FERDINAND

Carlos Saldanha





Ferdinand, un veau élevé dans une ganaderia, voit partir son père au combat dans l'arène. Mais ce dernier ne revient pas. Déjà doté d'un naturel doux et pacifique, aimant les fleurs, le veau va alors fuir pour échapper à son destin. Il grandit dans une ferme horticole, choyé par une fillette. Il dort même avec elle. Un fois devenu grand, elle ne veut pas qu'il l'accompagne au village le jour de la fête des fleurs. Ferdinand décide d'y aller quand même...

Mon regard de cinéphile : c'est bien, c'est coloré, les villages sont sympas, Madrid pleine de bouchons c'est assez bien représenté. L'histoire est bonne, les seconds rôles nombreux apportent un peu de sel à ce Ferdinand très imposant mais au demeurant falot.
Et bien entendu ça fini bien!

Mon regard d'aficionada : Hou la la !!!!
la liste des erreurs :
* Quand une abeille pique, elle reste plantée et meurt. Ce n'est pas un moustique.
* Déjà la ganaderia "Casa del Toro" dont on parle comme s'il n'y en avait qu'une, c'est bizarre. Les boxes individuels où les toros dorment comme des purs sang : écroulée de rire!
* Les toros combattent entre eux dans l'arène de tienta, et le torero choisi le toro gagnant, l'autre allant à l'abattoir (qui est juste à côté). Dans la salle des trophées il n'y a que les cornes accrochées au mur, pas les têtes. Le troupeau n'est pas homogène: on dirait une assemblée de toutes les races bovines!
* Une corrida c'est UN torero qui combat UN toro (il faut baisser les tarifs si le spectacle est aussi réduit). Le paseo : trois banderilleros défilent suivis de six picadors. Ensuite les picadors font une haie d'honneur pour que le matador entre dans l'arène.
* Le matador se met à puerta gayola avec sa muleta (et non sa cape, pour les béotiens). Le portier des arènes de Madrid est vêtu d'un tee-shirt tâché (et pas d'un costume). Puis les picadors entourent à trois Ferdinand pour le piquer (curieusement ils y arrivent) et de ce coup de pique Ferdinand s'élance pour exécuter les plus belles passes. Puis la muleta s'enroulant à l'une de ses cornes, c'est lui qui torée le matador qui veut alors le bandériller (mais qui n'y arrive pas). Au moment de la mise à mort, le public demande la grâce.
* Il n'y a pas d'image de la présidence, mais la foule agite des mouchoirs blancs.
* Ferdinand est alors ramené en camion dans la ferme horticole.

Mon regard de maman : il ne faut pas prendre les enfants pour des débiles. Certes une corrida ne se passe pas comme ça. Mais dans le film on voit des hérissons conduire une camionnette, forcer un cadenas avec un piquant, se déplacer en mode "commando". Et un veau ne dort pas dans un lit, ni petit, ni grand.
Ce film n'est pas à la gloire de la corrida, mais n'est pas forcément contre non plus : les arènes de Madrid sont remplies de gens de tous les âges, mamans et enfants compris.
Alors qui sait, ce sera peut-être le film qui donnera aux jeunes l'envie de voir une vraie corrida?
Et dans ce cas il faudra les accompagner pour leur dire qu'il y a du sang, et que si parfois le toro est gracié, la plupart du temps il meurt. Comme meurent les animaux que nous mangeons, comme meurent ceux que nous élevons et que nous ne mangeons pas, comme nous mourrons tous.

Et l'avis d'Antonio Lorca, clic!

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