LEDESMA en fête
Les arènes de Ledesma sont au bout du village, posées dans la poussière, les chardons et les asperges sauvages. Nous y étions pour voir le chupinazo qui se déroule autour, le lendemain l'espanto, et ensuite la despedida de Domingo Lopez-Chaves le torero du pays.
Le quartier le plus près des arènes est un empilement de petites maisons, dont on hésite à savoir si ce sont les nains de Blanca Nieves qui habitent là, ou bien si ce sont des artisans exerçant des métiers qui n'existent plus. Redresseur de roue de brouette, accordeur d'harmonica, imprimeur de missel...
Pour le chupinazo on fait péter une bombe, comme pour les encierros de Pamplona, puis on attend un bon moment que les toros et les cavaliers arrivent du fin fond du campo. Quand ils sont arrivent, c'est un peu désordre, un toro s'est planqué dans un maquis, et n'a pas été sorti, peut-être même a t'il passé la nuit là. Tous les anciens du village semblait rassemblés pour discuter, le temps était idéal, c'était un bon moment.
Le lendemain matin nous étions revenus pour assister aux espantos. Il y avait du monde partout, et j'avais du mal à comprendre où les toros pouvaient passer. J'avais d'abord cru qu'on les ferait courir entre les deux barrières, mais non, ils allaient passer où j'étais plantée, dans la poussière et les fleurs piétinées. Je me suis prudemment repliée vers l'ambulance et les secouristes, pensant qu'au moins là, je serais secourue s'il m'arrivait quelque chose. Puis j'ai rejoints Tatie et Tonton près des barrières. Quand les toros sont arrivés, les gens qui étaient au milieu se sont rapproché des barrières et je n'y voyais plus rien. Par contre j'avais le soleil en face depuis le début de la matinée. J'ai décidé d'aller faire le tour, pour me mettre en face, ce qui m'éblouirait moins, et m'éviterait un coup de soleil sur le pif.
De l'autre coté les espagnols avaient pris leurs aises : voitures garées en vrac, échelle appuyées contre pour s'installer sur le toit, tables de camping, fauteuils roulants, déambulateurs, poussettes, toutes les générations étaient là. J'ai même vu un type avec un jambon entier qui coupait des morceaux.
Les toros étaient revenus, des types les toréaient avec des parapluies (le manche est beaucoup plus pratique que celui des muletas!), ça courait dans un sens et dans l'autre, c'était bordélique et sympa.
Jusqu'au moment où un toro a foncé sur un nonagénaire échappé de l'ehpad du coin, l'a encorné deux fois à la poitrine sous les cris des spectateurs. On l'a évacué dans l'ambulance pour l'opérer à Salamanque, où il est décédé deux jours plus tard. Du coup les espantos ont été écourté.
Perso je n'ai rien vu car j'étais partie visiter le village, surtout la partie haute, qui domine la rivière, avec des maisons sympas, une jolie plaza mayor qui sert hélas de parking, trois églises fermées, un château fort vide
Dans le village il y a eu un symposium de sculptures en extérieur, ce qui fait qu'il y en a éparpillées aux quatre coins de l'agglomération.
Le château fort
Là dommage les briques et les fils électriques, car les poutres sculptées me semblaient très anciennes, pour des rénovations comme ça, on devrait emprisonner le maçon ;)
Le monsieur a lancé une saeta, comme on lance une flêche
car touché par le duende, et la beauté du toreo de Domingo LC.
Sortie à hombros après 8 oreilles, une queue et un indulto !
Un triomphe absolu pour la despedida de Lopez-Chaves dans son village, face 7 toros de 7 élevages différents. Quatre heure sur les pierres des gradins, heureusement on se levait à chaque vuelta.
Je n'oublierai pas de si tôt les fêtes du Corpus Chriti de Ledesma, son ambiance bon enfant, sa culture autour du toro, et... l'absence de sanitaire public dans le village !
isa du moun
Commentaires
Enregistrer un commentaire