Eauze: Castella , le Professionnel




Eauze, samedi 09 juillet,
Corrida de la Féria 2016


A Victor Barrio, victime de son Aficion,
ce dimanche aux  arènes de Teruel



photos de Romain Tastet
6 toros de Banuelos pour
Sébastien Castella : une oreille, silence, un avis et salut au tiers, une oreille
Thomas Dufau : un avis et une oreille, blessure (le toro est tué par Sebastien Castella)
Sobresaliente Jérémy Banti
6 rencontres, la plupart légères, avec la cavalerie de Philippe Heyral
Les deux toreros sont invités à saluer à l’issue du paseo.
Le banderillero Marco Leal salue au cinquième après un très bon tercio de banderilles
7/10èmes  d’arènes
Soleil et chaleur enfin au rendez vous.
Le prix  Pierre Miquel   est attribué à Sébastien Castella.
Thomas Dufau a été blessé à l’aine et au visage de façon heureusement superficielle.


Gros challenge pour les organisateurs d’Eauze  il fallait absolument redresser la barre d’un navire qui s’approchait dangereusement des récifs des iles « déficit » et « finances en danger ».
Dans ce cas, deux possibilités l’approche aturine qui consiste à redonner une identité aux arènes, ou bien celle  choisie par Eauze et Saint Sever de l’appel à un ami en l’occurrence Sébastien Castella.
Comme à Saint Sever, l’entrée se situe entre deux tiers et trois quarts. C’est mieux que l’affluence catastrophique de 2015. Mais est ce suffisant ? Les comptables nous le diront.


Castella, Dufau et les Banuelos on pouvait s’attendre à une course où il ne faut pas trop se poser de questions et se laisser embarquer par l’euphorie ambiante.
Les choses taurines étant imprévisibles, la corrida  a été loin d’être le long fleuve tranquille auquel on s’attendait.

Les responsables en sont les toros de Banuelos. Correctement mais inégalement présentés,  surtout au niveau des cornes,  ils n’ont pas, du moins pour les quatre derniers, le comportement habituel de cet élevage. Souvent inexistants au cheval, ils se comportent en collaborateurs zélés au troisième tiers.
Inexistants au cheval, ils l’ont été. Juste de force, ils ont été « préservés au premier tiers ». On est à la fois près géographiquement, mais loin tauromachiquement de Vic. Six toros, six piques souvent minimales. On ne retiendra des premiers tiers, que la prestation d’un cheval de Philippe Heyral que j’aimerai bien revoir face à des toros plus puissants.
Collaborateurs zélés, ils ne l’ont pas été. Seuls les deux premiers ont été nobles, voire sosos, Les autres ont posé des problèmes aux toreros. Thomas Dufau en a fait les frais en étant blessé, superficiellement,  à son second toro.

Marginal à son premier, Sebastien Castella a du « faire effort »  et si tout ne fut pas parfait, il a su résoudre les problèmes posés par le bétail et exploiter les quelques qualités de certains toros.
Le biterrois est un grand torero avec un métier avéré et c’est sous une très chaleureuse ovation qu’il a quitté le ruedo gersois.

Le premier toro  est juste de force. Il est économisé aux deux premiers tiers.


 Début de faena le long des planches,  le toro manque de charge, s’arrête à mi passe. Sébastien Castella toréé de façon élégante mais marginale. A droite, il ne conduit pas la charge, reste sur le voyage. A gauche, trois superbes naturelles le reste est bien  ordinaire. 

Retour à droite pour un final à la Castella qui pèse plus sur le public que sur le toro. L’épée est très vilaine très caïda et très rapide d’effet, une oreille tombe du palco

Le second  est lui aussi faible donc  peu piqué. 

 Après un bon quite par chicuelinas et revolera, Thomas Dufau brinde son toro au public. Débuté par  des derechazos de rodillas, le Banuelos est noble, vient de loin. Mais soso, il transmet peu. Dufau s’applique dans de bonnes séries à droite, à gauche le toro vient moins bien et entraine le toro dans le terrain des planches.


Après un superbe changement de main, le landais tue d’une bonne estocade   entière et en place, mais un peu lente d’effet (comme souvent les bonnes épées) ce qui n’empêche pas le public de demander et obtenir une oreille.

Le troisième est tardo dès sa sortie en piste. Il est trop peu piqué.

