Très bons moments de tauromachie lors de la concours de Saint Perdon
Dimanche
28 Août 2016, Arènes du Plumaçon
Novillada
concours des Fêtes de Saint Perdon.
Photos des Maestros Laurent Larroque
et Romain Tastet
Sont sortis par ordre
d’ancienneté 6 novillos de Pinto
Barreiros (faible et décasté), Murteira Grave (faible et décasté), Miguel
Zaballos (noble mais faible), Pedraza de Yeltès (supérieur, très brave et très
encasté), Aurelio Hernando (Intéressant, brave et encasté qui est allé à mas
malgré un mauvais tercio de piques), Coquilla de Sanchez Arjona (manso) pour
Diego Carretero : silence, deux
oreilles
Luis David Adame : silence, salut après
deux avis
Juanito : silence après un avis,
silence
Vuelta au novillo de Pedraza de Yeltès
Le ganadero et le mayoral ont accompagné
Diego Carretero dans sa vuelta
15 piques, une chute. Cavalerie Heyral
dont les chevaux ont contribué à la bonne tenue des tercios de piques (quand les piqueros voulaient bien
s’appliquer)
1/3 d’arènes
C’est le novillo de Pedraza de Yeltès qui est
déclaré vainqueur de la novillada concours.
Sortie en triomphe de Diego Carretero
et du mayoral de Pedraza de Yeltès
A Dax, les romains débarquent tous les
ans au mois d’Août. A Mont de Marsan, ce sont les irréductibles gaulois de
Saint Perdon qui envahissent les arènes du Plumaçon. Ils y organisent la course
de toros la plus torista de la temporada de la capitale des Landes.
Après une édition 2015 qui nous avait laissés
sur notre faim côté toros, la novillada concours de 2016 a apporté beaucoup de
satisfaction aux spectateurs présents.
Les deux premiers utreros lusitaniens
de Pinto Barreiros et Murteira Grave seront vite oubliés. Ils ont manqué tous les
deux de force et de race. Pour le premier élevage, qui a toujours été compliqué
et inégal de comportement, cela peut se comprendre. Pour le second, autrefois
nommés les Miuras portugais, venant après le lot faible et décasté de Mugron, c’est
plus inquiétant. L’éleveur a voulu injecter du sang Domecq et a perdu ce qui
faisait l’essence de cet encaste. Tous
les Saltillos sont cardenos et bien non, il y en a des noirs chez Miguel
Zaballos. Le troisième novillo de ce fer manque un peu de présentation, Même si
on est sur un encaste qui produit naturellement, dans le type, des toros petits
et d’autres plus costauds, le Zaballos
manque un peu de trapio. Il sera noble et faible.
A partir du quatrième, le concours va
vraiment démarré. Dommage que le novillo de Pedraza de Yeltès et celui d’Aurelio
Hernando n’aient pas pu combattre à armes égales. Le premier très bien piqué a
été mis en évidence par un novillero, Diego
Carretero, volontaire et appliqué et l’autre, piqué n’importe comment , a été
victime d’un non lidia par un novillero qui n’en avait rien à faire et qui de
plus est une des arnaques de l’été. Le cadet des Adame se comporte comme un
vieux briscard qui ne s’investit que dans les grandes arènes et qui vient
toucher le cachet dans les autres.
Moins bien servi par le sorteo,
Juanito a laissé entrevoir des principes surtout avec la main gauche. Il sera à suivre lors de la prochaine
temporada.
Le tercio de piques est un moment clé
d’une novillada concours. Les trois premiers utreros ont pris deux piques et
les suivants les trois nécessaires pour prétendre au titre.
La cavalerie de Philippe Heyral a tenu
son rôle avec professionnalisme favorisant l’exécution du tercio et permettant
l’expression des qualités du toro quand il en avait et que les cavaliers
faisaient correctement leur office. Côté piqueros seul Ramon Flores Garcia a
piqué correctement, un carton rouge au second qui a monté la puya à l’envers et
au cinquième qui a besoin de cours de rattrapage en matière d’anatomie bovine.
