Madeleine-2016: Quels souvenirs garder des huit spectacles taurins, analyse de la Madeleine
Photos de Laurent Larroque et Romain Tastet
Avant de faire l'analyse de cette Madeleine, j’aimerai la dédier à Romain Tastet. Il a fait l’objet de la part d’une demeurée anti-corrida, d’une attaque sur les réseaux sociaux dignes des pires régimes totalitaires. Mais peut on attendre autre chose d’individus dont le leader (Lahana) est à la fois un vivisecteur et un pornographe? Et je ne parle pas des marraines issues de l’extrême droite (Bardot et Krier). Romain en plus d’être un photographe très talentueux est un type bien et je suis fier de le compter parmi mes amis!
Avant de faire l'analyse de cette Madeleine, j’aimerai la dédier à Romain Tastet. Il a fait l’objet de la part d’une demeurée anti-corrida, d’une attaque sur les réseaux sociaux dignes des pires régimes totalitaires. Mais peut on attendre autre chose d’individus dont le leader (Lahana) est à la fois un vivisecteur et un pornographe? Et je ne parle pas des marraines issues de l’extrême droite (Bardot et Krier). Romain en plus d’être un photographe très talentueux est un type bien et je suis fier de le compter parmi mes amis!
Si on en revient à cette
Madeleine 2016. Le résultat, surtout
côté bétail, est bien loin des espoirs qu’avait fait naitre la publication des
cartels. Sans faire une liste à la Ouvrard, nous avons eu des Alcurrucen riquiquis,
les Victoriano ramollos, les Fuente complètement nullos, .
les Cebada raplaplas et les Miura gagas.
Seuls les erales du jeudi matin et les
Virgen Maria de la novillada ont été à la hauteur de ce que l’on attend du
bétail dans une arène de Première Catégorie fusse-t-elle française.
La présentation des Alcurrucen
est indigne du Plumaçon, Mieux présentés les Del Cuvillos ont joué leurs de
collaborateurs sans plus. Les Fuente Ymbro, complètement décastés, ont passé
plus de temps, en querencia dans les planches, qu’à combattre en toro
bravo. Comme quoi, Monsieur Gallardo, il n’y a pas que les Saltillo qui ne sont
bons que pour la daube. La seconde partie de la Madeleine est consacrée aux
élevages toristas. Là aussi, le public a été déçu. Les Cebada Gago, le meilleur lot de 2015,
sont sortis sans race, ni caste. Très vite éteints, ils ont ennuyé aussi bien
le public que les toreros.
Les Miura se sont comportés
en Miura. Malheureusement faiblissimes, il était difficile, malgré les efforts de Robleño
et Lamelas, d’en tirer autre chose que des passes isolées. Il y avait du danger
en piste et du vrai danger, mais le
combat a souvent tourné court par manque
de force. On était loin du lot de 2014. Aucun
n’a été remplacé, tous auraient pu l’être..
Douteux à leur entrée en
piste, ils ont pris de bonnes rations de fer. Ils se sont par contre tous très
vite détériorés dès le début du troisième tiers. Et un Miura qui s’arrête au
quart de la passe, cherche l’homme, lui saute à la gorge c’est plus que
compliqué. C’est « mortifère ». Les changer, oui mais par quoi, les
deux sobreros étaient des frères des Cebada Gago de la veille (alors qu’il y
avait au moins sept Miuras dans les corrales) .
Côté piques , les novillos
ont chargé avec bravoure et bousculé la cavalerie. Côté toros , rien les trois
premiers jours , un tercio de bon niveau de Francisco Vallejo au sixième Cebada
Gago.
A part pour les Alcurrucen,
les organisateurs peuvent nous rétorquer que la présentation était hétérogène mais correcte
et qu’il est difficile d’anticiper le comportement des toros. Soyons gentils,
acceptons cet argument et attendons qu’ils tirent les conséquences de la défaillance du bétail en 2016. Ils ont
un an pour réfléchir et trouver d’autres élevages, car si on répète une
ganaderia qui triomphe, il est aussi logique de ne pas renouveler celles qui
ont failli.
Côté toreros, ce ne sont pas
ceux qui sont sortis en triomphe qui resteront dans nos mémoires. Les grands moments,
nous les devons à deux grands toreros au registre pourtant si différents,
Enrique Ponce et Alberto Lamelas.
