El Monteño : le signe indien vaincu au Plumaçon
Dimanche 15 mars
Le Blohorn est un manso con casta, et exige d’être lidié. Après une bonne série de doblones, Mathieu, manquant de confiance, a du mal à trouver la distance et à canaliser la tête de son adversaire et finit par se faire accrocher. C’est le tournant de la matinée et peut être de la carrière du torero. Soit il cède à ses fantômes et baisse les bras soit il s’arrime. Le public est inquiet.
Arènes de Mont de Marsan : Fiesta Campera
2 toros de Blohorn pour Mathieu
Guillon (unica espada)
Belle entrée (pas loin d’un tiers
d’arènes) pour une fiesta campera
Le torero sera ovationné à l’issue de
chacune des faenas et fera une vuelta en compagnie de l’éleveur à l’issue de la
matinée.
Le picador Laurent Langlois est
applaudi après le premier tercio de piques.
L’arrastre du premier toro est
ovationnée
Mathieu Guillon a décidé de marquer un
grand coup pour relancer sa carrière., Il
a offert aux aficionados la lidia en public de deux toros. Et, c’est tout à son honneur, il choisira
deux toros de présentation serieuse.
C’est au Plumaçon que sa carrière
s’est arrêtée, c’est au Plumaçon qu’il choisit de la relancer.
Le public a répondu présent et garni
copieusement l’anneau inférieur du cossio landais.
Mathieu est tendu quand sort le
premier Blohorn.
Le toro est grand, costaud et bien armé. Il n’aurait pas
déparé un lot vicois.
Il s’engage dans
la cape mais en donnant des coups de tête. Il marque le coup après une glissade
mais se reprend vite .Il vient trois fois au cheval Bien piqué, à la base du morillo et sans
chercher à l’épuiser, il va à mas et charge avec fixité lors de la troisième
pique .
Le toro n’est pas d’une grande bravoure, mais il est puissant et
un bon travail du piquero a permis de l’améliorer.
Mathieu pose les banderilles avec sincérité (bien la seconde paire).
Mathieu pose les banderilles avec sincérité (bien la seconde paire).
Le Blohorn est un manso con casta, et exige d’être lidié. Après une bonne série de doblones, Mathieu, manquant de confiance, a du mal à trouver la distance et à canaliser la tête de son adversaire et finit par se faire accrocher. C’est le tournant de la matinée et peut être de la carrière du torero. Soit il cède à ses fantômes et baisse les bras soit il s’arrime. Le public est inquiet.
Mais le montois a décidé de se
comporter en torero .Il ne plie pas, prend confiance et va à mas Il améliore le toro à droite pour finir par une superbe série à droite (le
toro est trop complexe à gauche) .A l’épée
il s’engage avec foi, l’estocade, bien que basse, est efficace. Le torero, son
entourage et le public sont soulagés. Le signe indien est vaincu et ce face à
un toro de respect qui aurait mis en difficulté le Mathieu d’il y a deux ans.
Le second Blohorn est lui aussi bien
présenté (trapio et armures)) .Plus léger que le premier, il est plus mobile et
remate systématiquement aux planches en poursuivant les toreros.
Hélas il glisse au même endroit que le premier
et restera handicapé par une douleur à la patte avant droite. Ménagé au piques
et aux banderilles, il va se reprendre et sa caste lui permettra de se livrer
mais pas autant qu’il l’aurait fait sans sa blessure. Mathieu va profiter de la
noblesse du Blohorn pour réaliser une faena droitière, courte mais avec de bons
moments de sincérité et d’élégance.
Le toro finit par se décomposer et le
torero doit arrêter la faena.
A nouveau une estocade basse mais efficace, portée en s’engageant, torero et éleveur font une vuelta très applaudi.
A nouveau une estocade basse mais efficace, portée en s’engageant, torero et éleveur font une vuelta très applaudi.
A l’issue de cette intéressante
matinée Mathieu Guillon a prouvé qu’il
avait envie de toréer et qu’il avait les moyens de le faire. Cette course n’est que le début d’un long
parcours où il devra encore montrer qu’il est revenu du bon côté de la force et
qu’il est un torero. Mathieu a les cartes de son destin en main, mais pour cela
il faut que les cartes soient distribuées.
Il faut espérer que la réussite de
cette fiesta campera va convaincre certains organisateurs de lui offrir
l’opportunité de conforter et confirmer ce que le jeune montois a montré ce
matin.
Le public sort rassuré des arènes du Plumaçon.
Chemin faisant il croise la triste figure d’une paire d’antis montoises réduites
au silence par les forces de l’ordre (ce qui l évite à ces dames de subir
le ridicule de l’échec, comme à Pontonx,
de leur mobilisation et la risée des passants face aux messages « cathos
intégristes » que ne manquent pas de brandir sur de vilaines pancartes leur
meneuse.).
Thierry Reboul
Les photos sont de Romain Tastet et Laurent Larroque (tous droits réservés)
Commentaires
Enregistrer un commentaire