trois pinchazos et d’une
entière mal placée mais concluante. Il se qualifiera, parce qu’il en faut un
pour la grande finale.
Le garçon passera à
côté du quatrième novillo, moins franc que les autres mais qui offrait des
possibilités. Nouveau fracaso à l’épée, le toro tombe à la limite dépassée du
troisième avis. .
Antoine Madier continue son apprentissage. Excellent à la cape il est en
progrès à la muleta, son principal défaut est de trop mette la pression sur ses opposants. Son premier eral est encasté. Il vient de loin, et répète. Le
début de faena est bon.
Les cites sont dans le bon sitio, la charge est bien conduite
et il y a un vrai côté artistique dans
sa tauromachie. Le landais réduit les
distances et confond vitesse et précipitation. La fin de faena est brouillonne
et la mise à mort un peu compliquée.
Face au dernier, le landais alterne le bon avec des
séries données avec classe dans le bon rythme et d’autres perfectibles. L’estocade
est bonne. Le Cruz lutte avec bravoure
avant de tomber. Antoine coupe la seule oreille de ce Bolsin et le remporte.
On reverra avec
plaisir les produits de Rafael Cruz à
Dax pour la finale des non-piquées.
On suivra avec intérêt les prochaines sorties d’Antoine Madier. Il sera à Castelnau, Plaisance, Mont de Marsan, Maurrin, Dax, Bayonne, Roquefort.
Les organisateurs ont reconnu s’être trompés dans le choix
des compétiteurs. A eux de corriger le tir pour le 23ème Bolsin.
Prochains rendez vous dans le Sud Ouest à Parentis samedi
pour le certamen, puis Aire pour la novillada traditionnelle du 1er
Mai sans oublier vendredi la conférence à la Peña A Los Toros avec Laurent
Larrieu.
Thierry Reboul
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