Garlin: Novillada émotionnante de Pedraza de Yeltès . Triomphe de Galdos Moreno
Arènes de Garlin, dimanche 19 avril :
Novillada de printemps
photos de Romain Tastet
Brel a écrit : « tu as voulu voir ta
mère et on a vu ta sœur». A l’issue de cette journée taurine dans les arènes
des Portes du Béarn, il aurait écrit « tu as voulu voir des novillos,
on a vu des toros »
Superbes de présentation, les 8
novillos de la ganaderia Pedraza de Yeltès sortis ce dimanche à Garlin
resteront dans la mémoire des aficionados présents et surtout dans celle des
quatre novilleros. Ils ont tous fait preuve de bravoure face au
cheval.
A la muleta, seul le péruvien Galdos Moreno a su canaliser ses
opposants .Par manque de métier, les autres toreros ont été souvent mis en
difficulté lors des faenas et/ou au moment de l’estocade. Tous les toros seront
applaudis à l’arrastre.
Comme l’an passé cette journée s’est déroulée
en deux temps.
Matin :
Fiesta Campera de l’Opportunité
2 novillos de Pedraza de Yeltès pour :
Jesus Enrique Colombo : vuelta
Luis Manuel Terron : salut
2/3 d’arènes
Le public, par son vote, a choisi
Jesus Enrique Colombo pour compléter la terna de l’après-midi.
Le premier novillo très haut, met bien
la tète dans la cape de Jesus Enrique Colombo. Bien réceptionné à la capote, le
Pedraza sera mal placé face au cheval pour une première rencontre où il pousse. Très distrait, il mettra du temps à partir pour la seconde au cours de laquelle,
il s’emploiera avec bravoure.
Le novillero sera applaudi après un
excellent tercio de banderilles.
A la muleta, le novillo se révélera
tardo .Il faut le solliciter pour qu’il démarre puis il charge avec force voire
violence mais en mettant bien la tête dans la muleta.
Décidé le vénézuélien exploite cette
charge pour enchaîner trois bonnes séries à droite puis une à gauche. Il
commettra l’erreur de raccourcir les distances, sera mis en difficulté par les
arrancadas du novillo. Il prolongera également trop la faena alors que le Pedraza qui s’est beaucoup employé,
baisse de ton.
Jesus Enrique s’engage pour une très belle entière qui
nécessitera l’utilisation du descabello (4 tentatives).
Triomphateur à Olivenza, Luis Manuel
Terron faisait figure de favori. Son opposant, novillo costaud aux pitones abîmés
dans le transport, baisse la tête à gauche et derrote à droite. Il ira à mas face
au cheval grâce à la lidia efficace du novillero et le travail du picador Curro
Sanchez qui n’est autre que le mayoral de la ganaderia .
Le toro est sérieux
mais noble, il vient bien à gauche. Après un début de faena brouillon, Luis
Manuel prend la mesure de l’animal et le fait aller à mas corrigeant son coup
de tête.
Hélas la mise à mort sera catastrophique (4 pinchazos, un quart et une
demi lame et trois descabellos) privant le torero de tout espoir de
qualification.
Après-midi :
Novillada
6 novillos de Pedraza de Yeltès pour
Jesus Enrique Colombo (vuelta, silence)
Alejandro Marcos (silence, silence)
JoaquinGaldos Moreno (une oreille, deux
oreilles)
Vuelta au 6ème novillo et salue du
mayoral à l’issue de la course
Lleno
Le premier, comme ses compagnons d’élevage, est une estampe de
toros.
Il prend en poussant une première
pique puis vient seul, sans lidia appropriée, pour les deux suivantes.
Comme ce
matin Jesus Enrique Colombo pose trois bonnes paires de banderilles dont une
dernière excellente. Le toro est un peu faible en début de faena mais il se
reprend rapidement. Après un bon début par doblones ,le torero enchaîne les
passes sans s’imposer.
Comme ce matin, il torée de trop près et sur le voyage.
Le toro finit par prendre le dessus, c’est lui qui pèse sur le torero et non le
contraire. Il est dur à fixer à la mise à mort, Après un pinchazo, le
vénézuélien s’engage pour une entière qui sera efficace. (Vuelta après une
petite pétition d’oreille).
