FRANÇOIS HUBERT & MARC LARGE à SAINT-JUSTIN

Soigneusement préparée par Jean-Marie Tinarage, cette soirée mêlant photos, vidéo, lectures, récits, humour, était des plus réussies. Elle réunissait François Hubert, conservateur honoraire du Musée d'Aquitaine, et Marc Large, dessinateur de presse, écrivain, réalisateur.
70 personnes environ avaient fait le déplacement malgré la pluie qui tombait dru sur la bastide de Saint-Justin. Mais le voyage valait la peine, car c'était la première fois que les deux hommes se rencontraient, réunis par Félix Arnaudin, et accessoirement par JM Tinarage.

François Hubert connait Félix Arnaudin depuis 1976, à la création de Marquèze, puis 23 ans plus tard il entre au Musée d'Aquitaine, et là il découvre que les héritiers Arnaudin, notamment la famille Dourthe, a fait don au musée des écrits, des plaques, des carnets où le landais notait tout. Pour lui Félix Arnaudin est un véritable auteur littéraire, dans le département ils sont deux, avec Manciet.

 

Marc Large a rencontré Arnaudin à l'école primaire, où un instituteur leur avait parlé de cette réforme horriblement nommée "loi d'assainissement" car soit disant que la lande n'était qu'un infâme marais putride où survivaient des bergers sur échasses. Marc s'est toujours demandé comment on pouvait marcher dans un marais avec des échasses (et moi je me demande comment faisaient les brebis pour suivre vu qu'elles n'ont pas les pattes palmées) : bref Napoléon nous a menti pour nous faire avaler la disparition de la lande et de son mode de vie sauvage.
Un million d'hectares de pins plantés plus tard, la vie a totalement changé, et le landais s'est adapté, sauf Arnaudin qui sillonne le pays pour recueillir chants, contes, histoires, et photos. Il a 51 ans quand il a enfin un vélo, qui va l'aider à transporter son matériel. Il couvrira 19 338 kms avec, allant jusqu'à Lencouacq et le Ginx.

JM Tinarage explique le fonctionnement d'une chambre photographique au collodion

Il a vécu le changement de mode de vie des Landais, mais avant la loi de 1857, il a vu arriver le train à Labouheyre en 1853, avec lequel il peut se rendre à Paris (on ne dit pas en combien de temps).
Le solitaire, artiste, génie pluridisciplinaire, romancier, quasi autiste (asperger peut-être?) fera sans doute l'objet d'un film, mais Marc Large a découvert que c'était long, très long: un an et demi pour un documentaire sur Chaval, alors combien pour un long métrage? Le scénario est à l'étude chez une scénariste de Francis Perrin qui adore les récits naturalistes.

  Pierre, le conteur

JM Tinarage a demandé à François Hubert ce qu'il pensait, en temps qu'ethnologue, du roman de Marc Large : c'est très bien que les gens s'en emparent. Une fois que les historiens ont fait leur recherches, que les universitaires ont fait leurs thèses, il faut que les gens s'approprient le personnage, pour qu'il vive, sinon ça reste entre les mains de peu de personnes. Parce que Marc Large a fait un roman actuel, ce n'est pas une histoire du XIXème siècle, c'est très actuel, il y a des actions, je ne crois pas qu'on aurait pu même y penser, mais c'est normal, c'est actuel.

Pour tout savoir sur Félix Arnaudin, vous pouvez vous procurer "la folle vie de Félix Arnaudin" de Marc Large, aux éditions Passiflore.

La soirée s'est achevée par des dédicaces!