Triomphe d'Andres Roca Rey à Aire sur Adour
Arènes d’Aire sur Adour, vendredi 1er
Mai 2015 : Novillada des fêtes des Arsouillos
Les photos sont de Romain Tastet.
Les photos sont de Romain Tastet.
Novillada Concours de 6 élevages
d’origine Santa Coloma
Escolar Gil
Valdellan
For de Jara
Raso de Portillo
Pablo Mayoral
Coquilla de Sanchez Arjona pour
Borja Alvarez (silence, silence)
Louis Husson (une oreille, salut au
tiers)
Andres Roca Rey (salut au tiers, deux
oreilles)
Vuelta au novillo de Valdellan
1/3 d’arènes, ciel nuageux
Les Aturins sont gens de tradition .Le
1er Mai est jour de Toros aux arènes Maurice Lauche, la météo y est mauvaise. Il
en est une troisième coutume locale que la Junta des Penas Aturines a décidé de
ne plus respecter c’est que l’organisation de cette novillada soit "approximative".
Pour être sûr que tout soit mis en
œuvre pour assurer la qualité de cette course, et des autres à Aire, et le
respect du public, ils ont décidé de prendre en main le montage des spectacles
taurins dans leurs arènes.
Ils ont déjà gagné le pari du sérieux
et de l’originalité en montant une concours 100% Santa Coloma. Ils ont gagné
celui du respect du public en faisant tout pour qu’ait lieu la corrida malgré
les conditions météo défavorables et le risque qu’elles induisent sur la
taquilla.
Le public a répondu, compte tenu de
ces paramètres célestes, a répondu présent. Certains ont fait l’effort
d’oublier 2010 et le report, et les km parcourus, alors qu’il avait plu le
matin et qu’il faisait grand beau au moment du Paseo. C’est la preuve que le
projet Aturin a trouvé écho dans l’Aficion du Sud Ouest.
Le résultat artistique de la novillada
n’est certes pas au niveau des attentes et des efforts des organisateurs mais il y a quand même des points de
satisfaction grâce à la présence de deux novilleros punteros : l’implication de Louis Husson et à la présence en piste
d’un très prometteur novillero péruvien Andres Roca Rey.
Côté toros, ce fut mi figue mi raisin.
Côté armures, il n’y a rien à dire .Les novillos sont sortis dans le type
morphologique de leurs encastes. Il faut être cohérent avec tout ce qui a été
écrit pour lors de la sortie à Saint Sever des derniers Coquillas de Sanchez
Fabrès. Un Santa Coloma, surtout ceux
d’origine Buendia, n’est pas un Contreras ou un Aldanueva.
Une novillada concours demande que
chaque utrero respecte les canons de son encaste et ce fût fait aujourd’hui.
Peut être qu’un peu plus d’âge aurait favorisé la prestation de certains face
au cheval mais ce n’est qu’une hypothèse.
J’ai par contre été déçu par les
piqueros qui n’ont pas forcément joué le jeu au premier tiers avec parfois de
la mise en scène dans le site mais trop de piques traseras ou replacées ou
relevées trop vite sans chercher à mettre en évidence la bravoure du novillo.
Le premier novillo provient de la
ganaderia d’Escolar Gil. C’est le seul pour moi mal présenté car trop léger.
Il prend une première pique sans
pousser ; Placé plus loin, il ne part pas pour la seconde et doit être
replacé plus près pour une second puyazo pris sans conviction. Depuis quelques temps,
le beau père du Fundi, sort des bichos très adoucis (Saint Sever en 2013, Dax
en 2014) qui contrastent avec les fauves intraitables sortis par exemple à Céret
ou au Plumaçon en 2013. Le pupille du jour est soso, sans beaucoup de force et
transmet peu. C’est un novillo « à couper des oreilles » avec un
minimum de technique et de sens du spectacle. Hélas Borja Alvarez n’a pas su
exploiter ces possibilités. Comme à Samadet,
il n’a pas su trouvé la bonne distance .Il n’allonge pas assez la charge ce qui
accentue la fadeur d’un novillo soso qui finira par prendre le dessus sur le
torero. Ce dernier aura du mal à cadrer
son adversaire et il faudra attendre la limite du second avis pour voir une
vraie entrée à matar (une mete y saca très basse, un pinchazo et entière)
Comme à Saint Perdon, Louis Husson
était opposé à un novillo de Valdellan.
