MADELEINE 2016- très belle novillada de Virgen Maria

Arènes de Mont de Marsan : samedi 23 juillet
Novillada piquée  et nocturne des Fêtes 2016

5 novillos de Virgen Maria et un de Santa Ana (5), braves, poussant au cheval  et donnant du jeu.  Ils ont manqué de force et se sont éteints à mi faena
Pablo Aguado: une oreille, silence
Jesus Enrique Colombo: silence, une oreille
Andy Younes: une oreille, une oreille
Sortie en triomphe de Andy Younes
Demi-arène
 (photos Matthieu Saubion /Vuelta a los toros )


Pourquoi une resena particulière pour la novillada des Fêtes de la Madeleine. Pour plusieurs raisons, la première c’est que cette course a été la meilleure du cycle , avec en particulier le meilleur lot de toros.  La seconde, c’est que le maintien  de la novillada (avec un a pour faire plaisir à Isa) n’était pas et n’est toujours pas assuré et qu’il faut la défendre .Véritable creuset d’Aficion, elle permet à un public populaire au sens noble du terme d’y assister.
Si son déplacement au samedi soir a favorisé la fréquentation (il y avait plus de monde qu’en 2015), cela pose quand même un problème aux aficionados qui doivent enchaîner douze toros avec une petite coupure de seulement une heure et demi.
Heureusement que la course a été intéressante.


Jean Marie Raymond et sa ganaderia de Virgen Maria (origine Juan Pedro Domecq) faisait ses débuts en France en piquée. Correctement présentés, mais sans plus, tous les novillos y compris le Santa Ana (origine Marquès de Domecq) qui complétait le lot, ont poussé avec bravoure au cheval. Baissant la tête et mettant les reins, ils ont secoué  la cavalerie surtout à la première rencontre. Justes de force et éprouvés par le premier tiers, ils se sont tous, malgré leur noblesse, éteints  à La moitié ou au mieux aux deux tiers de la faena.
Face à eux, se sont présentés trois toreros très différents, Pablo Aguado très artiste, Jesus Enrique Colombo vert et exubérant, et le français Andy Younes sérieux et très appliqué.


Le premier sera le moins brave des six. Il prend deux piques avec force, mais sort seul les deux fois. Il inflige à Colombo, une voltereta lors d’un quite. 

La faena est brindée, par Pablo Aguado, à sa toute nouvelle Peña bayonnaise. Il double avec efficacité puis enchaîne par des derechazos élégants mais un peu lointain. La troisième série est meilleure. Le novillero ne se croise vraiment que lorsqu’il toréé de la main gauche. Et ses naturelles , les meilleures du cycle avec les dernières de Ponce, sont superbes alors que le toro noble à droite est plus compliqué à gauche. Final de grande classe avec quatre très belle naturelles de face, le torero enchaîne sans cadrer le toro pour une estocade à recibir.

 L’épée est de côté ce qui prive Aguado d’un second trophée.
Le quatrième fait une vuelta de campana dont il se ressentira tout au long de la faena. Au cheval, il pousse bien la première et fait sonner les étriers à la seconde. 

Le toro chute lors de la première série de doblones. Aguado, même s’il toréé avec beaucoup d’élégance, aura du mal à trouver la distance et le rythme qui convient au toro d’autant qu’il doit toréer à mi hauteur. La faena finit par être brouillonne alors que le Virgen Maria, bien que tardo, était noble.

 Manque de sérénité à la mort, quatre entrée a matar sont nécessaires avant de placer une entière.

Le second est brave mais un peu faible. Il pousse lors des deux rencontres restant collé longuement au peto lors de la première. Jesus Enrique Colombo est un exceptionnel banderillero. La troisième paire qu’il pose est vraiment exceptionnelle. 

A la muleta, le novillo s’éteint très vite. Quasi parado, il faut le solliciter pour qu’il passe.

 La faena  est « jolie » mais sonne creux par défaut d’opposition. Le vénézuélien s’engage avec foi mais l’épée est atravesada.
Le cinquième est un Santa Ana (l’autre fer de Jean Marie Raymond).   Très charpentés, il  pousse et bouge  le cheval lors des deux piques qu’il prend ; Colombo réalise à  nouveau un très bon tercio  de banderilles. Le toro est noble et répète en début de faena.

 Les séries à droites données en se croisant et templant sont intéressantes. Le Santa Ana se réserve de plus en plus et est quasi parado quand le torero prend la main gauche. La fin de faena est accrochée et brouillonne. Le fils du matador Enrique Colombo coupe une oreille après une estocade dans le rincon, très rapide d’effet ;

La troisième pousse avec force lors des deux rencontres avec la cavalerie Bonijol. 

 Très bon début de faena d’Andy Younes par cambiadas et changement de main. Le toro est noble, le torero en profite pour l’embarquer dans de bonnes séries des deux mains.


 Le jeune novillero applique consciencieusement ce qu’il a appris. Il lui manque encore un peu de métier et de personnalité pour structurer ses faenas et y mettre de l’émotion. Il coupe une oreille après une estocade entière foudroyante.
Le sixième et dernier Virgen Maria pousse bien à la première pique et moins fort à la seconde. Andy commence par des derechazos à genoux avec une vraie planta torera.

 Le reste de la faena est bien fait, mais comme pour la première il manque cette étincelle d’émotion que l’on retrouve naturellement dans la tauromachie de Pablo Aguado. Le novillero coupe une oreille généreuse après deux entrées a matar, l’une tombée et l’autre contraire.



On reverra avec plaisir la ganaderia et les trois toreros. Et bien entendu, Madame la Maire, rendez vous en 2017 pour la novillada piquée des Fêtes de la Madeleine.

Thierry Reboul

Lien 

Commentaires

  1. Superbe novillada, je ne regrette pas d’avoir attendu 22h en sirotant quelques bières......avec tapas....

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

LES VISITEURS - LA RÉVOLUTION

SALAMANCA 23

YHANN KOSSY & LUCAS VERAN