CHAPU APAOLAZA RENCONTRE A LOS TOROS

Chapu Apaolaza, auteur du livre "le 7 juillet" aux éditions Atlantica est venu à la Peña A los Toros pour parler... de la peur.
Quand on lui a demandé un livre, Chapu Apaolaza a réfléchi, et voulait parler des braconniers en Afrique, mais son éditeur trouvait que c'était trop lointain. Alors il a parlé de l'encierro, qui l'a changé, et change la manière voir le monde de ceux qui le courent.
A ceux qui le courent pour la première fois, Chapu Apaolaza dit "aujourd'hui c'est le jour où tu auras le moins peur de ta vie, car tu ne sais pas encore ce que c'est vraiment que la peur"
Une fois le livre paru, Chapu était angoissé de l'accueil que le livre recevrait parmi les coureurs d'encierros. Et s'il avait tout imaginé? Si ce qu'il racontait n'avait rien à voir avec ce que ressentent ceux qui courent? Il se présente à son premier encierro après la sortie du livre, et voit quatre gaillards venir vers lui. Il se dit que sa dernière heure est arrivée. Et puis les gars lui disent "on est fier de ce que tu as écrit"
L'encierro est vaincre la peur, ça se passe entre le front et l'occiput. Tu as l'impression que la peur te paralyse, mais en fait elle te prépare à la réaction que tu vas avoir devant les toros (ou devant un public pour ceux qui montent sur scène)
Les trois règles de l'encierro c'est : cours, regarde derrière, et si tu tombes ne te relèves pas.
Quand il tombe, il appelle ça "la fin du monde". D'abord tu as les tap tap tap des tennis des autres coureurs, puis le silence, et badabaoum, les sabots qui peuvent te frapper. 
Parfois il a la sensation en courant d'être dans un espace/temps différent, comme tout d'un coup s'il comprenait tout, pourquoi il était là, le sens de la vie. D'autres appellent ça le nirvana, un état de perception augmentée.
Court il différemment selon les ganaderias? Non, mais... les Cebada Gago sont très... Cebada Gago! Et les Miura sont plus haut, alors ils courent plus vite parce qu'ils voient la sortie, le couloir, et on se prend des coups de plat de corne dans le dos.
Un jour à la télé il voit une femme se faire attaquer par un toro, et le mari, attraper la corne pour dévier la trajectoire. Et tout d'un coup on ne parle que de ça. Mais en regardant mieux, il voit un coureur accroché à la queue du toro, un type avec des vêtements tout sales. il reconnait Victor, un type toujours impeccable comme un amiral de la marine. Alors il l'appelle, et il ne répond pas. Chapu Alaolaza a fini par connaitre le fin mot de l'histoire : le toro était tombé sur Victor. En se relevant il attaque la femme, Victor avec une côte cassée, un rein abîmé, se relève et s'accroche à la queue du toro pour retenir son attaque, et c'est grâce à lui que la femme est sauvée, pas à cause du mari accroché bêtement à la corne. Mais les journalistes n'étaient pas intéressés par la vérité.
Pourquoi Victor a t'il sauvé ces gens qu'il ne connaissait pas? Mystère de l'humain...
Le maire de Pamplone a un moment parlé d'une San Fermin sans corrida. Mais Chapu Apaolaza lui a dit, cette San Fermin existe pour tous ceux qui ne vont pas aux arènes. On pourrait aussi imaginer une San Fermin sans musique, sans concert, ou bien sans San Fermin, mais ce serait un monde d'interdiction. Et ce n'est souhaitable pour personne.

Bref, si vous voulez en savoir davantage sur l'encierro vu de l'intérieur, un livre formidablement bien écrit, avec plein d'anecdotes dedans : "le 7 juillet" de Chapu Apaolaza, aux éditions Alantica.
Un livre qui ressemble à un ancien paquet de Marlboro.








Le coureur d'encierro canadien, installé à Salies de Béarn, tatoue sur son bras un sabot pour chaque année d'encierro courue à Pamplona. Les années de blessures sont en rouge...

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