Les aficionados mimizannais ont vaincu les antis
Arènes
de Mimizan Samedi 22 juin 2015 : Corrida des Fêtes 2015
6 toros de Camino de Santiago bien
présentés donnant du jeu pour
Curro Diaz : une oreille, une
oreille
Juan Bautista : deux
oreilles, silence
Tomas Campos : deux
oreilles, silence après un avis
Douze « petites »
confrontations avec la cavalerie Bonijol
Salut de la cuadrilla de Campos au troisième
et de Juan Bautista au cinquième
Salut des ganaderos Darré père et fils à l’issue de la course
Sortie en triomphe des trois toreros
Météo clémente
¾ d’arènes
Beaucoup de forces de l’ordre autour
des arènes, mais pas d’antis en vue, le pari des membres du club taurin de
Mimizan semble gagné. Avec une non piquée, et la corrida d’Août, la tauromachie
espagnole est désormais partie intégrante de la vie culturelle de la cité
balnéaire. Malgré un temps incertain, les gradins sont bien remplis d’un public
bon enfant venu pour passer un moment convivial
aux arènes. Comme prévu par les bons sites de prévision, la côte atlantique a
été épargnée par les pluies en cette après-midi ‘C’est dans des conditions
météo très clémentes que s’est déroulée
cette corrida.
Le ganadero gersois Jean Louis Darré, après sa déconvenue
de Villeneuve de Marsan, devait aux aficionados un desquite. La présentation du
lot sélectionné pour Mimizan était irréprochable .Avec beaucoup de trapio, les
toros sont sortis supérieurement armés .A l’exception du sixième au piton
gauche escobillé , les pointes des cornes ont résisté aux nombreux chocs contre les solides
barrières mimizannaises. Au moral, ils ont tous été nobles. Au plan physique,
ils ont, malheureusement, été juste de forces. Face au cheval, ils venaient bien,
avec un vrai fond de bravoure. Mais, souvent économisés, ils ont peu poussé. A la muleta
leur charge a manqué d’alegria et ne transmettait pas toute l’émotion que leur
trapio pouvait laisser espérer. Le quatrième, encasté et noble, a été, de loin,
le plus intéressant du lot.
Quite à passer pour un lâcheur auprès
du cercle des aficionados « toristes » dont je me revendique, j’adore
le toréo artiste de Curro Diaz. Face
à un premier toro faible avec une charge
courte et heurtée, il a parsemé sa faena de détails tout en finesse. Il réussit,
en le toréant à mi-hauteur, à faire durer son opposant. Il lui fait alors baisser
la tête pour une dernière série de derechazos superbes de sincérité et de
temple. L’estocade, très engagée, est très rapide d’effet et Curro Diaz coupe
la première oreille du jour.
Le quatrième est accueilli par des
véroniques de grande classe .Il prend une très bonne pique avec bravoure, mettant
les reins et restant longuement collé au cheval. Le début de faena est un peu heurté,
mais le torero met rapidement les pendules à l’heure. Il enchaînera, en toréant
très relâché, à partir de là des séries templées, élégantes des deux côtés. De ces passes, le public gardera en mémoire de
superbes molinetes et la très belle trinchera finale. Dommage que la mise à mort
ne soit pas du niveau de la faena. Un pinchazo et une entière de côté avec
hémorragie limite le succès à une oreille.
Le second a une corne droite incertaine,
défaut qu’il gardera jusqu’au bout. Il est discret face au cheval, mais il
permet quand même à Juan Bautista de
réaliser un excellent quite par chicuelinas. A la muleta, il est tardo, faible
et noble .Forcément soso, il transmet peu. C’est
donc au torero de créer, par son seul travail, l’émotion. La faena de l’arlésien est très technique,
Il redonne de l’allant au toro quand il baisse un peu de régime. C’est bien
fait et, avec beaucoup de métier, le torero cherche, par un toreo plus spectaculaire,
à « chauffer le public » L’estocade
un peu de côté est efficace et la présidence sort deux mouchoirs blancs .Le
deuxième peut porter à discussion.
Le cinquième Camino de Santiago est du même acabit que le second. Peu piqué,
il permet à Raphael Viotti de saluer après deux bonnes paires de banderilles. A
nouveau faena très adaptée au toro, le final en réduisant les terrains porte
encore plus sur public .Tout est prêt pour un nouveau triomphe. Hélas la mise à
mort (1/3 de lame mal placé et deux descabellos), prive l’arlésien de nouveaux
trophées.
Tomas
Campos dont c’était
le premier contrat après son alternative prise en 2014, jouait gros sur le
sable du ruedo mimizannais. Aidé par un groupe d’aficionados bayonnais, il a eu
l’opportunité de beaucoup toréer en privé et ce contrat coïncide avec la fin de
ce processus d’accompagnement Son
premier prend trois piques sans vraiment s’investir. Bien banderillé (salut des
peones), il part de loin pour une première série à droite où il fait preuve de
noblesse Il baisse très vite de ton et raccourcit sa charge Le toro finit par
être soso et transmet peu .Le torero n’a pas l’officio de Juan Bautista, ni le
sens artistique de Curro Diaz .Il réalise une faena propre mais superficielle. Il
ne se croise pas beaucoup et cherche plutôt à toréer le public .Il obtient deux
oreilles (une de trop) après une épée efficace
Le sixième sera trop piqué en quatre
rencontres qui font penser à une opération de protection d’un torero peu
expérimenté Tomas Campos , à l’exception d’une bonne série à droite ,ne va
jamais trouver le sitio et le rythme pour s’imposer à un toro qui finit par
être le patron du ruedo .La mise à mort ,manque de sincérité et est catastrophique (deux entières atravesadas
,un pinchazo ,un tiers de lame en place et un descabello)
Ainsi s’achève une corrida qui a
confirmé l’officio de Juan Bautista, la classe de Curro Diaz
Elle a aussi rassuré l’éleveur après
son échec de Villeneuve de Marsan .Puisse-t-elles rebooster la carrière d’un
Tomas Campos dont les débuts à l’échelon supérieur ne sont pas à la hauteur des
espoirs suscités quand il était novillero.
Elle scelle aussi, et c’est très important,
la victoire des aficionados locaux sur les antis et en particulier une
responsable animaliste locale « mégalomane » et deux pseudos
grévistes de la faim.
Thierry
Reboul
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