Journée taurine d'Arzacq
Les photos sont de Romain Tastet
Pour une fois, la météo
est plus clémente dans le Béarn que dans les Landes. Après le déluge de
Magescq, c’est le soleil qui accueille les nombreux aficionados présents à
Arzacq dès le matin.
Les organisateurs locaux
ont décidé d’innover. Ils ont substitué à la traditionnelle tienta une matinée
taurine offrant une opportunité à trois toreros locaux, du débutant au
confirmé. Au-delà de l’originalité, il y a un vrai investissement de la part
des organisateurs. La vache offerte à Jean Laroquette et l’eral toréé par
Dorian Canton sont financés par l’association des organisateurs de Sud-Ouest.
Le novillo tué par Mathieu Guillon a été financé sur les fonds propres du club
taurin.
Jean Laroquette a des qualités innées de torero. Quand les qualités
de l’homme rencontrent celle d’une très intéressante vache, cela donne un grand
moment de tauromachie.
La pensionnaire de la ganaderia de Michel Agruna,
origine Françoise Yonnet a fait preuve de caste et a posé juste ce qu’il faut
de difficultés pour mettre en évidence le torero.
Jean a su imposer sa loi à
son adversaire puis a abandonné la technique pour déboucher le flacon lors de
deux très belles séries. Sont sorties de second Yonn et Gilles Saint Cric, la
vache très sollicitée et qui commençait à se réserver les a mis en difficulté.
Dorian Canton est trop grand pour les anojas des capéas et trop
jeune pour sortir en non piquée. Les organisateurs lui ont offert un eral, même
origine que la vache de Juan. Face à un adversaire compliqué, il a su ne pas
rompre et tirer quelques bonnes séries. Espérons, pour le faire progresser et
entretenir sa motivation, qu’il pourra passer les Pyrénées pour, comme l’an passé,
tuer quelques becerros en classe pratique.
Le nombreux public présent,
presque une moitié d’arènes, est venu pour soutenir le montois Mathieu Guillon face à un novillo du
Comte de Mayalde.
Le bicho costaud est compliqué, mais intéressant. Il est plus
violent que brave. Il prend trois piques en manso con casta. A la première, il fait
le tour du cheval, le secoue et blesse le piquero, épaule déboitée. Malgré la blessure,
Laurent Langlois continue à piquer. La seconde pique est bien donnée, trop
handicapé le piquero rate la troisième.
Mathieu joue gros. Il n’a
aujourd’hui pas mal d’amis mais des détracteurs qui sont plus disposés à le
critiquer qu’à l’aider. Face à ce toro exigeant, on le sent contracté. Il
recule sur les premiers capotazos, puis se reprend pour une bonne série de
chicuelinas.
Il est excellent aux
banderilles clouant dans le berceau à chaque fois. A la muleta, à gauche, le
novillo ne passe pas.
A droite, il est complexe. Le torero s’arrime, prend sur
lui et donne deux très bonnes séries de derechazos.
Le Mayalde se décompose et
devient querencioso. Le matador landais le tue d’une épée caida. Ce n’est pas
le triomphe dont rêvait Mathieu. En tauromachie, c’est le toro qui décide, et
aujourd’hui c’est le combat qui prévalait. El Monteño a quand même montré dans
une série à la cape et deux à la muleta des qualités qu’il pourrait mettre en
évidence face à d’autres toros. Il mérite qu’on lui permette de remettre le traje
de luce et de pouvoir s’exprimer face à deux toros. Il peut avantageusement
prendre la place d’un Cesar Jimenez ou d’un Manuel Dias Gomes vus à Villeneuve,
Eauze ou Gamarde l’an dernier.
Arènes d’Arzacq : Novillada mixte,
Trophée du Bayonne de Cristal
Deux novillos du Comte de
Mayalde, meilleur le premier, pour le rejoneador Roberto Armendariz :
salut, deux oreilles.
Quatre erales du Comte de
Mayalde bien présentés, donnant du jeu, excellent le second et supérieur le
cinquième pour :
Baptiste Cissé : une
oreille, une oreille
Rafi Rancoule :
vuelta, silence
Sobresaliente :
Thomas Ubeda
8/10 èmes d’arènes
Baptiste Cissé remporte
le trophée du « Bayonne de Cristal »
Vuelta du mayoral
Sortie en triomphe de
Roberto Armendariz et Baptiste Cissé
Comme en 2015, le Comte
de Mayalde a fourni un lot de novillos et d’erales de grande classe. Bien
présentés, ils ont fait preuve de caste et de cette noblesse piquante qui offre
la possibilité de s’exprimer tout en créant l’émotion en piste et sur les
gradins. Le mayoral avait parié sur le numéro 8. Sorti en cinquième, il a été
le meilleur de la course. Dommage que la présidente, l’ex torera Héléna Gayral
ait oublié qu’il y avait un mouchoir bleu.
