MENTAL ASSASSIN meurtres dans les Landes
La première fois que j'ai croisé
Serge Tachon en vrai, heureusement que j'avais déjà lu ses livres,
parce que je ne serai pas spontanément aller le voir. Discret, ni
grand, ni gros, ni petit, ni maigre, physiquement il passe
relativement inaperçu (et c'est une spécialiste de l'invisibilité
qui vous le dit). Il ne parle pas fort non plus. Au dessus de deux
valises, dues aux soucis ou aux nuits d'écriture, je ne sais, deux
yeux bleus vous scrutent.
Et quand on lit ses livres, waou....
tout son talent, sa sensibilité, son intelligence sont dedans.
Le livre qui vient de sortir « mental assassin » se passe dans un ESAT (établissement service d'aide par le travail pour personnes en situation de handicap) et on voit qu'il a particulièrement bien enquêté le sujet. Les différentes pathologies sont fort bien décrites, quasiment « de l'intérieur », il écrit ce que pensent les travailleurs (j'ai un ami qui bosse dans un ESAT, j'ai quelques notions, mais lui les appelle « usagers » ) et cela donne au roman un caractère tout à fait original.
Bien entendu, pendant ce temps de
l'enquête, les policiers, les éducateurs et les travailleurs
poursuivent leurs vies, amours, hobbies, passions ou marottes, selon
leurs capacités.
Là où Serge Tachon rejoint l'écrivain
américain Donna Leon (qui raconte les aventures du Commissaire
Brunetti à Venise), c'est quand il nous dit que les gens
« frustres » ou dotés de capacités différentes,
éprouvent des sentiments tout aussi intenses que les gens
« normaux ». On voudrait penser que nos amours sont plus
nobles parce que nous avons les capacités d'en parler, de les
partager, mais les handicapés, les idiots, les bas de plafond aussi,
éprouvent exactement les mêmes sentiments.
L'intrigue se déroule à Mont de Marsan, avec également une incursion à Dax, l'occasion d'expliciter historiquement la rivalité entre les deux villes landaises. Les inspecteurs Sabine Evano et Gilen Etcheverry vont devoir mener des interrogatoires particuliers, trouver la manière d'aborder chaque usager de l'Esat. Entre querelle amoureuse, amours déçues, vengeance, jalousie, les raisons de tuer Véronique Savourel ne manquaient pas.
Trouverez-vous l'assassin ? Moi
j'ai fait chou-blanc. Ce sacré Serge Tachon est un malin qui s'amuse
à nous promener avec talent. J'ai vraiment adoré, tout aimé dans
cette histoire. J'aime aussi sa façon de présenter ses livres lors
des dédicaces, avec la rubalise américaine, et les petits pieds, empreintes
d'encre lorsqu'il vous signe un livre.
Allez chercher le vôtre !
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