ESCALE AUX OCELLES

 

Entre capsule spatiale et observatoire astronomique, l’œuvre d’Antoine Dorotte est imaginée pour proposer une nuit dans les étoiles : ouverte et dirigée vers le ciel, elle offre une ascension vers l’au-delà. Avec une ossature métallique en acier de 8 mètres de long et d’un diamètre maximal de 3 mètres, elle est inclinée pour permettre le contact avec le ciel au moyen d’un dôme en plexiglas placé à l’extrémité supérieure. Grâce aux actions engagées par le Parc naturel en faveur de la biodiversité nocturne et de la lutte contre la pollution lumineuse, la qualité du ciel des Landes de Gascogne est remarquable.

Si sa forme puise dans l’imaginaire de la conquête spatiale, son revêtement extérieur s’adresse ouvertement au monde animal. Recouverte de 552 écailles en zinc gravées à la main par l’artiste, chaque losange révèle une variation autour d’un même motif, celui de l’ocelle. Du latin oculus (« petit œil ») il s’agit d’une tache ronde qui sert de camouflage ou de leurre, présente sur la peau, les ailes ou le pelage de certains animaux. 
(texte du site de la foret d'art contemporain)

Réserver fut facile, convaincre quelqu'un de m'accompagner fut plus difficile! 
Bref nous voilà à pique-niquer près de la voiture, car on ne mange pas dans l’œuvre d'art, on y dort, on y regarde la forêt ou le ciel étoilé, on y redort, et au matin, on la quitte, sachant qu'on ne pourra plus y retourner.
En mangeant près de ma voiture, j'ai discuté avec un jeune couple qui se baladait en vélo. Ils ont apprécié que j'ai les clés pour jeter un œil dans la structure. Ils étaient étonnés que je sois venue dormir là, ils ne m'ont même pas demandé d'où je venais! Si en plus ils avaient appris que j'avais fait 57 km pour venir dormir dans ce machin, je pense qu'ils auraient été définitivement convaincus que j'étais folle. Après le repas, pas aussi tôt que dans un ehpad, mais plus que chez moi, j'ai transporté mon barda dans le fut du canon. Draps, couvertures, oreiller, lampe de chevet, magazines. 

J'ai pu lire longtemps grâce au large hublot supérieur. Puis j'ai allumé la lampe. Puis j'ai éteint, parce qu'un gars accompagné d'une autre personne secouait la porte que je n'avais pas pris soin de refermer à fond car j'allais ressortir me laver les dents et aller aux toilettes. La porte a fini par s'ouvrir et le gars s'est pris le balai dans la figure, car oui, je n'avais pas fermé à fond, mais j'avais déposé le balai en équilibre, on ne sait jamais. J'ai alors allumé. "Ah pardon, il y a déjà quelqu'un, je suis désolé! Pardon, désolé!" J'ai grogné un "Ouais" dans les sonorités les plus graves que j'ai pu émettre : je n'avais pas envie de laisser croire que j'étais seule. 

Plus tard je me suis lavée les dents dehors, puis je suis rentrée dans mon couchage éphémère, refermant bien le hublot, tout en déposant le lourd cadenas près de la pièce amovible, comme ça elle tomberait sur le sol métallique si quelqu'un arrivait de nouveau à la bouger. Personne n'est revenu de la nuit. La lune était bien présente dans le hublot, m'éclairant une grande partie de la nuit, car j'ai dormi tout en haut. C'est spacieux! Je me suis couchée dans le sens de la largeur, je ne touchais ni de la tête ni des pieds. On doit pourvoir y placer 8 adultes facilement. 
Je me suis un peu réveillée dans la nuit, j'ai fait une photo à chaque fois, et le matin, magie orangée! 
Après le petit déjeuner à la voiture, j'ai remballé mon barda, bien balayé l'escale, ai soigneusement refermé, et j'ai rendu les clés à la mairie. Puis je suis rentrée au Moun. Bonne expérience!












 

 



Page de l'artiste

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Santa Maria di Liguria - Sanremo - Marina di Pietrasanta - Monaco

ÉGLISE SAINT-GIRONS de MONEIN

SALAMANCA 23