Abalido, ganaderia Pinto Barreiros, n° 9, 09/2012) est un colorado dans
le type de l’élevage..
Il est difficile à fixer, et il prend le dessus sur
Diego Carretero à la cape.
Le novillero place le toro une première fois sur le
cercle, puis la seconde au 2/3 de la piste. Diego .Le novillo charge sans conviction et prend
deux piques traseras.
Le toro est manso. Il est
moins compliqué à gauche Carretero toréé
avec application, les deux premières séries permettent d’évaluer la mansedumbre
du toro qui charge pour se défendre avec
une certaine violence côté droit.
A la troisième série, le bicho devient soso et
va rapidement à menos. Le novillero n’arrivera ni à régler la corne droite, ni
à donner de l’émotion à son trasteo. Le toro tombe après un pinchazo et une
entière bien portée mais longue à faire effet.
Volandero,
ganaderia Murteira Grave,
n°111,03/1013 est hors type de l’élevage (haut et léger).
Il est lui aussi
difficile à fixer à la cape.
Il prendra deux piques en partant des 2/3 du
ruedo. Il pousse à la première, mise sur le côté, et obtient une chute. Il vient au pas pour la seconde, trasera, et pousse.
Le torero demande et obtient le changement de
tercio. Ce n’est pas dans l’esprit d’une concours mais vu la suite des
évènements cela n’a pas eu d’importance. Le toro est mauvais au troisième tercio.
Parado dès la deuxième série, il s’éteint.
Ce n’est pas la tauromachie
prudente, pegapase et limite vulgaire de Luis David Adame qui va le rallumer. La
faena s’éternise et indispose le public.
Le mexicain tue très mal .d’un
affreux golettazo atravesada
Montero, Miguel Zaballos, n°2,01/2013 est un pur Saltillo, version petit format,
avec une robe noire.
Mal mis en suerte, il prend une première pique en mettant
les reins. Pour la seconde il part des 2/3 du ruedo puis s’arrête à un
mètre du cheval.
Il finit par charger et
pousse Le président change le tercio
sans lui donner la possibilité de se rattraper lors d’une troisième rencontre. Juanito torée dans l’esprit concours. Il fait t une
série à droite et une série à gauche en début de faena. Il nous montre que le
novillo est noble mais juste de force.
Sa meilleure corne est la gauche. Suivent deux bonnes séries puis le torero, un
peu vert, se fait déborder par un utrero qui va à mas. Fin de faena brouillonne et épée
défaillante prive le torero de récompense mais pas l’arrastre d’applaudissements.
Alambrisco,
Pedraza de Yeltès, n°05, 05/2013 est
colorado, broccho et légèrement gacho. Il est dans le type des
premiers Pedrazas qui ont fait le renom de l’élevage à Garlin et Saint Perdon.
Comme
par hasard, ce sera un très bon novillo. Il est bien mis en suerte par Carretero
qui a vu tout de suite ses qualités.
Trois fois il part du centre et pousse avec bravoure au contact du cheval.
Le picador, Ramon Flores Garcia, qui s’est mis au niveau de son adversaire est
fort justement applaudi à sa sortie du
ruedo. Dès le tercio de banderilles, le toro va à mas. . Diego Carretero se croise, cite trois fois, à droite de loin. Très
encasté, Le toro s’élance avec alegria et suit en humiliant et permet au torero
d’enchaîner et d’allonger de superbes derechazos. Il y a de l’émotion en piste
et sur les gradins.
On peut regretter que la première série de naturelles ne
soit pas donnée plus tôt Le torero cite à gauche un toro qui accuse un peu, et
c’est normal, le contrecoup de son alegria lors des premières séries.
