Début de temporada à Magescq
Arènes de Magescq, dimanche 14 février : Novillada non
piquée
6 erales d’El Tajo y La Reina faibles, manquant de fond pour
les quatre premiers, noble le cinquième et sérieux le dernier pour
Adrien Salenc : un avis et silence, une oreille
Carlos Ochoa : un avis et salut, une oreille
Baptiste Cissé : un avis et silence, une oreille
L’ensemble des pétitions d’oreilles sont minoritaires
quasi lleno
quasi lleno
Le prix offert par les organisateurs du Sud-Ouest est
partagé entre les trois toreros
Si le proverbe « Magescq pluvieux, temporada
heureuse » se vérifie, 2016 sera la saison du siècle voire du millénaire.
Il tombait des trombes d’eau et malgré cela les gradins étaient quasiment
remplis pour cette première course de l’année.
Ce ne fut pas une grande édition par la faute du bétail. Les
erales de Joselito, pourtant très bien présentés, ont manqué de forces et pour
certains de fond. Après la déception de Bayonne, le torero ganadero a du pain
sur la planche. Seuls les deux derniers ont relevé la note moyenne
Le premier est désordonné. Dès la cape, il donne de petits
coups de têtes. Il donne quelque signes d’une faiblesse qui fait qu’il ne s’engage
pas franchement sur la passe. Il nécessite une lidia autoritaire mais pas violente.
Ce sera le cas de beaucoup des erales ce jour. Adrien Salenc va enchainer des
passes sans peser sur le toro. Ce dernier finit par prendre le dessus. De ce
fait il est difficile à fixer au moment de l’estocade. Une vilaine mete y saca
précède un pinchazo, un tiers de lame de côté et deux descabellos.
Adrien Salenc, tel Janus, est un torero au double visage. Il
peut être très lidiador voire artiste mais aussi très superficiel électrique et
toréant le public. C’est cette facette qu’il nous a montré. Il accueille son
adversaire à genoux avec des passes qui réveillent le public (objectif atteint)
mais qui accentue la faiblesse du Joselito. Le nîmois prend les banderilles et
réalise un très bon tercio avec notamment un excellent quiebro pour conclure. A
la muleta, il débute par statuaires. Il alterne de très bons passages avec des
muletazos brusques, sans se croiser. Le public est accroché, mais le torero
aussi qui essuie des désarmés. Il tue d’une demie sur le côté et coupe la
première oreille après une timide petite pétition.
Carlos Ochoa a triomphé à Madrid, excusez du peu. Le second
eral est faible. Il va chuter à plusieurs reprises. Brindé à Louis Husson, la
faena commence par excellente série de naturelles. Puis le torero se regarde un
peu toréer Le bicho qui est moins mauvais cité de loin finit par se décomposer.
Il se complexifie et met en difficulté le novillero qui prolonge trop sa faena. Il tue mal d’une estocade atravesada.
Le cinquième, joli exemplaire, sort avec plus d’énergie que
les précédents. Il est noble mais d’une noblesse fade. Soso il ne transmet pas
d’émotion. Ochoa récite devant Joselito, son illustre professeur, sa leçon. C’est
bien fait, avec quelques belles naturelles, mais ne fait pas vibrer. La faena
est, une fois de plus trop longue. Le matador est efficace, il tue d’une bonne entière.
Son fan club fait un peu de bruit et obtient une oreille. Après la vuelta Ochoa
a droit à un long, et j’espère profitable, débriefing avec Joselito.
Le local (tyrrosso-bayonnais) Baptiste Cissé manque encore d’expérience
et d’entraînement face à du bétail en ce début de saison. Il n’y avait rien à
faire face au troisième eral trop faible et de charge courte. Il tue mal (une
demie et cinq descabellos).
Le sixième sera le plus encasté du lot. Baptiste se rachète du mauvais tercio de banderilles du troisième en posant trois excellentes paires dont une très jolie Al Violin. Noble, le toro vient bien de loin et est plus compliqué quand il est cité de près. Baptiste cite de près et a du mal à canaliser la charge du bicho. Il donne quelques bons muletazos mais manque de dominio et se fait accrocher la muleta. La faena reste en dessous des possibilités de l’eral. L‘élève d’Adour Aficion coupe une oreille malgré une estocade de côté atravesada (mais rapide d’effet).
Le sixième sera le plus encasté du lot. Baptiste se rachète du mauvais tercio de banderilles du troisième en posant trois excellentes paires dont une très jolie Al Violin. Noble, le toro vient bien de loin et est plus compliqué quand il est cité de près. Baptiste cite de près et a du mal à canaliser la charge du bicho. Il donne quelques bons muletazos mais manque de dominio et se fait accrocher la muleta. La faena reste en dessous des possibilités de l’eral. L‘élève d’Adour Aficion coupe une oreille malgré une estocade de côté atravesada (mais rapide d’effet).
Il faudra apprendre aux musiciens à s’arrêter de jouer quand
le torero est accroché ou désarmé.
On reverra les trois toreros à plusieurs reprises. Moyens
aujourd’hui ; ils vont, je l’espère, monter en puissance en cours de
saison.
Pour information Adrien Salenc passera en piquée à Captieux
Prochain rendez-vous, Dimanche 21 à Arzacq
La pluie et le froid ont du bon. C’est avec grand plaisir
que nous étions au chaud alors qu’une poignée d’antis, parqués loin des arènes,
se préparait une bronchite carabinée.
Thierry Reboul
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