Bayonne: heureusement qu'il y a les novilladas
Les photos sont de Matthieu Saubion
C‘est le leitmotiv de cette saison
2016, heureusement qu’il y a les novilladas .Lors des deux spectacles « majeurs »
sont sortis 13 mansos décastés. Aucun ne s’est illustré au cheval, et leur
occupation du terrain s’est souvent limitée à un séjour prolongé dans celui des
planches.
Pourtant tout avait bien commencé le
vendredi soir. Les novillos de Los Maños qui avaient été si décevants à Parentis,
ont permis une novillada très
entretenue. Très bien présentés, dans le type Bucarré, ils ont été, en général,
braves au cheval et exigeants à la muleta.
Manolo Vanegas a besoin d’une
opposition forte pour mettre en évidence sa technique et son courage. Son premier,
noble limite soso, était plus propice à un toreo spectaculaire ou artiste.
Appliquée la faena a manqué d’émotion. Le vénézuélien coupe une oreille toutefois mérite.
Son second
est plus encasté et demande les papiers. Manolo les présente. La faena est
intéressante par l’application, le courage du torero même s’il a parfois du mal
à trouver le bon sitio. Il y a vraiment de l’émotion en piste, dommage que
Vanegas tue mal.
Luis David Adame est un torero
superficiel, truqueur et vulgaire. Il étouffe la charge et les velléités
offensives du noble second. Il réussit à
casser le moral à un toro prêt à boire le leurre. Le cinquième est un grand
novillo gâché par un torero limité qui ne pense qu’à sa toute proche
alternative. Il recule à chaque passe et
se fait déborder par le bicho. Comme à son premier, le mexicain tue d’un vilain
julipié et coupe une oreille de complaisance. Heureusement qu’après son
alternative , il est probable que nous soyons moins souvent obligé de le
supporter.
Adrien Salenc a marqué des points ce
soir à Bayonne. Insuffisamment piqué, son premier est arrivé très compliqué à
la muleta.
Dangereux, il met en difficulté le novillero qui n’a pas le bagage
technique pour s’imposer face à ce type de toro. Ce qui est important, c’est qu’Adrien
n’a pas refusé le combat. Avec courage,
il est resté « devant » malgré l’adversité. Le sixième est le frère
du vainqueur du concours de Vic. Il est moins encasté que son ainé et bien
moins rugueux que le troisième.
Le novillero construit une faena intéressante
face à un animal noble et bien plus en rapport avec son expérience et coupe une
oreille d’encouragement.
Fiche Technique
Arène de Bayonne, novillada de la
Féria de l’Atlantique
6 novillos de Los Maños(le 6ème
comme sobrero) bien présentés, braves au cheval et donnant du jeu pour
Manolo Vanegas : une oreille, un
avis et salut au tiers
Luis David Adame : salut, une
oreille contestable
Adrien Salenc : salut au tiers,
un avis et une oreille
Douze piques sérieuses, cavalerie
Heyral
Salut du mayoral à l’issue de la
course
Salut des banderilleros Tomas Lopez
Diezma et Luis Cebadera Rios au second
Président : J. Oxandaburu
Un tiers d’arène
Prix du meilleur novillero est
attribué à Adrien Salenc. Je l’aurai attribué à Manolo Vanegas.
S’il avait existé un prix au meilleur
picador, je l’aurai attribué à José Ney
Zambrano Diaz, déjà lauréat à Hagetmau, qui a piqué le quatrième
Les Pedrès avaient sauvé leur contrat
l’an passé grâce à un bon sobrero très bien toréé par d’El Alamo. Après le lot
désastreux de cette année, il est peu probable qu’ils reviennent en France en
2017.
Bien présentés, dans le type
Aldanueva, ils ont été inexistants au cheval. A la muleta, on a vu un lot de
charolais. Sans caste, ils se sont très vite éteints et n’ont pas permis aux
toreros de se mettre en évidence.
Curro Diaz n’est pas fait pour ce type
de toros, il a essayé mais est passé sans peine, ni gloire.
Le basque Yvan Fandiño a lui aussi
essayé. Honnête et appliqué, Il a tiré quelques passes méritoires Mais tout cela ne fait pas un embryon de
faena.
Javier Jiménez est un blondinet au
physique qui n’est pas sans rappeler celui d’Espartaco (mais chut, c’est un
secret !) Novillero il était
marginal, basto, pegapase, pueblerino et tuait mal .Malgré son récent triomphe
devant un public aoûtien à Las Ventas, il n’a pas changé.
Rien à dire de plus ce sur ce qui sera
une des plus mauvaises corridas de la temporada française.
Quelques antis à la Mairie qui n’avaient
pas compris que le Roi Léon ne venait pas à la Féria de l’Atlantique. Parmi eux
quelques pseudos indépendantistes, plus Tartarins que héros de la Résistance,
et quelques demeurés qui, avec courage, s’en prennent aux véhicules. Mais que
fait la Société Protectrice des Automobiles.
