Belle journée de toros à Arzacq

(les photos sont des maestros Christian Sirvins et Romain Tastet pour la novillada et de Thierry Reboul pour le matin.)
Arènes d’Arzacq, dimanche 22 Février 2015 : novillada mixte

6 erales de la ganaderia du Conde de Mayalde pour
Le rejoneador Roberto Armendaritz (une oreille, deux oreilles)
Les novilleros : 
Jorge Rico (une oreille)
Tibo Garcia (une oreille)
Yvan Gonzalez (une oreille, une oreille)
Vuelta au quatrième et salut du mayoral à la fin de la course
¾ d’arènes

Pour la deuxième année, le club taurin a organisé une novillada mixte avec au cartel un rejoneador parmi les meilleurs actuels et trois novilleros en compétition dans une novillada non piquée.

De l’élevage du Conde de Mayalde, j’ai gardé le souvenir d’un exceptionnel toro sorti comme sobrero à Dax lors d’une corrida naufrage de Hoyo de la Gitana et que n’avait pas su exploiter Julien Lescarret. Depuis cet élevage a été absent des ruedos français et c’est dommage au vu de l’excellent lot sorti ce jour à Arzacq.
Tous très bien présentés, ils sont sortis plus novillos qu’erales et certains auraient mérités d’être piqués. Ils n’ont pas rechigné à se laisser embarquer dans la muleta (ou à la poursuite du cavalier), mais ils se sont défendus avec un intéressant mélange de caste et de noblesse qui ont permis aux toreros de s’exprimer tout en transmettant cette émotion qui donne du relief et entretient l’intérêt d’une après-midi de toros.

Je ne suis ni connaisseur, ni fan du toréo à cheval  sauf quand j’ai eu l’occasion de voir Pablo Hermoso de Mendoza et Gines Cartagena (le père). Roberto Armendaritz est un élève du premier et cela se sent dans sa tauromachie, tauromachie que j’ai appréciée surtout face à son premier adversaire . Au second j’ai surtout apprécié la qualité du dressage de sa cavalerie et celles du cavalier.


Le premier bicho combattu par le navarrais a conservé tout au long de sa présence en piste un allant et une noblesse qui ont permis au torero de réaliser une prestation intéressante  . En émergent deux bons quiebros et des poursuites où il toréé en templant la charge en utilisant le cheval comme une muleta. 

Armendaritz utilise peu les peones, plaçant lui-même le toro de manière à le mettre dans le terrain le plus propice. Il a su également s’adapter aux contraintes imposées par les dimensions et la forme de la piste. Dommage que la fin n’ait pas été à la hauteur de la faena. Après avoir pinché et mis un rejon de muerte en place, le cavalier a du mettre pied à terre pour descabeller. Une oreille, quand même, est accordée malgré cette mise à mort un peu longuette.


Son second adversaire , lui aussi bien présenté, baissera de ton après la pose des rejones de castigo. Il sera plus tardo et ses poursuites moins vives. Roberto Armendaritz met alors en évidence les qualités de sa cavalerie plus qu’il ne toréé. Il a en particulier un cheval qui lors des poursuites a un galop très élégant et aérien. A la fin ,le toro devient parado et le cavalier doit alors prendre des risques pour poser une excellent banderille courte et passer dans un trou de souris pour  un rejon de muerte en place dont l’effet très rapide soulève l’enthousiasme du public. Deux oreilles sont accordées.


Premier novillero à sortir en piste, Jorge Rico touche un joli novillo negro . Il sort avec du gaz et une tête un peu désordonné qu’il va falloir régler .Il accrochera d’ailleurs la cape de Tibo Garcia lors d’un quite. Le jeune torero manque de métier . Il va toréer le bicho sur le voyage. Les passes sont bien faîtes mais le sitio n’est pas toujours le bon et surtout elles ne dominent pas le toro . Ce dernier a de la caste . Il vient de loin si on le cite mais il manque de fixité. Jorge Rico ne pesant pas sur lui, il ne finit pas prendre le dessus ,imposer le terrain et accrocher la muleta. Le toro a un goût de bonbon (au sens taurin du terme) ,mais derrière le sucre il y a de l’acidité. Pas conduit dans les passes et pas dominé ce sont les goûts acides qui s’exprime et la faena va à menos alors que le toro a encore des passes dans le ventre. Le public ,sympa, demande et obtient une oreille malgré une estocade en deux temps (mete y saca basse et une contraire à la rencontre).  


