Dure après-midi de toros à Aire
Arènes d’Aire sur Adour, Fête des
Arsouillos.
Trois novillos de Valdellan
(1, 2 et 6) manquant de fond et de force ; trois novillos de Saltillo (3,4
et 5) compliqués pour
Manolo Vanegas : un avis
et silence ,applaudissement à celui de Conquero, avis et forte ovation
Alejandro Conquero :
blessé au début de la faena, le toro est toréé et tué par Manolo Vanegas blessé à nouveau au début de la faena le
toro est toréé et tué par Tibo Garcia
Tibo Garcia :
applaudissements, un avis et silence à celui de Conquero, un avis et silence.
Présidence Pascal Darquié
Cavalerie Bonijol
Demi-arène
Le prix du meilleur lot de
novillos est desertio
Le prix du meilleur tercio de
piques est partagé entre Gabin Rehabi (cuadrilla de Tibo Garcia) et José Ney
Zembrano (cuadrilla de Manolo Vanegas)
Photos de Romain Tastet
Si
à Parentis, le soleil était en piste, à Aire il était bien visible dans le
ciel. Par contre en piste c’était moins
brillant. Le premier terme qui vient à l’esprit des spectateurs c’est tarde accidentée,
je rajouterai compliquée mais aussi formatrice.
Bâtie
sous forme d’un défi ganadero, cette corrida a vu sortir en piste trois
novillos de Valdellan et trois de Saltillo.
Les
Valdellan, dans le type de la ganaderia, ont été braves au cheval puis se sont
vite éteints.
Les
Saltillo, eux aussi dans le type de l’encaste, ont manqué de bravoure au cheval,
mais ont apporté beaucoup de piquant au troisième tiers Ils ont mis en difficulté de jeunes toreros comme
Tibo Garcia et Alejandro Conques. Manolo Vanegas, excellent dans son rôle de
chef de lidia, a plus de métier. Il a su tenir le cap même quand le bateau tanguait.
Dommage qu’il tue mal, ce qui l’a privé d’au moins une oreille. Par une très
chaleureuse ovation, entendue après la mort du quatrième, le public lui a témoigné sa reconnaissance et
son respect.
Alejandro
Conquero est resté inédit. Blessé au début de chacune de ses faenas, il n’a
toréé et tué aucun de ses deux toros.
Manolo
Vanegas a donc toréé et tué deux Valdellan et un Saltillo.
Tibo
Garcia a lui affronté un Valdellan et deux Saltillo.
Le premier Valdellan est un manso. Il fait illusion au premier tiers Bien piqué,
il pousse à deux reprises. A la muleta, il se défend plus qu’il n’attaque. Il
se réserve dès la deuxième passe. Manolo Vanegas va au charbon et fait passer le toro à droite à force d’abnégation.
A gauche c’est compliqué voire dangereux. Le torero a un vrai
sens de la lidia et réussit une antépénultième série de très belle facture Le toro se décompose et les deux dernières
séries en pâtissent. L’estocade est entière et mal placée.
Le second novillo(Valdellan),
très bien présenté, est très mal piqué. Après avoir brindé Alejandro Conquero le cite de loin et est accroché
à la première passe. Il est emporté à l’infirmerie, quasi évanoui. Manolo
Vanegas prend les trastos. Le novillo a une charge incertaine, il se décompose
très vite. Le chef de lidia ne peut que montrer son métier et son application
face à un opposant dangereux et parado.
Le quatrième est un Saltillo
.Il est manso et tardo à la pique ;
le piquero doit utiliser toutes
les ficelles du métier pour arriver à le
piquer. A la muleta, le toro est compliqué. Manolo se croise et améliore le côté droit. A gauche le bicho est moins
clair, le torero avec domination s’impose aussi sur cette corne. Le toro ne s’est pas
vraiment amélioré. Il est tombé sur un torero dominateur qui a réussi à lui
imposer sa volonté. C’est la meilleure faena de l’après-midi. Malheureusement,
comme à Samadet, il va perdre tout espoir de trophée avec les aciers.
Tibo
Garcia a passé une après-midi difficile mais il a su faire face à la
difficulté. Il s’est accroché et a sûrement beaucoup appris même si ce type de
bétail n’est pas sa tasse de thé.
Le
troisième est un Saltillo. Manso au cheval, il sort seul puis revient à la
charge sans s’employer. Dès les banderilles, il à un comportement sournois, Il
coupe le terrain aux banderilleros (joli travail technique de El Santo et
Manolo de los Reyès).Le novillo se
décompose vite et devient très compliqué à toréer. Le torero se fait sévèrement
accrocher et fait ce qu’il peut face à un adversaire « sournois »
Le cinquième est un Saltillo.
C’est le novillo, le mieux présenté du lot. Il
va quatre fois au cheval donnant
l’impression qu’il encasté. Conquero est à nouveau pris et repart à l’infirmerie.
Vers l’infirmerie. C’est Tibo Garcia qui le suppléé. Le toro est plus manso que manso con casta. Le nîmois est en
difficulté mais bien conseillé par Jean Marie Bourret, il se reprend et tire
quelques bonnes passes. Malheureusement le Saltillo se décompose de plus en
plus et ne permet pas grand-chose.
Le dernier est un Valdellan
Il prend deux bonnes piques. Il est faible ; Il accroche deux fois Vanegas qui
tente de faire un quite. Tibo profite en début de faena du peu de charge du
novillo pour tirer de bonnes séries à
droite. Puis le toro s’éteint et la faena va à menos.
Résultat artistique décevant,
mais il y a eu de l’émotion en piste. Vanegas a prouvé, une fois de plus, qu’il
a du potentiel à condition de s’améliorer
avec l’épée. Tibo Garcia n’a pas failli et continue son apprentissage. C’est
aussi cela une corrida « dure », avec un bétail plus manso que brave.
C’est aussi dans ce type de combat que se révèlent, ou progressent, les toreros.
La Junta doit continuer sue
la voie qu’elle s’est fixée, d’autant que la fréquentation semble supérieure à
celles des années précédentes. Rendez vous est pris pour le deuxième défi
ganadero en Juin.
Thierry
Reboul
Commentaires
Enregistrer un commentaire