La Brède: des toros sous les yeux de la Rosière.

Les photos sont de Philippe Latour
Arènes de la Brède, samedi 25 juin
novillada non piquée des Fêtes de la Rosière 2016
Quatre erales d’Alma Serena bien présentés et donnant du jeu pour
Juan Molas : silence, un avis et silence
Baptiste Cissé : une oreille, deux oreilles
Un tiers d’arènes
Profitant des arènes montées pour la corrida des fêtes, la Peña Garonna organise comme tous les ans, un non piqué.
Les frères Bats ont emmené deux erales d’origine Miranda de Pericalvo (1 et 2)  et deux d’origine Luis Algarra. (3 et 4) Sont ressorti du lot le noble et mobile premier  et le très sérieux quatrième.

Juan Molas a des difficultés dans les premières lances de cape avec le premier novillo. Le bicho     charge avec alegria en partant de loin. Le torero cite de loin mais toréé sur le voyage et ne pèse pas sur le toro.  Seules deux séries à droite près des tablas sont plus croisées et montent que le torero peut à condition de vouloir. Silence après une mise à mort laborieuse, l’arrastre est applaudie.
Le troisième   le bicho est compliqué, et manque de race. Une bonne série à droite et deux à gauche dans les tablas ne sont pas faena, mais l’Alma Serena ne permettait pas mieux. Curieusement, le torero s’est plus arrimé avec ce toro décasté qu’avec le premier qui lui avait de la caste. La mise à mort sera à nouveau laborieuse.

Le second, costaud.  Est tardo. Il s’appuie  sur les planches. S on le consent, il vient avec alegria et noblesse. Mais il rompt le contact et  ne répète pas. La faena de Baptiste Cissé est intéressante, surtout à droite, mais manque de lien Les passes, surtout à droite, sont croisées et élégantes. En fin de faena, Baptiste en toréant  passes en rond parvient à enchaîner une bonne série. Il coupe une oreille après une entière un peu tombée portée avec sincérité et très efficace.

Le quatrième, le meilleur du lot.  Charge en humiliant et avec beaucoup de fixité.  Il est un peu faible. Mais gardé à mi-hauteur, il permet à Baptiste d’enchaîner deux bonnes séries à droite.  A gauche, il vient très bien aussi pour une bonne série de naturelles. Toro et torero ont une baisse de régime à mi parcours.  Ils se reprendront tous les deux et la fin de faena est d’un bon niveau. Mise à mort   spectaculaire et rapide après une entière contraire et verticale mais portée avec sincérité et deux oreilles sont accordées.  Sortie à hombros pour le tyrossais qui remporte la plupart des nombreux prix remis à l’issue de la course.

Arènes de la Brède,
Samedi 25 juin corrida des Fêtes de la Rosière 2016
 6 toros de Fuente Ymbro  très bien présentés et armés, nobles mais faibles à l’exception du bon troisième. Le premier, corne cassée contre le peto a été remplacé par un exemplaire du même fer.
Curro Diaz : une oreille, deux oreilles
Alberto Lopez Simon : silence, silence
Joaquin Galdos Moreno : une oreille, un avis et silence
Sept rencontres avec la cavalerie Bonijol
 Entrée : 9/10 d’arènes


La Brède est l’arène la plus au Nord de la Planète, en attendant une éventuelle reprise des corridas à Bordeaux. L’arène portative manque de charme et de confort, mais l’ambiance sur le Campo de Féria y est sympathique malgré les palissades montées pour protéger les honnêtes aficionados des vieilles rombières et des jeunes cons des associations animalistes.
Le cartel est luxueux pour une placita de troisième catégorie avec en particulier la présence d’un des toreros punteros du moment Lopez Simon. Celui-ci a enfin acheté un GPS et n’a pas confondu, comme l’an dernier, La Brède avec  Istres.
Il ne faut pas s’attendre en ces lieux à une corrida de toros-toros. Le public vient sur les gradins pour passer un bon moment et voir couper des oreilles après de jolies faenas. Le public bordelais est plus proche de celui de Dax que celui de Vic. 