Vu lors de la tienta des clubs taurins du Gers,Tibo Garcia réapparaissait en habit de lumière dans le Sud Ouest après une année blanche suite à une blessure. Il va hériter du novillo le plus compliqué du lot. Costaud, le Mayalde a une tête aussi désordonnée que le précédent mais il a en plus une charge violente, moins franche et plus courte. 

Le novillo aurait mérité une pique pour le canaliser. A défaut une lidia autoritaire s’impose. La faena commence bien ,avec une série de doblones qui obligent un peu l’animal. Après les choses se compliquent. Le toro impose au torero de raccourcir les terrains. Le torero manque de métier . 

Les passes réalisées, le sont avec sincérité ,certaines avec élégance mais elle manque d’autorité. Tibo a du mal à trouver le bon terrain et à imposer sa volonté. Comme pour Jorge Rico, le Mayalde prend le dessus mais comme il est compliqué, cela devient complexe pour le torero. Il se fait balader et surtout accrocher d’autant qu’il ne se croise pas. Ce choix  qui pouvait s’expliquer en début de faena pour prendre en main le novillo,devient source de problème quand il faut dominer. L’estocade entière contraire est efficace et une oreille est accordée généreusement comme pour Jorge Rico.

En troisième sort un bicho plus léger mais qui sera le meilleur de la journée. Il aura la chance d’avoir en face de lui ,le novillero le plus mature et le plus expérimenté de la terna.
Bon à la cape, banderillero moyen,

Yvan Gonzalez va s’avérer très intéressant muleta en main. Il alterne séries à droite et à gauche dans le bon sitio et avec un certain temple. Il va ainsi améliorer la charge du novillo et réguler un coup de tête en fin des passes qui détonait au regard des qualités de fixité et noblesse de l’animal. L’adorno final est de bon goût et réussi. Hélas la mise à mort ne le sera pas. Il faudra attendre la troisième entrée à matar pour voir une estocade entière mais plate. Le public est indulgent, comme il faut savoir l’être en non piquée, et le novillero est récompensé par une oreille. La vuelta est accordée au novillo.


C’est logiquement qu’Yvan Gonzalez est déclaré vainqueur de la compétition. Il a donc la possibilité de toréer le sixième Conde de Mayalde de l’après-midi. Superbement présenté, trapio et armures, le novillo va se révéler noble mais hélas faible . 

A la cape, le vainqueur invite ses deux collègues pour un très joli quite par chicuelinas por colleras.

Le tercio de banderilles est très moyen. A la muleta, les séries à droite et à gauche sont excellentes mais la faiblesse du toro en atténue la transmission, à retenir toutefois l’avant dernière série de naturelles.


Le toro va à menos et après une bonne série à droite, Gonzalez s’engage pour une estocade entière de côté qui sera rapidement concluante .Une nouvelle oreille est accordée. Le novillero invitera le mayoral, très applaudi, à partager sa vuelta .


La course se termine par la remise des récompenses .


Le « Bayonne de Cristal » revient  à Yvan Gonzalez, novillero à suivre cette temporada.
Le prix des organisateurs du Sud Ouest est partagé entre le vainqueur du jour et Tibo Garcia.
Roberto Armendaritz, Yvan Gonzalez et le mayoral sortent a hombros.
Encore une bonne journée de tauromachie, bien organisée et qui dans la continuité de Magescq laisse augurer, espérons le, d’une temporada intéressante.


Cette journée avait commencé, le matin, par la présentation des jeunes pousses encadrées par les plus confirmés des élèves de Richard Milian au sein de l’école taurine « Adour Aficion ».


Excellente matinée avec des explications de Richard pédagogiques pour ses élèves mais aussi pour le public.

Bravo aux dirigeants du club taurin d’Arzacq. Merci et continuez, rendez vous en 2016.

En espérant que le prochain week-end à Pontonx nous procurera autant voire plus de plaisir.
Dernier fait marquant du jour : l’absence des antis.
Dans ce cas, un seul être vous manque et tout va bien.









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