Magescq : Ouverture en mode majeur de la temporada française 2015


Arènes de Magescq, dimanche 15 Février 2015 : Novillada non piquée

6 erales de El Tajo et La Reina pour
Leo Valadez (silence avec un avis, deux oreilles)
Adrien Salenc (une oreille, une oreille)
Angel Tellez (salut avec un avis, deux oreilles)

Vuelta exagérée au quatrième et refusée au dernier le meilleur novillo du lot  (je sais, les présidents, comme la pluie, les marchands de pralines et les antis sont partie intégrante du spectacle)
Pour la deuxième année consécutive, les arènes de Magescq ont fait le plein pour le traditionnel non piqué d’ouverture de la temporada française.

Le lot envoyé par l’ex-matador Joselito, présent sur les gradins a grandement contribué au succès artistique de la novillada. En plus d’un trapio imposant, ils n’auraient pas déparés certaines novilladas, ils ont tous apporté par leur comportement  le sel qui relève la saveur des faenas et qui révèle les qualités, ou les défauts des toreros. Côté armure, il s’agit de toros gachos et bizcos, défauts qui les condamnent à sortir dans ce type de course.
Après avoir marqué le pas à l’issue des seconds tercios , avec des signes de faiblesse pour certains, les erales se reprennent en cours de faena pour finir souvent très fort.
Toutes les arrastres ont été applaudies.

(les photos sont de Thierry et Marianne réalisées dans des conditions d'éclairage qui ne permettent pas l'expression de leur talent)

Le mexicain Leo Valadez va passer à l’échelon supérieur lors des Fallas à Valencia. Il a acquis un bagage technique impressionnant avec un répertoire largo aussi bien avec la cape qu’avec la muleta.


Son premier adversaire est le plus commodément armé du lot. Le toro embiste dès sa sortie dans le capote du sud américain. Salenc fait un excellent quite auquel répondra par un quite supérieur Léo. Le ton est donné et nous assisterons tout au long de la course à une vrai competencia, cape en main, entre les jeunes novilleros avec un point culminant face au quatrième et second adversaire du torero aztèque.
Leo Valadez banderille. Du premier tercio ressort la deuxième paire posée dans le berceau des cornes, les deux autres étant moins réussies.
Il débute sa faena par des statuaires. Le toro accuse le coup et doit être toréé par le haut. En conséquence le torero ne pèse pas sur assez sur son adversaire, raccourcit une charge qu’il subit plus qu’il ne commande. Le toro finit par prendre le dessus et la mise à mort est compliquée (Six descabellos après 8/10 ème d’épée contraire, un avis).


Le joven va se racheter face au quatrième. Après un très bon tercio de cape ,défi entre Valadez et Salenc, avec des lances très variées et en particulier des lopesinas très dominatrices et templées du mexicain, celui-ci va réaliser un tercio de banderilles de très haut niveau avec une troisième paire avec feinte de quiebro (pléonasme ) sur la pointe de la corne avant de poser dans le berceau.
Début de faena par des derechazos à genoux qui ne fonctionnent pas bien ,le toro devant récupérer après avoir été très sollicité lors des deux premiers tercios.  Les deux séries à droite qui suivent sont un modèle de sitio (distance) et de temple .Le torero se croise et le toro s’engage. Le bicho est plus compliqué à gauche mais en insistant, Valadez l’améliore en se croisant et il conclue par un superbe adorño enchainant manoletinas et derechazos à genoux. Deux oreilles tombent après une entière de côté très rapide d’effet (puntillero maladroit). Ce double trophée se justifie en comparaison de l’oreille accordée au jeune arlésien.
La vuelta au novillo est elle tout à fait superflue, c’est le torero qui a donné du brillant à un toro qui manquait de transmission naturelle.

Adrien Salenc était très attendu .Le jeune camarguais, exilé en Espagne, y toréé beaucoup et tient son rang dans toutes les compétitions auxquelles il participe.


