Mimizan, Rion, Maubourguet ou les "aficionados organisateurs"
Au Maestro Damaso Gonzalez
Photos de Philippe Latour (Mimizan), Nicolas
Couffignal (Rion) et Guy Lamon (Maubourguet).
Après la grosse machine
dacquoise et la foule autour et dans les arènes ; il est particulièrement
reposant et agréable de retrouver l’ambiance plus familiale des placitas du
Sud-Ouest.
Une des particularités de
notre région, c’est le nombre de courses organisées par les membres de clubs
taurins locaux. Même s’ils se font aider par des prestataires, les socios investissent
énormément de leur temps et avec l’aide des
élus locaux des ressources
financières qui ne sont pas inépuisables.
Ce modèle, que méprisent parfois certains organisateurs des grandes arènes, qui préfèrent voir des corridas spectacles médiatisées avec indulto de pacotille inclus est fragile mais entretient et consolide l’Aficion
Ce modèle, que méprisent parfois certains organisateurs des grandes arènes, qui préfèrent voir des corridas spectacles médiatisées avec indulto de pacotille inclus est fragile mais entretient et consolide l’Aficion
Heureusement que d’autres, et
je pense en particulier aux vicois, font l’effort de venir dans les « petites
arènes ».
Mimizan est depuis peu dans
le circuit des corridas. Les organisateurs se sont beaucoup cherchés. Ils
sortent aujourd’hui de « l’adolescence » pour entrer dans « l’âge
adulte » et ont probablement trouvé, le positionnement « marketing »
qui correspond à la taille de leurs arènes et au public qui s’y rend. La Perle
de la Côte d’Argent ne sera jamais un fief torista à la Parentissoise ou à la
Vicoise. Le fait de n’organiser qu’une seule course ne permet pas l’erreur de
ciblage. A Mimizan, il faut monter des courses spectaculaires, avec des noms
qui attirent le public, sans grever le budget. La corrida doit pouvoir plaire à
un public d’aficionados et surtout de néophytes ou d’occasionnels. Il faut
savoir être raisonnable et ne pas vider des arènes là où il est difficile de
les remplir. Défendre l’éthique de la corrida, ce n’est pas imposer une forme
de tauromachie à des gens qui ne sont
pas prêts à la vivre. Défendre l’éthique de la corrida, c’est faire en sorte
que les spectacles soient sérieux avec un bétail intègre et un déroulement conforme
aux règles établies. Les amis
mimizannais y sont quasiment arrivés, ce samedi avec un lot de Loretto Charro très
bien présentés. Seul le comportement de Padilla, mais il est coutumier du fait,
a fait basculer, l’espace d’une faena, une course jusque là sérieuse dans le
spectacle de cirque. Ce qui est rassurant, c’est que la majorité des présents ne soit
pas tombé dans le panneau.
Rion des Landes a depuis longtemps
trouvé son positionnement avec des erales de Valdefresno sérieux pour des
novilleros confirmés. Les gradins sont correctement remplis le matin et très bien
garnis l’après-midi. Petite erreur avec le choix d’erales jeunes, donc petits
et faibles pour le non piqué matinale, les organisateurs ont voulu protéger les novilleros. C’est
dommage car Yon Lamothe et Dorian Canton
ont certes triomphé mais n’ont pas, vu leur niveau, appris grand-chose.
Maubourguet est un cas à part.
Isolé dans les Hautes Pyrénées, avec des locaux qui vont plus facilement voir
une course landaise, il est difficile de remplir les coquettes arènes. Dommage
car depuis toujours, le choix du bétail a été judicieux avec des lots récompensés
régulièrement en fin de temporada. Après
avoir tâtonné sur le choix des novilleros, les cartels proposés ces dernières années,
de bon niveau sur le papier, ont donné satisfaction au public qui a fait le
déplacement.
Si la fréquentation est en hausse cette année, avec 550 personnes (payants+ invités) on est loin de l’équilibre financier. Heureusement que le club est aidé par des sponsors et les élus locaux et en particulier François Fortassin qui malheureusement vient de nous quitter. Même si le sénateur aficionado a prévu sa succession, quelques personnes en plus sur les gradins (et sur ceux de Castelnau Rivière Basse) ne seraient pas « de refus ».
