Gamarde: lleno et faenon de Curro Diaz
Arènes de Gamarde, dimanche 2 Avril
Corrida organisée par la Peña Taurine Gamardaise
6 toros de José Cruz (le second se
casse une corne à son entrée en piste, est remplacé par un exemplaire du
même fer) bien présentés et armés, justes de forces mais sans difficultés
majeures pour
Curro Diaz : salut, deux
oreilles
Thomas Dufau : un avis
et une oreille, un avis et une oreille
Joaquin Galdos :
silence, une oreille
Salut de la cuadrilla de
Joaquin Galdos au sixième
8 piques, cavalerie Bonijol
La Peña Al Violin a animé
avec talent la course
Quasi lleno
sortie a hombros de Curro, Diaz et Thomas Dufau
Les dix antis sous la pluie (
bien fait pour eux) et les aficionados à l’abri dans les arènes couvertes.
(Photos de Nicolas Couffignal)
Regardée comme une curiosité anecdotique,
il ya deux ans, la corrida organisée par
la Peña Taurine Gamardaise comme en son temps, celle de Mimizan a trouvé son
public et fait sa place dans le calendrier taurin. Après une légère baisse de fréquentation,
l’an passé ce sont devant des gradins quasiment remplis que s’est déroulée
cette corrida.
En 2015, les toros étaient
scandaleusement présentés. En 2016 c’était mieux mais juste digne d’une placita
de pueblo en Espagne. En 2017, les
organisateurs ont relevé le niveau avec un lot de José Cruz bien présenté et
armé et qui auraient pu sortir dans une
arène d’une catégorie supérieure. Au plan moral, les toros ont tous été nobles
et à part le dernier plus encasté ne présentaient pas de difficultés majeures
pour les toreros. Nobles, voire sosos pour certains ils ont souvent manqué de
forces pour s’exprimer au cheval, malgré une certaine bravoure, et pour durer à
la muleta. Ce lot, moins compliqué que les erales du même élevage et qui ont
brillé à plusieurs reprises à Dax et surtout Bougue, nécessitaient une
tauromachie en douceur et où la transmission est assurée par les capacités
artistiques ou le courage padillesque du torero.
Seul Curro Diaz, par son
toreo profond et plein d’élégance a su donner du relief à son trasteo. Dommage
qu’il n’ait pas tué avec autant d’efficacité qu’il ’a toréé avec art.
Joaquin Galdos est hors de
forme et est resté très en deçà des possibilités de son second opposant.
Thomas Dufau, dont la Peña
participe à l’organisation de cette journée, jouait à domicile. Bien qu’appliqué,
il est resté en dessous des possibilités offertes par
son premier toro. Son second, manquant de race, s’est réfugié dans les tablas.
Comme à Samadet, la pression
des fans des toreros, aujourd’hui ceux de Dufau, a faussé l’attribution des
trophées. Les Peñas de toreros sont sympathiques, se dévouent corps et âme,
voire s’investissent financièrement pour aider leur protégé .Mais elles
réclament systématiquement les trophées pour lui faussant l’attribution de ces
derniers. Ce dimanche, le président face à une pétition majoritaire, bien que discutable,
s’est vu contraint d’accorder un trophée au second toro. Pour marquer la
différence avec la faena de Curro Diaz, il a été obligé de sortir deux mouchoirs.
Pourtant l’horrible mete y saca lors de
la première entrée à matar aurait du priver le torero de Linarès du second
trophée.
Autre mode dans les ruedos
landais, la participation de sauteurs ou
d’écarteurs landais qui pratiquent leur art à la sortie d’un ou plusieurs
bichos. Ce qui peut s’accepter occasionnellement ou pour des grands évènements,
ne doit pas devenir une habitude. Le risque est trop grand pour qu’il n’arrive
pas un accident à force de répéter l’exercice.
L’influence sur le
comportement du toro n’est pas négligeable (en particulier avec les
écarteurs).comme le montre l’évolution très rapide des cuatreños participant au
Festival Art et Courage. A Gamarde, la mise en suerte du toro, mal maîtrisée
par les entraineurs a amené le José Cruz a tapé avec violence dans le
burladero. Sa corne n’a pas résisté. Mouchoir vert, dommage car le bicho était
le mieux présenté du lot. Dans l’impossibilité de la faire remonter dans le
camion, il est piqué à deux reprises, piques qu’il prend avec force et une
certaine bravoure, puis estoqué sans faena par Thomas Dufau.
