1er Mai à AIRE

Arènes d’Aire sur Adour, lundi 1er Mai
Novillada des fêtes des Arsouillos

photos de Romain Tastet

6 utreros de Maria Cascon Martin bien présentés  parfois justes de force mais donnant du jeu et entretenant l’intérêt de la novillada pour
Mario Palacios : silence un avis et silence
Leo Valadez : un avis et silence, un avis et silence
Adrien Salenc : un avis et vuelta, une oreille
Treize piques, une chute,  cavalerie Bonijol
Un quart d’arènes

Météo exécrable avant et après la novillada, heureusement accalmie  pendant la course.
Ras le bol de ces 1er Mai pluvieux à Aire, l’équipe de la Junta locale mérite mieux que ces gradins clairsemés. Contrairement à d’autres empresas qui les ont précédés dans la gestion des arènes aturines, Mathieu Cazalet, Thierry Pinot et leur équipe ont tout fait pour que se déroule la traditionnelle novillada de la Fêtes des Arsouillos.
Gradins et piste remis en état, la course a commencé hélas devant moins d’un quart d’arènes. Quand on voit la fréquentation des arènes à Vic, Samadet, Aire pour des novilladas aux affiches prometteuses, on peut sincèrement se poser la question « Jusqu’où iront la patience et les finances des clubs taurins organisateurs ? ».
Il va falloir que certains aficionados se remettent en question. La tauromachie ce ne sont pas que des corridas aoûtiennes où des Manzanarès, Juli ou autres se pavanent devant des toritos dociles.
Les absents ont eu tort et tant pis pour eux. Sans être de grands novillos, les Lisardos de Maria Cascon, bien présentés, ont fourni des peleas intéressantes au cheval et ont fait preuve de caste au troisième tiers. Il a juste manqué un peu de force à certains, mais ils ont permis au public présent de vivre une novillada entretenue. Comme souvent les bichos de cet encaste, ils sont allés à mas posant des problèmes aux novilleros en fin de faena.
Côté piques, il y a eu des efforts pour que les mises en suerte soient correctes. Malheureusement, peu des puyazos ont été donné en bonne place. Des treize piques seules la dernière de Laurent Langlois au troisième et la seconde de Gabin Rehabi au sixième, échappent à la critique. Le prix au meilleur piquero, fort justement, n’a pas été attribué.



Présidence sérieuse de Thomas Thuriès, Victor Bernadet et Christophe Dussau, le trio a su imposer deux piques par novillo, trois paires de banderilles et sonner les avis avec ponctualité. Ils ont su mettre la musique à bon escient ou ne pas la mettre sur la deuxième faena de Salenc, fort méritoire, mais dont l’âpreté et la difficulté technique se mariaient plus avec un silence attentif qu’avec des flonflons. Petite polémique au sujet du refus de l’oreille à Salenc au troisième. La pétition pas franchement majoritaire et l’épée moyenne expliquent la décision du trio présidentiel. Et dans ce cas, une vuelta très chaleureuse est bien mieux qu’une oreille promenée sans grand enthousiasme populaire.



Face à eux, trois garçons aux styles très différents dont Mario Palacios « vieux » novillero qui reprenait après une blessure, dimanche dernier, à Madrid. Il a une tauromachie « classique », il transmet peu d’émotion et aurait pu tirer plus de son premier adversaire.
Le mexicain Leo Valadez a très mal conclu une bonne faena à son premier qu’il a amélioré. Il n’a pas su résoudre les difficultés de son second adversaire.
Adrien Salenc a touché le meilleur lot de l’après-midi. Face à l’excellent troisième, il a bien commencé sa faena puis s’est un peu emmêlé les pinceaux sur la fin. On a vu un torero bagarreur et très courageux face au compliqué sixième dont il coupe une oreille tout à fait méritée.

Bon premier tercio pour le premier novillo de la tarde, noble au capote, il prend deux piques en poussant. 