Si la fréquentation est en hausse cette année, avec 550 personnes (payants+ invités) on est loin de l’équilibre financier. Heureusement que le club est aidé par des sponsors et les élus locaux et en particulier François Fortassin qui malheureusement vient de nous quitter. Même si le sénateur aficionado a prévu sa succession, quelques personnes en plus sur les gradins (et sur ceux de Castelnau Rivière Basse) ne seraient pas « de refus ».
Défendre l’éthique de la
corrida, ce n’est pas avoir une tenue blanche, un badge de l’Observatoire, de
faire des expositions, c’est aider les aficionados organisateurs en venant
assister aux courses qu’ils organisent. D’autant que les organisateurs (et organisatrices à de
Mimizan, Rion et Maubourguet sont particulièrement sympathiques.
De ce week-end, j’attendais
la réponse à une question à laquelle je n’ai toujours pas eu de réponse. Doit-on
amener les toros le jour de la course ou bien les faire séjourner dans des
corrales?
A Samadet, les novillos livrés en express le jour même, sont sortis faibles, A Mimizan, malgré la chaleur, ils ont tenu la distance. A Maubourguet, ils ont séjourné douze jours dans les corrales. Ils ont été très difficiles à enfermer dans les chiqueros (les corrales étaient devenus leur querencia°. Les Sanchez Arjona n’ont pas fléchi, les Fabrès ont eu des agenouillements. Une fois de plus, les choses taurines ne sont pas choses scientifiques, à moins que plus important, pour garantir la solidité des reses, soit le travail de sélection et d’apports nutritifs réalisé dans les élevages.
A Samadet, les novillos livrés en express le jour même, sont sortis faibles, A Mimizan, malgré la chaleur, ils ont tenu la distance. A Maubourguet, ils ont séjourné douze jours dans les corrales. Ils ont été très difficiles à enfermer dans les chiqueros (les corrales étaient devenus leur querencia°. Les Sanchez Arjona n’ont pas fléchi, les Fabrès ont eu des agenouillements. Une fois de plus, les choses taurines ne sont pas choses scientifiques, à moins que plus important, pour garantir la solidité des reses, soit le travail de sélection et d’apports nutritifs réalisé dans les élevages.
Mimizan,
corrida traditionnelle des fêtes locales
6 toros de Loreto Charro
Santos, bien présentés et donnant du jeu, à l’exception du cinquième anovillado
et faible pour
Juan José Padilla : une
oreille, un avis et une oreille généreuse et bruyamment contestée
Manuel Escribano : un
avis et une oreille, une oreille
Tomas Campos : un avis
et une oreille, un avis et deux oreilles
7 piques et picotazos
Cavalerie Bonijol
Président Franck Lanati
Musique Al Violin de Samadet
¾ d’arènes
Soleil et brise marine
frisquette
La terna et le mayoral sont
sortis à hombros
A l’issue du paseo, une
minute d’applaudissement a permis de rendre hommage à Ivan Fandiño et aux
victimes des lâches attentats de ce weekend
A Mimizan, ce sont des arènes
bien plus qu’à 3/4 pleines que s’est
déroulée la, maintenant, traditionnelle corrida des Fêtes. Une poignée d’antis
sont venus jouer le « Chant du Cygne » avant la mort programmée de
leur mouvement. C’est bien la preuve que l’écolo-bobo-antitout n’existe que par
effet de mode et que quand les caisses sont vides, il n’est plus possible de payer
des figurants pour faire nombre.
Les toros de Loretto Charro (encaste Aldanueva) sont sortis très bien présentés. A la pique, ils ont été discrets, même si certains ont poussé. Ils n’ont pris qu’une pique, sauf le dernier, probablement plus par nécessité de leur laisser du jus au second tiers (deux toreros banderilleros) que par nécessité de lidia.