La première pousse lors d’une
unique pique. Il manque de forces et suit la muleta sans s’investir vraiment.
Faible il fléchit à plusieurs reprises. Curro Diaz est un artiste. Il toréé
avec finesse et élégance mais la faena ne transmet aucune émotion à cause de la
faiblesse du toro. Elle va à menos aussi vite que le toro se décompose.
Le second prend en poussant
une bonne et unique pique. Il est juste de force, suit la muleta docilement. Thomas
Dufau débute sa faena à genoux mais le bicho fléchit à la troisième passe. Par la
suite, le torero landais enchaine des séries avec application mais en restant
sur le voyage. La faena manque de transmission et le torero n’a pas le registre
« artiste » qui pourrait lui donner du relief. Le landais coupe une
oreille après une estocade tombée.
Le troisième est quasi
invalide. Il est noble mais sa charge est trop réduite pour qu’il permette d’enchaîner
des séries. Joaquin Galdos tire des passes avec technique mais l’émotion est
absente et la faena trop longue car dénuée d’intérêt. Silence pour le torero
après une ’estocade très tombée qui provoque une hémorragie.
Le quatrième, bien présenté,
s’engage avec noblesse dans la cape de Curro Diaz. Peu piqué il arrive juste de
force mais avec des possibilités à la muleta à condition de le toréer à mi
hauteur. Ce type de bicho convient bien à
Diaz qui l’entreprend avec beaucoup de temple et d’élégance à droite. A gauche,
il essaie de baisser la main, mais le toro ne le supporte pas. Retour à droite
et à mi hauteur pour des séries données toujours avec autant de classe et de temple,
puis le torero peut baisser la main. Le toro accepte d’humilier et les
derechazos qui suivent sont somptueux. La série suivante et les adorños finaux
arrachent de nouveaux olés au public. Malheureusement, la première épée, une
mete y saca, est quasiment dans les côtes. La seconde entière et légèrement
tombée est efficace. Deux oreilles, une de trop compte tenu de la mise à mort
défectueuse, viennent récompenser une faena de très grande qualité.
Le cinquième, bien armé,
remate fort sur un burladero coinçant, heureusement sans mal, un peon. Il est noble
mais manque lui aussi de forces. Dufau débute sa faena par des cambiadas. Au
début le bicho suit la muleta avec noblesse. Le torero s’applique mais ne pèse
pas sur un animal qui finit par regarder les tablas, puis par s’y refugier. Les
dernières passes sont données dans ce terrain où le José Cruz finit par se décomposer.
Le torero a du mal à le fixer, puis porte une épée entière tombée et efficace.
Le dernier, très bien
présenté, est applaudi à son entrée en piste. Il prend deux piques en poussant.
Le toro a du fond et une certaine caste. Il a un potentiel que Galdos, pas dans
le coup, n’exploitera pas. Il le toréé par le haut, raccourcit la charge Le péruvien donne des passes mais n’arrive
pas à peser sur le toro. Il recule à chaque muletazo sauf pour la dernière
série qui relève le niveau de la faena. Une demi et un descabello concluent la corrida.
Le public obtient une oreille « généreuse ».
Ainsi se termine la première
corrida de la temporada dans notre région. On retiendra la grande faena de
Curro Diaz et le quasi lleno qui incitera les organisateurs à monter une
nouvelle corrida en 2018. En attendant un festival est annoncé dans cette
placita en fin de saison.
Le matin deux vaches de José Cruz ont été
tientées par Serranito. La première, brave au cheval, est très vite devenue
sosa. La seconde est allée à mas au cheval, son piquant et sa profondeur ont séduit le ganadero.
Dommage que le matador ne
l’ait pas suffisamment mise en valeur. Il a aussi manqué à cette matinale, la
participation de novilleros toréant en second et pour qui ce type de courses
sont un moyen de s’entraîner et de progresser Les deux vaches iront rejoindre la
nouvelle ganaderia créée par l’écarteur Mathieu Noguès
Rendez vous ce dimanche à
Garlin pour la traditionnelle novillada de Pedraza de Yeltès.
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