 Le toro a du genio, il se décompose vite. Il devient vite compliqué  et donne des coups de tête en fin de passes. Loin de pouvoir appliquer son modèle tauromachique, Castella   puise  dans ses connaissances et son expérience pour toréer le Banuelos et se protéger de ses coups de tête .A nouveau l’épée est dans le fameux  rincon,  et est   rapide d’effet. Silence pour le torero et sifflets pour le toro.

Le quatrième est le plus léger du lot. C’est un manso, difficile à fixer au premier tiers. Il manque de race et de caste. 


Il vient à contre cœur dans une première série à droite. Dès les premières passes à gauche, il accroche Thomas Dufau et le blesse à l’aine. Le torero est évacué vers un centre hospitalier. Castella liquide le toro qui est sifflé à l’arrastre.

Le cinquième a une corne gauche plus courte que l’autre. et sera plus compliqué sur cette corne. Il prend, en poussant, la pique la sérieuse de l’après-midi.  

Marco Leal pose deux superbes paires de banderilles et salue. Le toro est  solide et mobile. Grand début de faena   pieds joints et immobiles, par statuaires, le torero se croise, conduit et allonge la charge du toro profitant de sa très bonne corne droite. C’est du   Castella des grandes après-midi. A gauche, le toro vient moins bien. Retour à droite, le toro commence à aller à menos, mais garde  encore une charge qui permet au biterrois de s’exprimer. 



Maladroit à l’épée, Sébastien Castella est chaleureusement ovationné.

Le sixième, lui aussi faible, est lui aussi peu piqué. Il serre à gauche et passe mal  à droite ? Castella après un début par cambiadas   doit revenir aux fondamentaux techniques pour imposer sa volonté au Banuelos. 

Très  professionnel et dominateur, Sébastien se croise, impose les passes au toro  et  prend le dessus sur  lui.  Après cette démonstration de lidia, Castella tue rapidement d’une épée encore caîda et coupe une seconde oreille.



On reverra avec plaisir les deux français aux Fêtes de la Madeleine.
 Thierry Reboul

Eauze, samedi 09 juillet,
Novillada non piquée de la Féria 2016
Deux erales de l’Astarac (1 et 2) et deux de Camino de Santiago bien présentés, intéressant le deuxième et noble le troisième pour
Baptiste Cissé : un avis et salut au tiers, une oreille
Diego San Roman : une oreille, deux avis et salut au tiers
Bonne entrée pour un non piquée matinale
Le prix Nimeño II attribué à Baptiste Cissé, celui du Club Taurin d’Eauze à Diego San Roman et celui des organisateurs du Sud-Ouest est partagé entre les deux toreros.
Le ganadero est appelé à saluer lors de la remise des prix.

Le premier (Astarac), très costaud, fera illusion au début, vient bien en début de faena puis finit compliqué et réservé. Baptiste Cissé toréé avec application mais ne pèse  pas assez sur le novillo et reste dans un terrain où  son eral  se garde De la faena ressortent une bonne série à droite et deux passes de poitrine. Cissé tue d’une bonne entière portée avec sincérité.
Le second est un Astarac dans le type de l’encaste Guardiola. Noble, il a une charge longue et se replace seul. Beaucoup de qualité que le jeune torero Diego San Roman ne saura pas exploiter en totalité  Il réussira en fin, et enfin, de faena une bonne série à droite en tirant le bicho vers le bas. Dommage qu’il ne l’ait  pas fait plus tôt   Entière de côté atravesada et oreille (sic), l’arrastre est applaudie.
Le troisième est un  Camino de Santiago  noble et abanto. Cissé pose deux bonnes paires de banderilles. Commence sa faena à droite. Les séries sont  appliquées mais manquent de lien. Une bonne série, enfin enchainée, avant de passer à gauche où le toro répond moins bien. Revenant à droite, le torero prolonge trop son travail. Toro et la faena vont à menos. Le  coup d’épée porté avec beaucoup d’engagement  à lui seul justifie l’oreille coupée par l’élève d’Adour Aficion.
Le dernier est un Camino haut et bien présenté. Le toro est faible. Il se blesse sur une chute. Il en reste  très handicapé. Diego San Roman l’économise en  toréant par le haut. Dommage que la faiblesse du toro enlève de l’intérêt au combat, car le novillero s’applique Fin de faena, sur un terrain réduit,  Malheureusement la mise à mort est très laborieuse


Thierry Reboul

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

LES VISITEURS - LA RÉVOLUTION

SALAMANCA 23

YHANN KOSSY & LUCAS VERAN