Mais on y respecte l’éthique taurine avec un lot de Fuente Ymbro avec du trapio, côté armure c’est plus hétérogène. A l’exception de l’encasté troisième et du quatrième qui s’est repris en fin de faena, les pupilles  de Ricardo Gallardo  ont manqué de forces  et se sont vite éteints malgré un fond de noblesse certain. Est-ce  la faiblesse habituelle dans cet élevage,  ou une attente de six à huit heures dans un camion, qui en est la cause ? Difficile de le dire, mais la cavalerie Bonijol a passé une après-midi  très tranquille.

La Brède réussit à Curro Diaz. Le torero est habile, un brin truqueur mais énormément artiste. Et comme il tue vite et parfois bien, il a coupé trois oreilles et est sorti en triomphe.

Il tuera, ce samedi trois toros. En effet le premier toro s’est cassé une corne contre le peto (merci les Fundas qui fragilisent les cornes) Devant l’impossibilité de le renvoyer au toril, il a été estoqué par Curro Diaz après une courte faena d’alinio.
Le sobrero du même fer est  le plus léger toro du lot. Il secoue la tête (autre effet des manipulations liées aux Fundas) à la pique (deux rencontres, la seconde anecdotique). Ce défaut,  gênant en début de troisième tiers, sera atténué par la faena, mais réapparaitra au moment de l’estocade. Le toro vient bien beaucoup mieux à droite qu’à gauche
Les derechazos donnés par Curro Diaz le sont avec beaucoup de temple et d’élégance. Dommage qu’il ne se croise pas à toutes les passes, parce que, quand il le fait, il y a vraiment de l’art et de la profondeur dans son toreo. Du coup, il ne pèse pas assez sue toro et se fera prendre sur un nouveau coup de tête, heureusement sans mal, au moment de tuer.Il coupe une oreille après une estocade caida mais rapide d’effet.
Mal piqué, le lourd quatrième, est faible.  Début de faena profilé et de peu d’intérêt, l’ennui commence à poindre sur les gradins. Toréé en douceur, à mi hauteur, le toro se ressaisit. Curro Diaz le cite alors de loin et réalise deux bonnes séries de derechazos. L’épée entière, mais en avant et tombée, est quasi foudroyante et la présidence accorde deux oreilles. Oui pour la première, mais le second est injustifié, la moitié de la faena étant profilée.


Difficile de dire si Lopez Simon était motivé ou s’il était juste venu faire des travaux d’intérêts généraux  pour éviter de se faire sanctionner pour son comportement de l’an passé. Il a hérité des deux toros les plus faibles de la course. Le premier aux genoux râpés et enflés est faible et tombe à plusieurs reprises  .il s’éteint très vite et la faena, trop longue, nous fait bailler. Son second n’a ni force, ni race. Pas de charge, pas de faena et  Lopez Simon repart sur les routes accompagné de son manager aussi bruyant et exaspérant qu’un entraineur de foot.

Il avait quitté le Sud Ouest après sa dernière novillada, il le retrouve pour sa première corrida après son alternative istréenne. Galdos touche en premier lieu, un toro très encasté, brave au cheval, noble et très mobile à la muleta. Le toro ira à mas. La faena est appliquée mais manque de style et n’exploite pas toutes les possibilités offertes par le toro. Bonne estocade, le toro meurt spectaculairement et le péruvien coupe la première oreille de sa carrière de matador dans le Sud Ouest.  .Rien à tirer du faible sixième, qui avait pourtant poussé au cheval, la faena est inutilement longue.

A visiter absolument la pâtisserie salon de thé , juste en face de l’entrée du champ de foire , thé vert  ,macaron au chocolat et sourires a gusto.




Thierry Reboul

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