Les Dolores Aguirre à Vic, que les absents ont eu tort!
Que les
absents ont eu tort………. !
(Avec les
photos de Matthieu Saubion)
Après cette
journée vicoise, ma plume hésite entre deux encriers. Celui des Chroniques
râleuses pour vitupérer contre les absents et en particulier les toristas.
Mille personnes, invités compris, à Vic pour une novillada avec des Dolores Aguirre,
vous savez l’élevage de Cantinilllo, c’est incompréhensible. Je pense que
certains soient fatigués par la saison, ruinés par les impôts et la rentrée
scolaire. Mais que l’Aficion soit frappée en aussi grand nombre par un burn out
de fin de saison, quelle tragédie ! Mais que fait donc le Ministère de la
Santé ?
L’autre plume, celle des Chroniques
heureuses, m’incline à écrire le
plaisir que les Aficionados présents ont pu ressentir lors de cette très
intéressante novillada des Fêtes de la Saint Matthieu.
Les Dolores Aguirre ont fait preuve de
cette diversité et de cette qualité de comportements qui font que l’on peut
rester presque trois heures sur les gradins sans voir passer le temps.
Très bien présentés, tout en restant
comparables à ce qui sort dans certaines corridas, ils ont pris vingt piques. Bien
entendu, il s’agit de vrais puyazos, sérieux et forts comme le nécessitent les
toros d’encaste Atanasio Fernandez. Et cela peut surprendre certains, ils ont
supporté ces premiers tercios et n’ont pas fléchi par la suite. Au troisième
tiers, on a eu la palette des bichos nobles, d’autres encastés et exigeants et
même un manso perdido. Tous offraient la possibilité aux jeunes toreros de
faire montre de leurs capacités. A l’exception du 6ème, ils étaient
tous toréables.
Face aux Dolores, les trois novilleros
possédaient un bagage technique très différent. Le vénézuélien Manolo Vanegas
est un valiente à qui ce type de bétail convient bien. Il a du métier et a su
l’utiliser. Le colombien Juan de Castilla et le mexicain Gerardo Rivera
manquent d’expérience et ont été souvent mis en difficulté. Tous les trois ont
eu le mérité d’essayer face à un bétail sérieux que certaines figuras
n’oseraient pas affronter.
Vous rajoutez un président rigoureux
et tout cela explique que les aficionados présents soient sortis contents des
arènes.
Quatre piques pour le premier, deux en
poussant fort et deux en sortant seul, le ton de la course est donné. Le
novillo est noble et exigeant. Il a de l’alegria quand il charge et répète dans
la muleta de Manolo Vanegas. Le vénézuélien toréé avec l’autorité et la
souplesse nécessaires. Il construit une bonne faena sur les deux mains.
Son estocade entière et en avant est efficace
et lui permet de couper une oreille. Le toro est ovationné à l’arrastre.
Le second, en vrai
Atanasio, est difficile à fixer. Il prend trois piques avec bravoure et
renverse la cavalerie à la seconde.
Il a cette charge puissante des Dolores encastés,
à condition qu’on le cite à distance. Alors qu’il avait cité de loin les La
Quinta de Dax, Juan de Castilla toréé de trop près ce bicho Il ne donne pas la
sortie à un novillo qui finit par
prendre le dessus et le met en difficulté .
Il finit par prendre du recul et toro
et faena vont à mas. Dommage, mais l’erreur commise par le colombien, nous a
empêché de voir « s’exprimer » un très bon utrero. Le novillero salue après un julipié prudent,
le novillo est ovationné.
On verra plus tard que
si le troisième titulaire ne veut pas quitter les chiqueros, ce n’est pas par
déférence envers un collègue plus âgé.Après plusieurs tentatives infructueuses
on fait sortir le sixième. Il prend trois piques en allant à menos.
C’est un
manso con casta qui nécessite d’être lidié avec autorité. Gerardo Rivera ne se croise pas, hésite et
accentue les défauts de son opposant au détriment de ses qualités. Il a du mal
à tuer.
Le quatrième, très costaud,
prend trois piques sans motivation. Manolo Vanegas s’applique. Le début de
faena est intéressant. Mais le toro se décompose rapidement. La suite du
trasteo manque de transmission.
Le vénézuélien prolonge trop une faena qui
manque d’intérêt. Il tue d’une entière trasera et caîda et salue au tiers
Le cinquième est mal piqué
d’autant qu’il est manso et se défend sous la morsure du fer. On pense qu’il s’est
amélioré quand il charge en partant de loin en début de faena. Très vite il
reprend ses mauvaises manies d’autant que De Castilla manque de poder et ne
croise pas.
Le colombien fait des efforts mais est en difficulté en fin de
faena. Il salue quand même après deux estocades très en avant.
Le troisième daigne
enfin sortir de sa loge. Ce sera donc le sixième et dernier. C’est un manso de
gala, il fuit jusqu’à son ombre .Il sort seul du cheval. Très compliqué à
banderiller, il arrive quasi intoréable, pour un novillero, au troisième tiers .Gerardo
Rivera tue d’un golletazo opportuniste après un
embryon de faena d’aliñio.
Ainsi ce termine, ce qui restera une
des plus intéressantes courses, toutes catégories confondues de cette temporada.
Les absents ont vraiment eu tort. Il y a, pour eux, une session de rattrapage
prévue le 1er octobre à Mont de Marsan avec les Victorinos.
Pour les statisticiens :
Arènes de Vic Fezensac, novillada de
la journée Vino et toros (et aussi foie gras)
6 novillos de Dolorès Aguirre très
bien présentés aux comportements variés mais toujours intéressants pour
Manolo Vanegas : une oreille,
salut au tiers
Juan de Castilla : salut au
tiers, un avis et salut au tiers
Gerardo Rivera : silence, silence
Vingt piques pour une chute, cuadra
Bonijol
Ont salué David Adalid et Jimenez
Escudero au troisième puis Manuel Linejo et José Gomez au quatrième
Président : Thomas Thuriès
Un tiers d’arène
Ciel couvert et menaçant, deux gouttes
de pluie à l’issue du paseo
Durée de la novillada : 2h45
Thierry Reboul
Commentaires
Enregistrer un commentaire