Emilio de Justo et Tomas Campos, deux toreros qui ont du punch
Photo de Philippe Latour
Nougaro a écrit « quatre
boules de cuir », les pubs annonçant les combats de boxe montrent deux combattants,
gants aux poings se toisant avec un regard plein d’agressivité et de haine.
A l’issue de la journée de l’Association
Ayuda Jeunes Toreros, Tomas Campos et Emilio de Justo ont posé face à face, avec
chacun un gant de boxe à une main.
Le message est clair. Ils veulent
se battre. Pas l’un ne contre l’autre, même s’il y a toujours une certaine
competencia entre les novilleros ou matadors. Ils veulent se battre ensemble, d’où
le partage des gants, pour pouvoir exister dans un métier qui est avant tout leur
passion.
L’un et l’autre sont des toreros
avec une vraie personnalité, différents des produits manufacturés des Ecoles
taurines. Ils ont réalisé un bon parcours de novilleros. Mais depuis l’alternative,
ils ont du mal à avoir des occasions de se vêtir de lumières y compris dans
leurs villes natales.
Pourtant quand ils le font c’est avec une vraie réussite, témoins Tomas Campos
à Mimizan et Tyrosse, ou Emilio de Justo à
Orthez et Mont de Marsan.
Ils ne quémandent pas une
opportunité mais la simple reconnaissance des
capacités techniques et artistiques qu’ils ont montrées.
Tous les deux ont la chance
d’être aidés par des aficionados passionnés.
Comme Alejandro Marcos, Tomas a
le soutien de l’AAJT, Emilio est aidé
par l’Association et l’ancien matador français Ludovic Lelong .Il ne s’agit pas
d’apoderados au long cigare qui, tels El Pipo, ont repéré une « poule aux
œufs d’or ». Il s’agit juste, et c’est déjà énorme, d’aficionados
passionnés qui ont détecté chez ces
garçons des qualités techniques et humaines qui font qu’ils méritent d’être
aidés.
Leur but est de leur ouvrir les portes
des tientas, de leur offrir la possibilité de financer leur entraînement face à
du bétail. Ils usent aussi de toutes leurs connaissances et ressources pour
leur faire intégrer des cartels dans des conditions honorables et qui
garantissent le respect de ceux qui risquent leur vie.
Leur rêve, c’est qu’un jour leurs
toreros les quittent pour rejoindre des apoderados prestigieux. Ce sera le
signe pour eux qu’ils ont rempli leur mission.
C’est donc sur le ring, pardon, le sable des
arènes françaises qu’Emilio et Tomas ont décidé de combattre, espérant y
trouver le succès comme l’on fait avant eux El Fundi, Escribano ou Lamelas.
Pour Emilio de Justo, les portes de nos
arènes s’ouvrent en ce début de temporada. Souhaitons qu’il en soit de même pour Tomas Campos. L’un et l’autre en rêvent et le méritent.
Thierry Reboul
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