Je n’ai jamais aimé Padilla. Je respecte son courage mais sa tauromachie m’horripile
Les toros de Loretto Charro (encaste Aldanueva) sont sortis très bien présentés. A la pique, ils ont été discrets, même si certains ont poussé. Ils n’ont pris qu’une pique, sauf le dernier, probablement plus par nécessité de leur laisser du jus au second tiers (deux toreros banderilleros) que par nécessité de lidia.
Je n’ai jamais aimé Padilla. Je respecte son courage mais sa tauromachie m’horripile
Avec l’âge et ce qu’il a subi,
il n’a plus de moyens physiques. Il banderille toujours avec sincérité et
talent mais au troisième tiers il fait systématiquement le même numéro. La
première faena est classique et surtout très courte (moins de cinq minutes ce
jour). La seconde est un numéro de cirque. Mais, tel un vieil acteur fatigué,
le numéro est devenu pitoyable. L’andalou prend le public pour des « andouilles ».
Toutes les passes sont données fuera de cacho, profilé, sur le pico. La muleta,
autrefois dominatrice, est agitée comme un torchon loin du mufle du toro. Pas de planta torera mais des gesticulations,
y compris au moment de tuer, de torero comique ; Pas si comique que cela,
quand un très bon toro est masqué par les simagrées d’un torero limité et
vieillissant. Le Loretto Charro sorti en quatrième position, en d’autres mains,
aurait donné ses oreilles et fait la vuelta.
Ce qu’a fait ce samedi, Padilla, est bien plus tragique, voire ridicule,
que comique. Grosse erreur de la présidence l’oreille, peu demandée par le public, accordée après une mise à mort aussi pathétique que la faena,
relève aussi du cirque. La bronca au moment de sa remise a remis les pendules à
l’heure.
Je ne suis pas un fan non
plus d’Escribano, mais le sévillan a été très sincère et bon torero. Sa
première faena face un toro noble a été très bien construite et très propre. Il
a torée avec sérieux et application et a méritée l’oreille qu’il a coupée. Même
scénario au cinquième, hélas le toro, très anovillado, n’a ni forces, ni race
et la faena transmet peu. Bon torero, sincère et appliqué, Manuel Escribano est
encore très handicapé, au moment de banderiller, par sa grave blessure de l’an
passé.
Tomas Campos torée trop peu.
Comme souvent dans ce cas, la première faena s’en ressent. Il a du mal à
trouver le sitio et à prendre le dessus sur un toro qui avait besoin d’être
dominé. Et puis, au moment des passes
finales d’adorño, le torero de Badajoz a débouché le flacon pour une série très
élégantes et templées. Au dernier, le protégé de l’AAJT, plus en confiance a
construit une très belle et intéressante faena. On a retrouvé le Campos du
temps où il était novillero ou de Tyrosse. Si à Fitero ou La Brède, on pouvait
lui reprocher de trop rechercher « l’attitude », il a, à Mimizan,
lidié son adversaire mêlant courage, toreria et art.
Ce jeune torero mérite un
tout autre déroulement de carrière mais le monde des toros est un monde à la fois complexe et compliqué.
Arènes de Rion des Landes,
première novillada non piquée de la Féria 2017
3 erales de la ganaderia du
Camino de Santiago légers et très justes de forces pour
Dylan Raimbaud : un avis
et silence
Dorian Canton : deux
oreilles
Yon Lamothe : deux
oreilles
Présidente : Colette
Lacomme
Deux tiers d’arène avec un
public très familial
Il valait mieux être assis au soleil qu’à l’ombre
Pour la novillada matinale, de
Rion, la déception est venue d’un lot d’erales du Camino de Santiago, trop
jeunes et manquant de forces. Ils sont
tombés à plusieurs reprises. Manquant de charge, ils n’ont pas permis aux
toreros de s’exprimer et surtout de progresser.
Dorian et Yon ont eu plus à jouer les infirmiers qu’à
toréer. Les deux garçons ont déjà du savoir faire, ils sont chez eux et ont
coupé chacun deux oreilles sans forcer leur talent.
Dylan Raimbaud a touché le plus faible des Camino de Santiago.