Le second, autre estampe de toro,
prend trois bonnes piques en mettant les reins. Il est noble et très encasté
.Il nécessite comme tous les Pedrazas, une lidia exigeante .Alejandro Marcos se
fait désarmer dès la seconde passe.
Désorienté, limite paniqué il va se faire
très rapidement débordé par le novillo. Il toréé de trop près, s’envoie le
bicho sur lui à la fin de chaque passe. Le garçon est vaillant mais manque trop
de recours face à un tel opposant.
Il met toutefois une bonne épée mais perd
ses moyens au descabello (8 tentatives). (Silence, arrastre applaudie).
Le péruvien Joaquin Galdos Moreno a
laissé un bon souvenir dans le Sud Ouest en non piquée. Il va confirmer les
qualités entrevues lors de ses deux faenas garlinoises.
Son premier opposant au tamaño
imposant, pousse sous une bonne première pique mais sera trop châtié lors de la
seconde. Il n’en gardera pas de séquelle. Il vient avec vigueur mais avec
fixité à la muleta en particulier à droite. Le péruvien saura exploiter ces
qualités en tirant de bonnes séries à droite
A gauche le novillo est moins
clair . Après d’élégants adornos, le torero s’engage et tue d’une entière un
peu basse .Il coupe la première oreille de la journée, l’arrastre est applaudie
C’est à nouveau un superbe toro qui
sort en piste.
Le toro fera preuve d’une grande bravoure face à la pique
.Malheureusement il sera très mal piqué (trasera, pique reprise). Très bien
banderillé, il s’engage avec force dans la muleta. Hélas Jesus Enrique Colombo
n’a pas le recours nécessaire pour s’imposer face à un toro aussi encasté.
Il
va enchaîner des passes sur le voyage ans, peser sur son adversaire et il finit
par lasser le public et son opposant qui finit par se décomposer. Il tue d’une
entière basse et deux descabellos. (Silence, arrastre applaudie).
Le cinquième, lui aussi magnifique de
présentation, sera le moins bon de l’envoi. Après avoir poussé la première pique,
il va sortir seul des deux suivantes.
Pas dans un bon jour Alejandro Marcos
va être à nouveau débordé par le Pedraza et se fera accrocher à deux reprises
.Il tue à nouveau mal (un pinchazo, un entière plate et de côté et deux
descabellos) (silence, arrastre applaudie).
Le sixième pose un problème au revisteros,
trouver, pour le qualifier un synonyme autre que superbe, splendide, déjà
utilisés pour les cinq premiers. Magnifique de présentation, il va faire preuve
d’une très grande bravoure face au cheval. A trois reprises il charge et pousse
longuement sous le fer. Contrairement aux autres chevaux utilisés ce jour qui
ont tendance à ne pas résister à la poussée, celui utilisé en 6ème opposition s’est
mis en opposition, essayant de bloquer la charge. Ce qui a donné un tercio de
piques intense et émotionnant.
Les banderilleros sont mis en déroute
au second tiers. Ce toro de bandera va trouver sur son chemin, un novillero
alliant technique et élégance. Joaquin Galdos Moreno cite le novillo de loin et
l’embarque dans de très belles séries à droite et à gauche le mettant en
évidence et pesant sur lui.
Le Pedraza semble dominer mais il va secouer le
jeune torero lors d’une première entrée à matar. Joaquin s’engage ensuite pour
une entière efficace. (Deux oreilles, vuelta).*
Le prix du meilleur picador est
accordé à Luis Miguel Leiro qui a piqué le sixième. Joaquin Galdos Moreno sort
en triomphe après avoir reçu le prix du meilleur novillero.
Grande après-midi de toros en terre garlinoise.
Le très bon public a su respecter le
courage de ceux qui acceptent de se mettre devant de tels encierro Venant après
celle de Mugron, elle confirme que le public apprécie les novilladas bien
présentées et sérieuses. Elle confirme aussi qu’il y a peu de novilleros en
capacité de les toréer Autre
confirmation qui va à l’encontre du tauromachiquement correct de notre époque,
ce ne sont pas les chevaux qui font de grands tercios de varas mais les toros.
Dans la continuité de cette journée,
rendez vous à Aire sur Adour le 1er mai (novillada concours), Parentis (tienta
certamen) le 2 mai et Bougue (Bolsin) le 3 mai.
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