D 'Eauze à Plaisance , vivent les non-piquées
Photos de Nicolas Couffignal pour Plaisance
Les organisateurs du Sud-Ouest ont montré l’exemple depuis de nombreuses années. Le Sud-Est, en
particulier la Communauté de communes du Pays d’Arles suivent la voie tracée en
programmant des non-piquées grâce à une subvention européenne et un effort
financier de l’ensemble des professionnels.
Dans notre région, Bayonne,
Dax organise un cycle de non-piquées avec plus de six mille € pour la finale dans
les arènes de la cité thermale. Vic s’y met en organisant en septembre une
journée autour de la non-piquée. Seul Mont de Marsan reste à la traine des plazas
de première catégorie. Certes il y a une non-piquée, mais elle est traitée
comme le fils que l’on veut cacher par ceux qui président aux destinées du
Plumaçon. Quatre, parfois cinq, erales le jeudi matin , un jour de semaine
alors que les bénéfices générés par les autres courses permettraient largement
de faire un cycle de novilladas dites « économiques » avec une belle
finale le dimanche. Mais il est vrai qu’il
est plus valorisant de fréquenter dans le patio les figuras et de déjeuner avec
les propriétaires des fers d’encaste Domecq.
En attendant des placitas
comme Eauze (club taurin élusate) et Plaisance montent des non-piquées qui méritent d’être mises en lumière.
Arènes d’Eauze, samedi 08 juillet
Novillada non piquée
(organisée par le club taurin élusate).
Quatre erales du Lartet, bien
présentés, donnant un jeu intéressant. Excellent le troisième, très noble le quatrième pour
Ismael Jimenez :
silence, une oreille
Dorian Canton : salut,
une oreille après un avis
Président Benoit Barratchart
Un peu de soleil et beaucoup
de nuages, température agréable
Un tiers d’arène
Prix de la ville
d’Eauze : Ismael Jimenez
Prix du club taurin :
Dorian Canton
Le prix des organisateurs du
Sud Ouest est partagé entre les deux toreros
Excellente non-piquée avec un
bétail encasté qui offraient des possibilités et deux novilleros en devenir.
Le premier, sera le moins bon
de la course. Il pose des problèmes à Ismael Jimenez pour le tenir au centre,
terrain où il répond le mieux. L’espagnol,
bon capeador est aussi un bon banderillero et pose une très belle paire dans
les tablas à la manière d’Escribano.
L’eral a du genio et se
défend plus qu’il n’attaque.Il ne passe pas à gauche. A droite, il passe mieux cité dans le terrain
du centre. Le novillero commet l’erreur de le citer de trop près et accentue
les défauts de l’eral en particulier en faisant toucher la muleta. L’estocade entière
et en avant provoque une hémorragie.
Le second, origine Cebada
Gago. Baisse la tête à gauche, mais pas à droite. Au capote, on
retiendra un excellent quite de Jimenez .
Dorian Canton, a la muleta, cite le novillo de loin. Le bicho est noble
et vient bien surtout à gauche. Le début de faena est brouillon, puis Dorian
prend confiance et finit par dominer son adversaire. Le torero prolonge la faena, le toro se décompose
et le final est moins structuré. Salut
après deux pinchazos et une entière.
Dès sa sortie le troisième fait montre de caste et
de piquant. Après un excellent premier tiers, Jimenez est moins convaincant
avec les banderilles. A la muleta, le toro est noble mais aussi très exigeant.
Il vient bien, répète mais regarde aussi vers les planches. Jimenez enchaine sur les deux cornes de
bonnes séries des deux mains. Le garçon est très élégant, a un répertoire
varié. Il lui reste à se croiser un peu plus et tout sera parfait. En milieu de
faena, le novillero lie une superbe série de naturelles, les deux séries
suivantes, sans être du même niveau,
prouve que ce garçon, découvert à La Fragua. a un vrai potentiel. Entière efficace, une
oreille pour le torero et l’arrastre est très applaudie.
Avec un style différent, le
quatrième sera lui aussi très intéressant. Noble, il a moins de piquant que le
précédent mais a plus de fixité. A la muleta Dorian va s’appliquer. Encore inexpérimenté,
il n’exploitera pas toutes les possibilités du Bonnet. Il toréé de manière
brusque alors que le bicho demande une tauromachie plus douce et plus templée. Appliqué,
sincère, il ne réussira que sur les deux dernières séries à être en symbiose
avec le novillo.
Le béarnais coupe une
oreille après une entière contraire et un descabello.
Arènes d’Eauze, samedi 08 juillet,
corrida des Fêtes 2017
(organisée par la Mairie)
6 toros de José Luis Pereda,
et la Desehilla dangereux le premier, intéressant le seconde et le troisième,
deslucidos les trois autres pour
Juan José Padilla :
silence, deux oreilles
Juan Bautista : deux
oreilles, salut au tiers avec forte pétition
Thomas Dufau : une
oreille, silence après un avis
8 piques et picotazos, bonne prestation de la cavalerie Philippe
Heyral
Pluie forte et intermittente
à partir du troisième
Président : Jean Michel
Lattes de Toulouse
Sortie à hombros des deux
triomphateurs logiques, celle du mayoral associé à ce triomphe relève de la
plaisanterie douteuse.
Deux tiers d’arènes
(fréquentation en progression par rapport aux deux dernières années)
Avant la corrida, un hommage
a été rendu à Ivan Fandiño. Après un discours d’André Viard et une minute d’applaudissements,
le paseo s’est fait au son du paso doble
"Ivan Fandiño".
L’après-midi a eu lieu dans
les arènes d’Eauze une corrida.
Padilla est resté très
prudent, en particulier à la mort, face au premier manso et dangereux. Face au
quatrième, discret de présentation, faible et soso, il a fait du Padilla. Je n’aime
pas mais la majorité du public a aimé.