Il est dans le type de l’élevage aussi bien par la présentation que par
le comportement. Dès les passes de cape,
il fait preuve de caste mais aussi « d’âpreté ». Louis va faire
l’effort de bien le placer au cheval, le novillo va venir au cheval à 4 reprises
dont trois de loin.
L’arrancade est bonne à chaque fois,
mais le toro ne pousse pas d’autant plus que deux des piques sont positionnées
trop en arrière.
Louis a fait et refait durant l’hiver
sa faena de Saint Perdon il a
probablement fait le match avant de rentrer sur le pré. Il a voulu imposer sa volonté au novillo. Ce
dernier a de la caste mais il faut lui
apprendre les bonnes manières. C’est un bagarreur et Louis rentre dans son jeu.
Avec courage et application, il cherche à s’imposer par des passes courtes. Il
ne va pas chercher à modifier le comportement du bicho en essayant de plus
canaliser la charge.
Il est évident que toro et novillo
sont bon, mais ils n’ont jamais totalement libérer leur potentiel En terme rugbystique, ils ont beaucoup joué devant,
alors qu’ils avaient la possibilité d’ouvrir vers les trois quarts. Le jeune
dacquois a progressé à l’épée. Il tue
d’une entière portée avec engagement et reçoit une oreille méritée. Je ne partage
pas la décision de la présidence d’accorder une vuelta au novillo surtout dans
le contexte d’un novillada concours.
Après son succès madrilène, Andres
Roca Rey était très attendu. Hélas son premier opposant de Flor de Jara ne lui
a pas permis de montrer grand-chose. Faible, inexistant au cheval, le toro n’a
chargé à la muleta que parce que le torero s’est investi pour lui arracher les
passe une à une. La faena trop longue est conclue en deux temps (mete y sace et
une entière de côté rapide d’effet).
Le quatrième de Raso de Portillo est
le plus « fait » du lot. Comme souvent dans cet élevage, il est bien
armé. Il vient mieux d’entrée à droite qu’à gauche. Au cheval, il bénéficie
d’un petit avantage .Il va être piqué par son mayoral, l’excellent piquero favori
de Parentis Titi Agudo. Le cavalier va tout faire pour le mettre en évidence et
l’utrero finira par aller à mas pour une bonne quatrième rencontre. Ce tercio
est pour moi le seul digne d’une novillada concours. Le picador est applaudi et
recevra le prix du meilleur piquero du
jour.
Le toro est un manso con casta, il
demande à être amélioré .Hélas Borja
Alvarez ne va jamais trouver le sitio et le mode opératoire. A nouveau mise en
suerte longue pour l’estocade et le novillo reste pour moi « inédit ».
Le cinquième est un joli
« gris » de Pablo Mayoral. C’est un manso .A la cape, il hésite à
s’engager et au cheval il vient trois fois sans pousser et en sortant seul.
Il
a un quart de charge que va tenter d’exploiter Louis Husson dans une faena aux
antipodes de celle face au Valdellan .Plus artistique, relâchée et élégante,
elle ne me convainc pas essentiellement à cause du novillo sans grand intérêt. Louis
a testé, cela fonctionne bien reste à reproduire devant un novillo plus
consistant. Il salue au tiers après une mise à mort en trois temps (une entière basse et deux
descabellos.
Le dernier novillo provient de
l’élevage de Coquilla de Sanchez Arjona. Il sera insignifiant à la pique. C’est
un élevage dont les produits ont besoin
de rencontrer un torero qui se pose en patron, les oblige à jouer le jeu. Les
deux premières séries sont accrochées, puis Andres Roca Rey, élève comme
Castella de José Antonio Campuzano, prend la mesure du novillo. La faena monte
de plusieurs crans.
Le péruvien est un excellent muletero et il réussit à
embarquer le novillo dans de très bonnes séries qui semblaient improbables.
Il est vraiment dommage que pour des
problèmes de trapio, cet encaste soit tombée en désuétude car ils offrent
énormément de possibilités à condition d’être torée avec intelligence. Ce qu’a
fait ce jour, le sud américain qui coupe deux oreilles et sort en triomphe du
ruedo Aturin
Le prix du meilleur novillo est
accordé au Valdellan, il aurait pu être desertio.
Prix du meilleur piquero pour Juan
Antonio Agudo
Cette novillada est une première étape
globalement réussie du renouveau Aturin
Prochaine étape le 21 juin pour la
corrida avec les toros de la ganaderia de José Luis Fraile.
J’ai juste une requête, je suis pour
la sauvegarde des traditions, mais celle du mauvais temps les jours de toros,
je ne me battrai pas pour la défendre.
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