Hommage à JP Jullian



Pas vraiment de monde à l'enterrement de celui qui avait bâti tant de choses dans le Marsan. Déconfinement, peur du virus, plus de place pour se garer, ou peut-être tout simplement que la plupart des gens qui l'ont connu ont eux-même disparu, et qu'il s'était fâché avec les autres. 
 
Jacques Ducos, indéboulonnable adjoint pendant le mandat de maire du défunt a lu cet hommage :
(partiellement tronqué, fait d'après mes notes, en bleu texte personnel)

Né en protestant, et mort de même, Jean-Pierre Jullian, après de brillantes études secondaires, est parti faire son service militaire dans les Chasseurs Alpins. Il y restera pendant dix ans, alternant travail de bureau et faisant office de moniteur de ski auprès des touristes sportives. Il se vantait d'en avoir conquis plus d'une, syndrome Popeye (des Bronzés, pas le mangeur d'épinards). Il finira par se marier avec l'une d'elle, Yolande. Son épouse, son ancrage, sa boussole (sa patience surtout).

En 1975 il entre à l'Office National des Forêts. En 1977 à la DDAS et devient directeur du CCAS de Saint-Pierre-du-Mont, puis en 1984 de celui de Mont-de-Marsan, où il restera jusqu'à sa retraite en 2008. Avec Philippe Labeyrie, ils fondent les maisons Yvonne-Isidore, et Jeanne-Mauléon. Puis l'EHPAD de Saint-Pierre-du-Mont, la résidence pour Personnes Âgées face aux commerces saint-pierrois, deux crèches, la résidence des jeunes travailleurs.
Il était de gauche, ni sectaire ni soumis. Le social, la culture et l'économie au service de la collectivité. Il fut maire de 1995 à 2014, et président de l'Agglo du Marsan qu'il avait créé de 1999 à 2008.
Pendant son mandat, la population saint-pierroise a augmenté de 60%. Il a transformé le bourg, créé la Base Nautique après un bras de fer mémorable avec les militaires, et les jardins familiaux après un combat avec l'institution judiciaire qui voulait construire là la prison (comme quoi un maire qui s'oppose peut changer la vie des habitants). Il a rénové un par un tous les quartiers, dans un soucis de respect des espaces verts et de tranquillité des citoyens (la ville à la campagne, c'est lui!), finissant par la mairie . Il a construit la salle de Menasse, le Centre de Loisirs, le Cosec, l'école de musique, le foyer des retraités et avec Monsieur Bourra, a replanté les pins tombés lors de la tempête Klaus, le tout avec une rigueur budgétaire rare, héritant ainsi du surnom « d'écureuil » autant auprès de la population admirative, que de ses adversaires envieux.

Impliqué dans la création de trois zones industrielles et commerciales : Bourrassé, Mamoura, la Faisanderie et dans celle du Grand Moun, dans la construction du chenil géré par la SPA, dans la Médiathèque, le Pôle Culturel et le Théâtre de Verdure, qui permet chaque année la représentation d'une Course Landaise, il a œuvré toute sa vie pour la culture, le social et l'économie, aidé en cela par Jean-Philippe Prugnaud, disparu lui aussi.

C'était un visionnaire, un bâtisseur et un gestionnaire rigoureux, faisant lors de sa dernière réélection un score de 74%, chiffre que l'on voit peu en dehors des république bananières.
Il était têtu et obstiné, mais humaniste et engagé, soucieux des autres.
Il nous manquera, mais quelle chance nous avons eu de le connaître et d'avoir milité auprès de lui.

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