LA DANSEUSE
Stéphanie Di Giusto
Le film commence comme un western,
alcool, tuerie et vastes contrées de l’Amérique profonde. C’est
de là que vient Loïe Fuller et on ne peut l’oublier tout au long
du film. Elle est pataude, entêtée, excessive, passionnée.
Pourtant, le désir de s’envoler, de devenir un oiseau l’habite.
Pour ça, elle danse, enveloppée d’une immense robe blanche
légère, vaporeuse, avec deux longs bâtons simulant les ailes, elle
déploie ses bras, son corps, caressée par des lueurs diffuses,
reflétée par des miroirs, elle danse et soudain on ne la voit
plus, on ne voit qu’un papillon merveilleux de beauté et de grâce.
C’est ce contraste entre ce qu’elle est dans la vie et ce qu’elle
devient sur scène qui m’a fascinée.
Elle a fourbu son corps, brûlé ses
yeux à la lumière intense des projecteurs, juste pour un moment de
rêve. Elle a connu la gloire et le désespoir. Elle est allée au
bout de sa passion.
Loïe Fuller a vraiment existé. Elle
est une pionnière de la danse moderne, la première qui a compris
l’importance de la lumière, des décors. Elle a d’ailleurs
déposé plusieurs brevets de ses inventions.
Elle a été ensuite éclipsée par
Isadora Duncan qu’elle a aidée à se faire connaître, qu’elle a
aimée et qui l’a trahie.
J’ai été moins intéressée par ses
histoires d’amour que par cette ascension vers son rêve de ciel.
L’actrice principale Soko est
formidable car elle incarne bien cette fille de la terre, plantée
sur ses jambes, le regard sérieux, qui dort avec son pistolet sous
l’oreiller comme le faisait son père ce qui rend encore plus
beaux les moments où elle disparaît sous ses voiles. Gaspard
Ulliel, Mélanie Laurent et Lily-Rose Depp sont très bien.
J’ai aimé ce film. J’ai découvert
cette danseuse qui a été beaucoup plus célèbre que ne le raconte
le film qui semble, lui, avoir pris quelques libertés avec la
réalité. Mais peu importe, j’ai été emportée par la beauté de
ce papillon éphémère.
Ana
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