Eprouvé par le châtiment, il se reprend et répond avec agressivité aux premiers cites de Mario Palacios. Les deux premières séries de derechazos sont intéressantes. 
Que ce soit à gauche  comme à droite, le torero ne se croise pas. Il est appliqué mais son trasteo manque de transmission.

  La faena va à menos d’autant plus que le novillo ne dure pas par manque de forces. Le public reste aussi froid que la météo après une entière tombée et efficace.
Le second est économisé, parce que faible, au cheval. Leo Valadez, avec un vrai sens de la lidia, va exploiter sa noblesse en corrigeant la faiblesse du bicho.

 L’animal, tardo en début de faena, se reprend physiquement et s’engage dans la muleta efficace du mexicain. Avec temple et sincérité, il enchaîne de bonnes séries à droite. Le novillero fait, et c’est hélas une mode,  les deux séries de trop.

 L’utrero décomposé  est difficile à fixer et la mise à mort approximative et laborieuse (deux pinchazos, une atravesada, un quart et deux descabellos),  Valadez doit se contenter du silence.

Le troisième est un pur Atanasio. Tardo et abanto à sa sortie en piste, il prend deux bonnes piques en poussant. Il s’investit peu dans la troisième rencontre où il est dominé par le piquero.

 Au troisième tiers, il fait preuve de caste. Il est noble mais exigeant. Adrien Salenc se met au niveau du novillo en début de faena. Le début est excellent les premières séries de très  bon niveau. 

Par la suite, la caste du bicho prend le dessus et met, sur les dernières séries, le nîmois en difficulté jusqu’à se faire accrocher. La vuelta du torero, après une épée en deux temps est fêtée et l’arrastre très applaudie.

Le quatrième sera le plus faible du lot. Il est tardo et perd l’équilibre à chaque série. Contrairement à, Valadez face au second, la tauromachie appliquée, mais limitée de Palacios, ne lui permettent pas de s’améliorer. Faena et utrero vont à menos, silence pour les deux.


 Le cinquième provoque une chute à sa deuxième rencontre avec le groupe équestre. Le bicho est juste de force.

 Sérieux, il met en difficulté la cuadrilla. Il demande une lidia autoritaire pour l’obliger à s’investir au-delà de la troisième passe. Le mexicain a du mal à trouver puis à conserver le sitio. Sur les deux séries, où le torero a su trouver ce sitio, le Maria Cascos met la tête et permet au torero de s’exprimer. Le reste du temps, le torero sans confiance recule et est mis en difficulté. 

Il conclut mal à l’épée une faena très décevante.  Le jeune torero, proche de l’alternative, doit se remettre en question. Il a été très torero mais face à un bicho noble et juste de forces. Face à la difficulté, il a vite perdu confiance et ses mises à mort sont vraiment trop laborieuses.


Le sixième, le mieux armé prend deux piques sans s’employer. 

Faible au second tercio, il a retrouvé ses forces au début de la faena brindée à Maryse Luciano, cheville ouvrière de la Peña du jeune torero. Bon début  de rodillas que Salenc conclut par un très bon derechazo.  . 
Le toro est très  exigeant. Avec courage et opiniâtreté, Adrien se  bagarre avec le novillo et réussit même à le faire humilier  

Après un trasteo qui transmet beaucoup d’émotion,  Le nîmois gagnera le combat à droite, le toro gagnant la partie à gauche. Adrien Salenc coupe une oreille après une épée tombée mais efficace.




Prochain rendez vous, en masse, à Aire, le samedi 17 juin pour la corrida avec des astados de Baltasar Iban.

En attendant, ce dimanche passage par le bureau de vote avant de se rendre à Bougue pour le Bolsin.



Thierry Reboul

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

SALAMANCA 23

LES VISITEURS - LA RÉVOLUTION

YHANN KOSSY & LUCAS VERAN