Le meilleur torero de la
tarde, Rafi Rancoule a malheureusement perdu à l’épée les trophées gagnés en
particulier après une grande faena à son premier. Roberto Armendariz et
Baptiste Cissé, plus efficaces avec les aciers, ont pu triompher.
Armendariz profite d’Arzacq pour faire travailler ses plus jeunes
chevaux. Le premier novillo étant en apparence le plus commode, c’est donc face
à lui qu’il a fait sortir les juniors de sa cuadra. Le rejoneador basque a
probablement commis là une erreur. Il n’a pas pu complètement profiter de la
charge inlassable du joli novillo sorti en premier. Après un seul rejon de
castigo, le centaure va connaître quelques difficultés avec des passages à faux
et quelques banderilles tombées au sol, problèmes liés à des écarts de conduite
de ses chevaux.
Il doit descabeller après un rejon de muerte en arrière.
Son second est plus
costaud, mais finira par se réserver en milieu de faena. Débuts spectaculaires
puis il faut aller au charbon pour poser les banderilles suivantes. Heureusement,
il a dans sa cuadra des chevaux expérimentés et solides pour lidier ce type de
toro.
Le Basque sait aussi ce
qu’il faut faire pour travailler le public (Phase trois dirait Richard Milian).
Levades, cheval agenouillé, puis assis tout y passe. Le rejon de muerte, à la
Pablo Hermoso, tue quasi instantanément,
Armendariz coupe deux oreilles pour ce
qui sera son troisième triomphe à Arzacq.
Les trois mousquetaires
sont quatre, aujourd’hui les deux novilleros étaient trois. Les deux têtes
d’affiche ont alterné avec le sobresaliente Thomas Ubeda pour une sympathique competencia à la cape et aux
banderilles.
Le tambour major est un
joli castaño. Il est violent et désordonné. Baptiste Cissé construit une faena sincère, mais sans grand relief face
à cet adversaire exigeant. Le trasteo est techniquement propre mais manque de
l’émotion que Baptiste instille habituellement dans sa tauromachie.
Le
novillero s’engage avec beaucoup de sincérité à l’épée et coupe une oreille
après une entière un peu en arrière mais très efficace.
Son second adversaire, le
favori du mayoral, a été le meilleur eral de l’après-midi. Bien banderillé, il
vient de loin, met la tête dans le leurre et répète. Bonne faena avec des bons
passages artistiques et techniques, mais elle reste, par manque d’expérience,
en dessous des possibilités de l’animal.
Comme à Magescq, il hésite à citer de
loin et étouffe la charge du novillo. Un pinchazo, 2/3 de lame, le public
arrache à la Présidente une oreille mais n’obtient pas la vuelta, pourtant
largement méritée, du toro.
Baptiste progresse, il a
bien tué. Il doit profiter des contrats
qu’il a en ce début de temporada pour, combiner technique et côté artistique et
réaliser des faenas qui porte sur le toro et le public.
Rafi Rancoule, élève de Patrick Varin, débute ce jour dans le
Sud-Ouest.
Son premier eral est excellent. Très noble, il répète dans la muleta.
Le torero du Sud-Est se croise, conduit la charge avec élégance et temple
exploitant au mieux les qualités du bicho.
Avec beaucoup de planta torera, il
arrive à s’imposer face à un Mayalde encasté et exigeant. Grande faena, hélas gâchée
par la mise à mort.
Le dernier eral a été le
moins bon du lot. Distrait, charge brusque, il reste sur la défensive et met en
difficulté. La mise à mort sera compliquée.
Très à l’image de leur
mentor respectif, les deux novilleros seront à suivre cette temporada.
On aura le plaisir de
revoir Rafi à Samadet le 12 Mars avec son collègue Thomas Ubeda qui a montré de
bonnes choses lors de ces interventions à la cape et aux banderilles.
On reverra Thomas, samedi
à La Fragua à Pontonx pour le prochain rendez-vous taurin du Sud-Ouest organisé
par Juan Leal.
Ce bolsin offre
l’opportunité à de jeunes toreros de se montrer. Cette initiative, à l’image de
celui de Bougue mérite que l’aficion locale se déplace.
Le samedi se dérouleront les qualifications.
Dimanche matin, une tienta avec Juan Leal et Ortega Cano, l’après-midi se déroulera une non-piquée entre les finalistes sélectionnés le samedi lors d’une tienta face à des vaches de Jean Louis Darré.
Le samedi se dérouleront les qualifications.
Dimanche matin, une tienta avec Juan Leal et Ortega Cano, l’après-midi se déroulera une non-piquée entre les finalistes sélectionnés le samedi lors d’une tienta face à des vaches de Jean Louis Darré.
Prochains paseos à Aignan
et Mugron pour Baptiste Cissé.
Et pendant que nous passions une belle après-midi de toros , les antis manifestaient
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