Enrique Ponce est un grand
technicien. Sa faena au quatrième Del Cuvillo est un monument de lidia. Mettons
de côté, les effets théâtraux et musicaux.
Il a transformé passe après passe,
en se croisant ( pour une fois) un toro mauvais des deux côtés en un toro qui
passait des deux côtés. Témoin cette série finale à gauche qui était totalement
impossible dix minutes avant.
Cela s’appelle en tauromachie de la lidia et du
dominio et l’oreille accordée a bien plus de poids que celles accordées pour
des faenas brillantes ou artistiques face à des toros collaborateurs. Ce n’est
que mon avis et j’ai pu constater en discutant autour des arènes que je ne suis
pas le seul à le partager. Respect Monsieur Ponce.
Autre grand moment et oreille
de poids, celle coupée par ce monument de courage et de technique qu’est
Alberto Lamelas. Du courage, il en faut
pour attendre par deux fois, un Miura à Porta Gayola.
Il en faut aussi pour
après avoir été sévèrement châtié par le sixième, le visage et le crane sang et
une cornada de dix cm dans le dos, repartir au combat .
Et surtout ne jamais
rompre face à un manso très dangereux et finir par en tirer trois passes liées.
Il y a là du courage, mais aussi de la technique comme en témoigne également l’estocade portée avec foi et efficacité malgré le
danger. Ce torero mérite mieux que jouer les sauveurs de Féria face à des toros
assassins.
Respect Monsieur Lamelas.
Quand on pense qu’entre deux
contrats l’un flâne au milieu de ses oliviers et l’autre conduit un taxi.
Un autre torero a marqué
cette Madeleine, c’est Thomas Dufau . Attendu par ses fans et aussi ses
détracteurs, il a réalisé la meilleure faena de sa carrière face à un noble
Victoriano.
Il a toréé avec une élégance
et une inspiration que je ne lui avais jamais vue. Dommage qu’il pinche à son
premier essai à la mort .
Faenas intéressantes que celles de Castella et Fandino à leurs seconds
Fuente Ymbro. Le premier, avec métier, impose sa loi à un manso décasté et le
second exploite avec beaucoup de sincérité le seul toro qui ce jour là avait
quelques possibilités.
Roca Rey et Manzanares sont
sortis en triomphe, mais leurs « triomphes » ont un parfum d’ordinaire
et de banal. Le péruvien soulève les foules par sa fougue et son originalité, l’autre,
sans se croiser, ni s’engager fait rêver les esthètes. Mais le premier risque
inutilement de se faire blesser et lassera le public à la longue. et je reste
insensible au charme du second , même si c’est un tueur exceptionnel.
Pour les autres, pas grand-chose
à retenir, à part quelques gestes de Lopez Simon, l’implication de Robleño à
son second Miura, la prestation indigne de son rang du Juli (en particulier
avec l’épée) et les limites de Perez Motta qui gâche les deux seuls Cebada Gago
exploitables.
Heureusement il y a eu les
novilladas. Des deux courses, on retiendra l’application et l’envie de bien
faire de tous les novilleros. Ils ont des défauts, des qualités mais ils se
sont donné à fond d’autant qu’ils ont
été bien aidés par un bétail de qualité.
Après la non piquée, 100% Sud
Ouest, les aficionados ont poussé un grand Coin-coin, version gasconne du Cocorico
gaulois. Les erales sont sortis intéressants avec en particulier un Malabat étonnamment
noble, un Lartet très sérieux et encasté
et un Casanueva plein de noblesse et de
mobilité. Je passerai sur le classement des toreros, comprendre les décisions d’un
jury a toujours été au dessus de mes modestes capacités.
Pour la piquée, les Virgen Maria,
même s’ils ont manqué de force, ont été très braves au cheval et intéressants
par la suite. C’est un élevage à suivre d’autant plus que Jean Marie Raymond
arrive au bout de la restructuration de
cette ganaderia et que manifestement son
travail commence à porter ses fruits.
Ainsi s’achève cette
Madeleine 2016 dont on ne gardera que peu de souvenirs, la temporada continue
pour nous et le travail de remise en cause commence pour les organisateurs. A eux
de tirer les conséquences de ce cycle mi figue, mi raisin ils ont quelques mois
pour réfléchir pour faire que la Madeleine 2017 soit d’un autre niveau.
J’oubliais, les Antis et Rama
Yade, sans Renaud, ont été ridicules.
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