35ème SEMAINE TAURINE de SAINT-SEVER

Projection à l'espace Média 7
film de Jesus Muñoz
UN FILOSOFO EN LA ARENA

Projeté en présence du Maire de Saint-Sever, du réalisateur du film, ainsi que de son acteur principal : le philosophe Francis Wolff. Suivi d'un débat. 
Dans ce film on découvre Francis Wolff dans son propre rôle, hésitant à accepter ou pas ce pourquoi on l'a contacté : se faire filmer et expliquer pourquoi il aime la tauromachie. Le cinéaste, pas aficionado, veut comprendre la passion du philosophe. Ça donne un film hyper intéressant, où se croisent des interviews de gens très connus dans le monde hispanique, écrivains (Mario Vargas Llosa), peintres (Miquel Barcelo), et des paroles de gens de la rue, idée contre laquelle s'est élevé Francis Wolff, mais dont la fâcherie a été mise en scène après pour le film. C'est bien fait, intéressant à chaque minute, et en sortant on se dit "mais quelle bonne idée!"

Le débat : Jesus Muñoz s'est présenté, mexicain, pas attiré par la tauromachie, mais intrigué par ce philosophe particulier. Il a tourné pendant un an, cent trente heures de film, pour arriver à ne garder qu'une heure quarante. Il a aimé la clarté du propos, la simplicité, l'humour de Francis Wolff et son rapport à l'animalité. Le film a eu un gros succès dans des festivals en Amérique Latine, notamment à Buenos Aires, devant une salle remplie de gens n'ayant jamais vu de corrida, mais il a du mal à traverser l'Atlantique. Jesus Muñoz l'a inscrit dans 35 festivals européens, et il n'a été projeté dans aucun. A Paris, lors d'un festival de films mexicains on a pu le voir, et ensuite, dans des projections privées, à Madrid, Bilbao, Séville, Paris, Nîmes.
Il ne voulait pas faire un film taurin, ni enfermer les propos de Francis Wolff, c'est sans doute pour cela qu'il y a de multiples intervenants. Ils ont tourné au Mexique, mais aussi à Barcelone, où le philosophe n'a pas voulu se rendre, par cohérence avec un livre écrit à plusieurs intitulé "nous n'irons plus à Barcelone" quand le parlement catalan a interdit les corridas. Cocasse quand on sait que les catalans français sont fortement aficionados et l'affichent dans leurs arènes, ce qu'avaient du mal à comprendre les Mexicains. L'équipe de tournage est d'ailleurs la première à pénétrer dans ces arènes barcelonaises depuis la fermeture.
Francis Wolff dit qu'il faut se mettre à la place de l'anti-taurin, et se dire que notre sensibilité est plus difficile à comprendre que la leur. Il dit que la corrida, comme toute œuvre humaine s'éteindra, mais il faut éviter un assassinat et que ce film n'est pas un film pour les aficionados. Mais comment des non-taurins pourrait il le voir s'il n'est pas distribué? 

Dans le public, un jeune torero (si quelqu'un a son nom) parle, fort bien d'ailleurs, du fait que c'est très taurin le "c'est encore plus beau parce que c'est inutile" de Rostand. Et des antis qui nient l'existence du taureau de combat, ils disent tout le temps "l'animal". Il ne faut pas accepter ce langage et imposer le notre dans les débats. Francis Wolff acquiesce : un animal ça ne veut rien dire, on ne traite pas son chien et les puces de son chien de la même façon. Donc il faut hiérarchiser les choses, c'est obligé, nous n'avons pas les mêmes rapports avec nos chiens et chats, qu'avec des animaux d'élevage que nous protégeons pour obtenir du lait, du miel, du cuir, de la viande et qu'il n'est pas choquant de tuer, puisque nous les élevons pour cela. Les animaux sauvages c'est autre chose, nous devons préserver leurs milieux de vie, c'est un devoir écologique, mais nous n'avons pas de relation personnelle avec eux. 
Quelqu'un a demandé d'où venait les animalistes. De la ruine des utopies du XXème siècle, et aussi au fait qu'on prend l'animal comme un prolétaire contemporain. Après avoir libéré l'homme, la femme, on veut libérer l'animal. Mais ce n'est pas pareil.  

TORO EXPO

 
 MATHIEU SODORE


 CATHERINE DHOMBS



 DIEGO RAMOS
 ANTOINE VOISIN


 HUBERT DE WATRIGANT
 
 CLAUDE VIALLAT



 MATHIEU SODORE

 LOREN

 JESUS COBALEDA





 Danseuses du concours de l'Auberge Espagnole

REPAS DE L'AFICION
 Gracias por los tapas
 Juan Sanchez-Arjona

Jean Gilbert a remercié les bénévoles pour l'organisation de cette 35ème semaine taurine, qui coïncidait avec le quarantième anniversaire de la Peña Jeune Aficion. Les deux parrains de la peña ont parlé également. Richard Milian, a parlé de son compañero d'arène, qui à l'époque lui a piqué toutes les jeunes filles, mais qui l'a aussi obligé à se dépasser : Victor Mendes.
Victor lui a parlé de cœur, à cœur ouvert. 

Les deux ganaderos de Coquilla étaient là. Jean Gilbert leur a demandé pourquoi Coquilla, comment?
Juan Sanchez-Arjona  a dit que c'était un héritage au début, une contrainte qu'il a accepté à contre-coeur. Et puis il est tombé amoureux de son élevage et il ne peut plus le quitter. En 1995 il a tout vendu au Mexique, il a juste gardé quelques vaches qui ont été présentées à Saint-Sever, et depuis c'est un village indispensable pour lui, il a toujours plaisir à y revenir. 
Javier Sanchez-Arjona a lui aussi hérité de son père, qui avait acheté 80 vaches à son beau-père, le père de Juan en 1944 quand il avait 4 ans, comme ça vous savez son âge. Lui aussi prend beaucoup de plaisir à venir à Saint-Sever. Jeune il voulait devenir torero, et son père lui a dit "pourquoi faire? la plupart des toreros veulent gagner de l'argent pour acheter un élevage, toi tu l'as déjà" Alors il a réfléchit, et il n'est pas devenu torero. 
Pourquoi c'est compliqué d'élever des Coquillas aujourd'hui?
Juan répond: ce n'est pas compliqué, c'est impossible! Il sait bien que ses toros ont un air de "faché avec tout le monde" qu'ils ne sont pas trop gros, mais un train vide peut te tuer aussi bien qu'un train rempli, alors...

 Javier Sanchez-Arjona
 Victor Mendes
Bref une semaine passionnante, où je regrette de n'être pas allée tous les soirs, mais les tempêtes hivernales n'encouragent pas à sortir, même si une fois dehors on ne regrette pas!

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