Il va toucher un excellent premier novillo. Le toro est encasté. Il s’engage bien dans la cape avec quelques signes de faiblesse. Salenc est aussi un excellent capeador .Du tercio de banderilles ressort la seconde très exposée et très spectaculaire. A la muleta, le garçon est encore vert .Il se fait promener dans les 4 coins des arènes (elle est rectangulaire à Magescq).Aussi bien à droite qu’à gauche il ne conduit pas la charge. Trop brusque, il retire trop vite la muleta .Le novillo finit par en avoir marre de courir après ce leurre qui lui donne le tournis. Il finit par perdre le moral et baisser pavillon d’autant que le torero l’étouffe en raccourcissant sa charge.  Il se réfugie dans les tablas, la série qui s’en suit sera la meilleure de la faena . Beaucoup de scories dans ce trasteo, mais le garçon est volontaire, courageux et communique bien avec le public. Aidé par son fan club, il obtient une oreille après un pinchazo et une épée verticale de côté.


On peut ne pas râler après ce premier trophée, par contre celui obtenu par Adrien au second novillo , s’il fait bien sur les statistiques n’a aucune vertu pédagogique.  Après deux premiers tercios honnêtes dont celui de banderilles en compétition avec Valadez,  Salenc débute par des statuaires. Très vite il est débordé par la caste du novillo. Il n’arrive pas à trouver le sitio et se fait souvent accroché.
La muleta est trop violente  pour dominer et le bicho est très vite le patron de la piste. L’estocade entière et contraire   portée avec sincérité en restant sur la face est longue d’effet, d’autant que le Joselito est relevé par le puntillero.
Adrien Salenc sera vu à plusieurs reprises lors de cette temporada dans le Sud Ouest .Il à des qualités certaines, mais aussi beaucoup de pain sur la planche. Il sera intéressant de suivre son évolution.

Angel Tellez est venu en remplacement de Carlos Ochoa qui a quitté l’Ecole Taurine de Madrid.  Il débute en novillada et manque de métier .Il est désavantagé par sa taille d’autant qu’il manque de raideur et d’élégance.


Face à son premier, il est dominé au capote par Valadez. Le bicho est le plus faible du lot, mais il est noble. Le torero est vert et oublie parfois de donner tous les temps de la passe et souvent il déstabilise un adversaire déjà juste de forces. La faena ne décolle pas et ne transmet pas grand-chose .Le madrilène conclue d’une lagartija en avant, entend un avis et salue au tiers de sa propre initiative.


Le dernier Joselito sera le meilleur de la course.  Il est très encasté, vient de loin et s’engage avec race dans la muleta. Le jeune torero saura ne pas passer à côté de ces qualités et de l’opportunité offerte. Placé dans le bon sitio, il se croise et profite de l’embestida du toro pour réaliser une faena sincère et brillante. Une entière, à la rencontre, et deux oreilles sont accordées.
Le président, qui n’assume pas l’erreur de la vuelta au quatrième, ne sort pas le mouchoir bleu que méritait ce dernier bicho de l’après-midi (même si on doit minimiser la vuelta qui en non piquée ne récompense que la noblesse).


Salut du ganadero et sortie  en triomphe des trois toreros déclarés vainqueurs ex aequo des récompenses mises en jeu par les organisateurs du Sud Ouest.


Le public sort très content des arènes, il a vu de bons toros, de bons toreros .En plus de cette satisfaction que je partage, c’est avec un très grand  bonheur que j’ai pu constater que la manifestation des antis a fait un flop .Dix pèlerins parqués loin des arènes qui n’ont en rien gêné les aficionados.
Des gradins pleins, des toros et des toreros qui brillent, des antis déconfits, voilà un excellent début de temporada. Pourvu que cela dure !!!!!!!!!


Prochain rendez-vous la semaine prochaine à Arzacq   

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