Il n’y a pas eu de vrai faena, d’autant qu’à la faiblesse, s’est ajouté, chez
le torero, un manque de motivation et concentration inquiétant quand à l’avenir
de Dylan.
Arènes de Rion des Landes ,
deuxième novillada non piquée de la Féria 2017
6 erales de Valdefresno bien présentés
mais hétérogène de comportement pour
El Rafi : vuelta, une
oreille
Manuel Diosleguarde ::
silence, un avis et silence
Ismael Jimenez :
silence, un avis et une oreille
Prix au triomphateur El Rafi
Meilleure faena : Ismael Jimenez
Trois quarts d’arène
Belle après-midi ensoleillée
N’étant pas présent, à Rion,
l’après-midi, c’est Nicolas Couffignal qui nous a transmis la fiche technique
de la novillada.
Arènes de Maubourguet,
novillada non piquée des Fêtes 2017
3 erales de Coquillas de
Sanchez Arjona (3, 4,5) et trois de Sanchez Fabrès bien présentés, donnant du
jeu, avec du fond et allant à mas du début à la fin des faenas pour
Hector Guttierez : une
oreille, vuelta
Joao D’Alva : un avis et
silence, une oreille
Yon Lamothe : un avis et
silence, deux oreilles
Vuelta au quatrième eral
(Sanchez Arjona)
Salut des deux ganaderos à
l’issue de la course/
Président : Philippe
Tort (Garlin)
Le trophée du Val d’Adour est
attribué à Hector Guttierez et Yon Lamothe
550 spectateurs environ
(fréquentation en hausse par rapport à 2016)
Musique : Al Violin
Météo agréable
A l’issue du paseo une minute
de silence a été observée à la mémoire du grand aficionado qu’était le sénateur
François Fortassin et d’Ivan Fandiño
C’est toujours un plaisir de
retrouver mes amis de Maubourguettoros qui se battent pour maintenir la
tradition des novilladas dans leur commune.
Après une novillada
exceptionnelle en 2016, ils ont décidé de renouveler l’expérience Coquilla. Et ce
fut à nouveau une réussite. Les erales des cousins Sanchez Fabrès et Sanchez
Arjona, bien présentés, ont eu cette noblesse piquante et cette capacité à ne
jamais baisser de rythme au long de la faena qui fait des courses de Coquillas,
des courses entretenues.
Chaque ganadero avait amené
trois erales dans le type de leur élevage.
Les Arjonas, plus solides,
ont comme l’an passé enchanté les aficionados présents.
Les Sanchez, juste de forces,
ont mis plus de temps à se mettre en route. Ils sont allés à mas, à l’exception
du soso sorti en premier. chargeant avec alegria et répétant sans baisser de
rythme.
J’avais trouvé Hector Gutierrez,
distant à Arzacq et fade à Parentis. Après une faena très profilée face au premier,
il a été obligé de se mettre au niveau de l’excellent quatrième. La caste de l’animal
l’a obligé à se croiser et lidier. Dommage, que comme au premier, le mexicain
tue mal.
Joao D’Alva a tout perdu au descabello après une bonne
faena sincère et élégante face au second (Arjona). Il a été débordé par son
Sanchez en début de faena. Le toro compliqué va à mas, devient un vrai
collaborateur, le portugais hausse son niveau et termine bien mieux qu’il n’avait
commencé et coupe une oreille méritée.
Yon Lamothe a montré une
facette différente de sa tauromachie face à des erales plus exigeants que ceux
qu’il avait toréés jusqu’alors. Au premier il se reprend bien après avoir été
secoué et construit une faena sérieuse et appliquée, avec quelques détails plus
artistes. Il tue trop mal pour couper un trophée. Il termine un peu mieux sa
seconde faena, elle aussi intéressante, Le seconde oreille accordée est quelque
peu généreuse compte tenu d’une mise à mort meilleure qu’au premier, mais loin
d’être parfaite.
Ainsi se termine un agréable
weekend taurin. Ce dimanche, c’est la novillada concours de Saint Perdon,
nouvelle occasion de soutenir un club taurin organisateur.
Thierry Reboul
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