Non piquées, première revue d’effectifs

Photos Nicolas Couffignal
Dans le Sud-Ouest, le mois de Février est le mois des non-piquées.  Entre Magescq, Arzacq et Pontonx on a pu voir en action (tienta ou novillada) dix sept jeunes novilleros. En attendant le Bolsin de Bougue qui complètera cette revue d’effectif, deux novilleros se détachent.

José Molina d’Albacete est un torero courageux et très technique. Il a remporté le Certamen de La Fragua en marquant des points face à une vache qu’il a sue, en quelques passes, « redresser » comme disent les coursayres. Lors de la finale, le novillero a touché un premier eral compliqué  devant lequel il a fait face même s’il n’est pas arrivé à le dominer totalement (la mission était complexe). Faena plus classique  (et plus fade) devant son second Calejo Pirès soso, on reverra le jeune torero à Eauze et probablement dans d’autres placitas du Sud-Ouest.
Villita avait fait preuve de malchance l’an passé à Dax avant de briller à Madrid. Il a dominé les débats à Magescq en réalisant une très bonne première faena avec des séries de naturelles templées. Qualifié à Pontonx, il coupe une oreille après la traditionnelle estocade basse qui tue vite. Intéressante, sa prestation est restée en dessous de celle de Magescq et surtout a transmis moins d’émotion que celle de Molina. On le reverra rapidement, et avec intérêt, à Mugron pour Pâques.
Un ton en dessous, mais avec un potentiel qui incite à les revoir, Victor Hernandez, Pablo Paez et Raul Montero. Le sévillan Paez est encore vert mais il a une tauromachie andalouse qui ne laisse pas indifférent. Montero a du métier et quelques années d’expérience, il est capable de se sortir des situations compliquées et complexes mais son toreo transmet peu d’émotion.

Côté français, Dorian Canton à Magescq et Arzacq a montré qu’il savait dominer les toros. Il lui reste à développer son sens artistique. Le rééquilibrage de gabarit entre ses opposants et lui, après son passage en piquée à Mugron, devrait l’aider dans ce sens. 
Yon Lamothe a raté son début de saison, à lui de redresser la barre à Aignan face à une sérieuse course du Camino de Santiago.
Côté Sud-Est, Solalito est encore vert mais semble avoir un certain potentiel à confirmer lors de ses prochaines sorties en particulier à La Brède.


Pour ce qui est du bétail, les erales du Conde de Mayalde d’Arzacq ont une fois de plus enchanté les spectateurs présents. Très bien présentés, encastés, ils pourraient figurer dans les meilleurs lots de la temporada (à moins que celle-ci soit exceptionnelle). Les Galache  de Magescq nobles mais faibles et  les Calejo Pirès manquant de fond  ne leur feront pas concurrence.
Pas de bétail français, cela peut s’expliquer par le fait que les erales naissent plus tard chez nous  et n’ont deux ans que vers Mars Avril ; De plus la météo dans le Sud-Ouest rend difficile la préparation des bichos en Janvier et Février, même si  Casanueva et   Tierra d’Oc et Camino de Santiago sont  arrivés à préparer, pour cette période de la temporada, les années précédentes  des lots intéressants. Dès Pâques, les élevages français retrouveront le sable de nos arènes, aux organisateurs de ne pas les oublier. Avec huit fers et des encastes variés, minoritaires ou pas, les éleveurs du Sud-Ouest devraient, je l’espère se tailler la part du lion.

Arzacq et Magescq ont enregistré de très belles entrées, Pontonx a progressé mais n’est pas encore à la hauteur de l’investissement des organisateurs.
Les non-piquées ont bien démarré dans notre région. Cette temporada on va retrouver Tartas. Mais la situation est toujours tendue. Les assurances des  équipes médicales, les frais liés au traitement des carcasses à cause de la disparition de certains abattoirs, sont en hausse. Cela est difficile pour les organisateurs de courses piquées, cela peut devenir rédhibitoire  pour ceux des non-piquées dont les recettes sont moindres. Il y a encore des organisateurs qui prennent des risques, la balle est dans le camp des aficionados qui doivent faire l’effort de se rendre à ces courses pour les aider à continuer.

La saison des courses piquées démarre ce dimanche à Gamarde après le premier week-end outdoor (Aignan, Mugron).
Comme l’an passé vous trouverez dans les Chroniques du Moun des synthèses des différentes corridas, piquées et non-piquées et des articles de fond avec coups de cœur et de gueule. Le premier concernera la présence des jeunes sur les gradins, en piste et dans les clubs taurins et paraitre mi-avril.


Thierry Reboul

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