De là à accorder deux oreilles, il y a un fossé que je n’aurai pas osé franchir.
Le président, pourtant aficionado reconnu, lui a osé (sic)
Thomas Dufau, face au très
noble troisième, a construit une faena appliquée, bien conclue à la mort. Il coupe
une oreille et le président résiste fort justement à une pétition pour un
second trophée. Le sixième est deslucido. Il transmet peu, la faena manque d’émotion.
Elle est mal conclue à l’épée donc silence.
La majorité du public est
sorti content de cette corrida, et tant mieux car les organisateurs ont besoin de
se recréer une clientèle. Les aficionados, et les moins connaisseurs ont vécu
deux très intéressantes faenas de Juan Bautista. L’arlésien en grande forme en
ce moment a toréé avec beaucoup de classe et d’assurance un second toro noble
mais faible qui ne passait qu’à droite. Il coupe deux oreilles après une grande
estocade à recibir. Le cinquième est noble mais manque de forces. Il n’avance pas.
En grand lidiador, Jean Baptiste l’oblige, l’aide à passer et tire deux bonnes
séries sur chaque main. Le toro va ensuite à menos. Après une bonne estocade,
cet excellent travail aurait mérité une oreille. Le président ne l’a pas
compris.
Arènes de Plaisance, vendredi 14 juillet
novillada non piquée
6 erales de L’Astarac bien présentés et intéressants pour
Alejandro Adame : salut
au tiers, une oreille
Manuel Diosleguarde :
salut au tiers avec un avis, silence
Dorian Canton : silence,
une oreille
Président : Bernard
Langlade de Rion des Landes
Température très agréable
Un peu moins de trois quarts
d’arène
Deux antis parqués loin de la placita
A l’issue du paseo, un
hommage a été rendu à deux membres du club taurin récemment décédés et à Ivan
Fandiño
Après la non piquée d’Eauze,
nous avons vécu à nouveau un passionnant moment taurins lors de la « sans
chevaux » de Plaisance.
Après une intéressante tienta avec El Monteño, Cissé et Lamothe avec du bétail de Jean Louis Darré, ce fut le temps des agapes. Plaisance avec son cadre très agréable, l’accueil et la gentillesse des organisateurs est un des plus fort moment de convivialité de la temporada dans le Sud-Ouest.
Après une intéressante tienta avec El Monteño, Cissé et Lamothe avec du bétail de Jean Louis Darré, ce fut le temps des agapes. Plaisance avec son cadre très agréable, l’accueil et la gentillesse des organisateurs est un des plus fort moment de convivialité de la temporada dans le Sud-Ouest.
L’après-midi ont défilé au
paseo Alejandro Adame, Manuel Diosleguarde et Dorian Canton. Face à de solides
et intéressants erales de L’Astarac, c’est Dorian Canton qui est sorti
vainqueur de la compétition.
Pas grand-chose à retenir du
dernier des Adame. Le premier eral, trop lourd, est très faible. Au lieu de l’aider
en le toréant à mi hauteur et en douceur, le mexicain enchaine des séries
brusques qui font chuter l’animal. Face à l’excellent quatrième, noble et
encasté, Adame, tel son frère Luis David, passera à côté des possibilités du
bicho avec une faena sur le voyage. En permanence sur le pico, il enchaine des
passes bien plus spectaculaires que
sincère. Il coupera quand même une oreille après une estocade la plus efficace
d’une après-midi où les novilleros ont péché avec les aciers.
Manuel Diosleguarde n’a pas progressé depuis le dernier Bolsin de Bougue ; Il toréé sans peser sur le toro et se fait dominer par ses deux adversaires. On n’a pas retrouvé l’élégance et la variété à la muleta vues en mai, il est vrai face à un bétail noble mais moins costaud que celui de ce jour. Il tue toujours aussi mal.
Dorian Canton réalise face au
faible mais noble, un bon début de faena. Avec de bons moments sur les deux
mains. Comme à Eauze la fin de faena est
plus brouillonne. Dorian rate complètement la mise à mort et perd toute possibilité de trophée.
Le dernier toro est noble mais il a aussi
tendance à aller vers les planches. Par inexpérience Dorian a du mal à imposer un terrain au toro.
En début de faena il tient l’eral au centre et lui donne une superbe
série de naturelles à mi hauteur, en se croisant avec un certain temple comme
il faut le faire avec un Astarac. Le novillo l’entraîne ensuite dans les planches, où le jeune torero avec beaucoup
d’affirmation s’impose. Dominateur à
gauche, bon à droite, il améliore le toro et prend le dessus sur lui.
C’est la meilleure faena de
Dorian dans le Sud Ouest cette année. Dommage qu’il soit à nouveau trahi par
l'épée. Il coupe une oreille qui peut être discutée car venant récompenser
une bonne faena certes mais conclue d’une atravesada. Reste que Dorian est en progrès
et qu’il a besoin pour s’affirmer et évoluer d’être confronté à du bétail avec
du trapio. Par contre comme les avants
malmenés en mêlée le dimanche consommaient du joug à l’entraînement suivant, il
va certainement consommer du carreton pour perfectionner ses estocades.
A l'issue ce long article , je voudrai lancer un cri pour vous alerter sur la disparition , par toutes celles qui disparaissent, d'une espèce animale. L'anti gersois est en voie d’extinction. On a aperçu les deux derniers exemplaires à Plaisance parqué derrière des barrières et surveillés par les forces de l'ordre. Comme la femelle a l'air souffreteuse et le mâle peu dynamique je vois un avenir bien sombre pour cette sous espèce du bobo-ecolo-stupidus.
Thierry Reboul
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