La fin de
faena est un ton en dessous de l’exceptionnel début mais reste d’un excellent
niveau. Carretero, proche de triompher tue d’une épée, très sincère, un peu en avant et très
efficace. Grande vuelta et ovation d’adieux
pour le superbe novillo et jeune torero,
qui a coupé deux oreilles, invite Martin Uranga, le ganadero, et le
mayoral à l’accompagner dans sa vuelta
.
Almendro, Aurelio Hernando, n°22, 03/2013 est superbe. Dans le type Veragua, charpenté,
tout en muscle, il est le mieux présenté de ce concours.
Il part trois fois du centre et prend avec
bravoure trois piques sérieuses en poussant. Malheureusement, le picador,
maladroit ou incompétent, pique en arrière, dans l’épaule voire dans le flanc.
Il saccage un excellent novillo qui malgré ce traitement de défaveur gardera du
moral. Il ira à mas jusqu’au bout de ses possibilités physiques. Mieux piqué et
mieux toréé, il aurait pu prétendre lui aussi à remporter la compétition. Après un début à la Castella, , Luis David
Adame enchaine des séries à droite et à
gauche en étant fuera de cacho. Au lieu de mettre en évidence les qualités du novillo,
il se la joue perso, étouffe la charge de l’Aurelio Hernando.
Malgré cette non
lidia, le toro va à mas et le torero finit par, et ce sera la fin de la vraie faena,
réaliser une très bonne série de derechazos.
Prenant le public pour des béotiens, Adame rajoute, pour soutirer un triomphe à
bon compte deux séries « encimistes »
de trop que le novillo ne suit pas. Il énerve une bonne partie des aficionados
présents Le premier avis tombe avant la
première estocade et le second après une épée de travers et en avant. Le salut; motu proprio, du torero est forcé alors que l’Aurelio Hernando est ovationné à
l’arrastre.
Escribano, Coquilla de Sanchez Arjona, n°41, 02/2013 est coquilla pour le tamaño mais est moins dans le type au niveau des cornes
développées et astifinas.
Il n’écrira pas une page mémorable dans le livre d’or
de la ganaderia. Il est manso.
Il part du centre trois fois du centre mais se défend sous le
fer et fait sonner les étriers. Rapidement tardo et querencioso, .il manque de race et est compliqué.
Juanito fait
ce qu’il peut, s’applique et arrive à tirer quelques muletazos de ma main
gauche. Il y a du potentiel chez ce garçon
et il pourrait jouer un rôle important dans l’escalafon l’an prochain.et
il pourrait bien pour essayer de tirer des passes. Dommage qu’il tue mal ce qui le prive de
trophées.
Après une intéressante
édition 2016, il reste à la tribu de Pascal d’en tirer les conclusions. Côté bétail, l’option de faire appel à des
encastes très différentes est à maintenir en gardant certains des élevages de
cette année et allant chercher au campo des élevages moins connus. Côté toreros,
l’intégration d’une figurita n’est pas à renouveler. Ce sont les deux toreros,
les moins côtés, qui se sont le plus investis.
Par contre, il reste un
point sur lequel, l’équipe de la Muleta
doit continuer à faire des progrès, c’est l’éradication des antis. Ils sont de
moins en moins nombreux, toujours aussi ridicules.
Bien que mis dans des enclos loin des arènes, certains se sont approchés des
arènes pour filmer le public présent. Puissent-ils avoir eu , en ces lieux
chargés d’Aficion Taurine, la révélation
de leurs erreurs. S’il ne pouvait plus en rester qu’une l’an prochain, ce
serait bien. Nous serions tranquilles et
leur montrer à nos enfants la dernière des mohicans, nous éviterait d’avoir
à les convaincre qu’il y a eu des gens suffisamment c…s pour
croire qu’ils, pourraient imposer leur idéologie, tel les djihadistes de la
cause animale dans un monde où tant d’êtres humains souffrent.
En conclusion, Pascal,
Patrick, Jean Louis, Marie, Michel et les autres ; bravo, merci et
continuez !
Thierry Reboul
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