Fiche technique
Arènes de Bayonne, première corrida de
la Féria de l’Atlantique
6 toros de Pedrès bien présentés et
armés mais faibles, décastés et sans race pour
Curro Diaz : salut, silence
Yvan Fandiño : un avis et salut,
un avis et vuelta
Javier Jiménez : deux avis et
silence, deux avis et silence
Douze piques dont deux avec chute
Cavalerie Heyral
Président : B Peytrin
6/10èmes d’arènes
Forte chaleur pénible pour les
spectateurs du soleil compte tenu de l’horaire du paseo avancé à 16h pour cause
de derby rugbystique
Cette année, les quatre arènes de
première catégorie, du Sud Ouest ont organisé des non piquées intégrant du
bétail et des novilleros français. Que tous les donneurs de leçon se le
tiennent pour dit.
Il n’y a pas vraiment eu de
compétition tant la différence de niveau
ente Baptiste Cissé et Diego San Roman est grande.
Les erales du Lartet qui leur étaient
opposés ont manqué de forces pour les deux premiers. Le troisième noble a donné
du jeu sur la corne droite. Le quatrième, noble et encasté, a été gâché par un
novillero manquant de métier et de poder.
Face à un premier eral du Lartet
faible, Baptiste Cissé n’a pas pu construire de vraie faena. Il a su exploiter
la bonne corne droite du troisième avant qu’il n’aille à menos. On est loin du
torero brillant de Dax mais cela a suffi pour remporter le trophée de la ville
de Bayonne.
Diego San Roman n’avait pas le niveau
requis pour cette finale. Il s’est fait accroché parfois violemment par ses deux adversaires. Constamment en danger, il a
transformé un eral encasté et offrant des possibilités en dangereux spadassin.
On peut sincèrement douter de son avenir en tant que torero.
Fiche technique :
Finale des novilladas non piqués de la
ville de Bayonne.
Quatre erales de la ganaderia du
Lartet, légers, justes de force, les troisièmes et quatrièmes donnant le plus
de jeu pour
Baptiste Cissé : salut, une
oreille
Diego San Roman : salut, salut
Président : Patxi Arrieta
Environ 2000 personnes
Baptiste est déclaré vainqueur de la
compétition
Après le désastre de samedi, on attendait
à un sursaut d’orgueil de la part des représentants de la cabana brava
espagnole. Nous avons failli assister à un remake du film de série Z de la veille.
Ce sont les trois matadors qui nous en ont
préservés.
On pourrait comparer cette corrida aux
trois ténors contraints de chanter du Céline Dion sur une estrade d’animation d’un
supermarché. Mansos et décastés, comme
dans toutes les arènes, cette temporada, les Alcurrucen n’ont pu exister que
par le métier, le recours et l’abnégation des trois toreros.
Castella et Luque sont sortis à
hombros par le fait d’un président bien trop généreux. S’il avait bien tué le dernier,
Garrido les aurait rejoints. Nous aurions alors assisté au spectacle surréaliste d’une
terna portée en triomphe à l’issue d’une mansada sans vraie faena.
Après avoir liquidé un premier
totalement décasté, Sebastien Castella hérite d’un manso qui lâche la muleta
dès la troisième passe pour partir aux planches. Bon technicien, le biterrois
se met dans ce terrain et lui sert de très belles naturelles. Mais c’est la
chanson du film Titanic chanté par Pavarotti.
C’est beau à entendre mais la
partition reste ce qu’elle est.
La faena prend une autre dimension
quand il ramène le bicho au centre et qu’il lui impose des séries très
dominatrices à droite. Dommage que pour assurer le succès, il revienne près des
planches pour y faire du « Castella ». Sebastien s’est inventé une
estocade à la Julian Lopez, portée plus sincèrement mais tout aussi coquinement
placée. Tout cela ne valait pas deux oreilles………….
A force d’insister, Daniel Luque
arrivera à faire passer le manso quasi parado sorti en second. Il lui tire deux
séries méritoires en fin de faena. Comme il tue bien, il coupe une oreille
somme toute méritée. Le cinquième est manso au cheval et soso à la muleta.
Luque enchaine de façon mécanique et sans se croiser des passes qui ne dégagent que peu d’émotions. Le public,
sevré de tauromachie, s’en contente. Après une luquesina et une bonne épée
longue à agir, une pétition minoritaire
permet à Luque de s’ouvrir les portes du triomphe à Bayonne.
Garrido sera, pour moi, le torero le
plus intéressant de la tarde. Son premier est faible mais envoie de violents
coups de tête dès qu’on le sollicite à mi hauteur.
Le torero choisit de le
toréer par le bas avec douceur. Il arrive ainsi à tirer quelques bonnes séries
surtout à droite. Porté par le public, il coupe une oreille malgré trois
entrées à matar, sincères mais peu efficaces.
Le sixième, âgé de presque 6 ans,
est du même acabit que les autres. Vite éteint, il ne permet pas grand-chose malgré
la bonne volonté de Garrido qui a une fois de plus du mal à tuer.
Fiche technique
Arènes de Bayonne, corrida de clôture
de la temporada
6 toros d'Alcurrucen bien présentés
mais décastés et offrant peu de jeu à l'exception du troisième pour
Sébastien Castella: un avis et salut,
un avis et deux oreilles (une de trop)
Daniel Luque: un avis et une oreille,
une oreille généreuse
José Garrido: une oreille, un avis et
salut
Une quinzaine de pique et picotazos,
une chute, sans grande bravoure de la part des toros qui sont quasiment sortis
seuls à chaque fois
Cavalerie Heyral
Président : C Robin
8 à 9/10èmes d'arènes
Grand
beau temps
Sortie en triomphe de Castella et
Luque
Thierry Reboul
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