En attendant Madeleine , retour sur la corrida de Tyrosse

Arènes de Tyrosse, dimanche 17 juillet,
corrida des Fêtes 2016
(Photos de Nicolas Couffignal)

6 toros de Valdellan bien présentés mais faibles, manquant de race et de fond, le troisième invalide remplacé par un sobrero du même fer, pour
Javier Castaño : un avis et division d’opinions avec sifflets majoritaires, une oreille
Morenito d’Aranda : silence, un avis et salut au tiers
Tomas Campos : une oreille, un avis et silence
Douze piques
Cavalerie Heyral
Entrée : Demi-arène  concentrée à l’ombre
A l’issue du paseo, une minute de silence a été observée à la mémoire d’El Pana, Victor Barrio et les victimes de l’attentat de Nice. Dommage que le jeune péruvien Renatto Motta ait été oublié.


Cela peut paraitre paradoxal à une époque, où tout doit aller plus vite, la corrida prend un chemin tout opposé. Les faenas et les courses sont de plus en plus longues. Ce qui peut s’admettre  quand la corrida est triomphale, devient incompréhensible quand il ne se passe rien en piste. Dimanche, à Tyrosse, la corrida a duré presque trois heures, alors qu’aucun toro n’avait une faena de plus de quatre séries dans les pattes. Morenito de Aranda a entendu un avis avec en piste un toro parado et ce n’est pas pour un problème de mise à mort laborieuse.
Le public, qui garnissait à moitié les gradins, s’est ennuyé ferme. Il est sorti déçu par les toros de Valdellan. On était loin de Cubano ou des novillos de Parentis ou Vic. On a retrouvé le manque de race de ceux  sortis à Orthez en 2015.  Si la tête et les armures correspondaient bien à l’encaste Gracilliano, les toros de ce jour étaient trop lourds. Il semblerait que les ganaderos aient cédé  à la mode  des tanks à quatre pattes et sans charge, qui ouvre les portes de Madrid.
A l’exception du second qui a pris, plus par violence que par bravoure, trois piques, les Valdellan sont allés sans conviction une fois au cheval et parfois pour la forme une seconde.
A la muleta, ils se sont vite éteints, malgré un fond de noblesse pour certains, finissant quasi parados.  
Javier Castaño est en fin de carrière. Il toréé de manière profilée et arrive à se mettre en danger en faisant des erreurs de débutants. A part Fernando Sanchez, sa cuadrilla n’est plus là pour masquer les insuffisances du maestro.

Morenito de Aranda est capable comme à Aire l’an passé d’être un bon lidiador. A Tyrosse, il a beaucoup trompé son monde, toréant avec élégance mais de profil, sur le voyage et sans peser sur la toro.

Tomas Campos toréé peu et c’est dommage. Ce garçon est très sincère et surtout très fin torero. Très motivé, il a enchainé au troisième de très belles séries de naturelles citées de face. On peut juste lui reprocher de parfois finir ses passes de profil.

Le  premier est  cornicorto. Au cheval, il pousse un peu à la première rencontre puis prend un picotazo. Javier Castaño profite en début de faena de la noblesse du Valdellan pour le doublé avec efficacité. Il poursuit par une série à droite élégante mais sur le pico. Il prend la main gauche et dès la première passe il prend un tampon qui lui coupe le souffle .Après un temps de récupération, il reprend la main droite pour une très bonne série. 


Très vite le toro se décompose et le torero, desconfiado, toréé à nouveau sur pico. La faena va à menos. Au moment de tuer  Castaño pinche quatre fois après avoir pris le périphérique. Il enchaine les échecs au descabello et se fait siffler à son retour au callejon.  
Le quatrième sort  faible. Il   s’endort sous le fer. Première série, à droite, à la muleta sur le pico, la seconde est centrée. Le toro est noblote, ne pose pas de grosse difficulté. Castaño toréé de loin, se fait voir et se fait accrocher. 

A gauche, le torero ne  donne pas la sortie à un toro qui se retourne vite sur cette corne. Il créé un peu d’émotion en piste et sur les gradins en se mettant en danger sur des erreurs de novillero.  . Il coupe une oreille après une estocade entière mal placée, portée en prenant les extérieurs mais rapide d’effet. Une partie du public conteste, à juste titre, ce trophée.

 Morenito de Aranda a sa tête des mauvais jours. Le Valdellan est en surpoids. Il charge avec violence à trois reprises le cheval. Il est manso. Il aura en permanence un œil sur les tablas et l’autre sur la muleta qu’il suit sans grande conviction. 

Le torero toréé avec élégance,  les passes sont allurées. Mais elles sont sur le voyage, de profil et sans peser sur le toro. Comme un couple qui valse, valse très lente, le Valdellan, et le torero  partis du centre finissent aux planches. 


 Le toro va à menos et, à bout de force,  se couche après deux pinchazos et incapable de se relever doit être puntillé.
Le cinquième est tardo. Il s’allume sous le fer de la première rencontre, puis s’éteint de nouveau à la seconde.  Il n’a pas de charge. Morenito doit arracher les passes. Le toro est très vite  décomposé, la faena traîne en longueur jusqu’à ce que Morenito arrive à lier une série  Face à un toro dont il n’a tiré à   qu’une seule série,

 De Aranda,   entend  un avis après une  très vilaine épée entière et  rapide d’effet.   Petit salut au tiers qui passe presque inaperçu.

Tomas Campos avait triomphé à Mimizan l’an passé. Son premier toro est  totalement invalide. Tout le monde l’a vu, sauf le président qui tard à sortir le mouchoir vert  Sort en remplacement un exemplaire du même fer.  Celui-ci   plus léger,  mobile sera le meilleur du lot (CQFD). Le piquero maladroit au point de tomber de cheval à la première rencontre, le pique très mal.
 Heureusement Tonio de la cuadrilla de Philippe Heyral assure la protection du cheval. Le torero de Badajoz s’était déjà illustré au toro précédent dans un très joli quite.


La  faena composée de  séries à gauche citées avec sincérité en se croisant , parfois terminées de profil mais données avec élégance , temple et relâchement est le meilleur moment de la corrida . Il est agréable de voir un torero motivé et  talentueux se comporter en professionnel. Campos coupe une oreille après une bonne estocade.
Le sixième est faible. Rien de significatif au premier tiers, au  tiers, le Valdellan a une charge courte. Tardo, il ne se prête pas au jeu du torero. Campos essaie de toréer, son geste est élégant mais le toro s’en fout et ne s’investit pas dans la passe.

 Tomas Campos termine par une estocade entière une corrida qui sera vite oubliée. Espérons que les organisateurs feront à nouveau confiance à ce jeune torero.

Arènes de Tyrosse, dimanche 17 juillet
novillada non piquée du Cercle Taurin Tyrossais
Deux erales de la ganaderia du Lartet, compliqué le 1er et faible le 2ème pour
Carlos Olsina : une oreille
Baptiste Cissé : deux oreilles
Deux tiers d’arènes avec un public très familial (entrée gratuite)
Grand et beau soleil d’un été enfin arrivé

Chaque dimanche matin des Fêtes de Tyrosse, le cercle taurin local organise une novillada non piquée. Gratuite, cette course est l’occasion pour beaucoup de découvrir la tauromachie.  .
 Bien présentés,  . le premier novillo a manqué de fixité et le second de force.
Le premier est bien armé et costaud, met bien la tête dans le capote et permet aux deux jeunes toreros de réussir un bon quite.

 A la muleta, il envoie s’il touche la muleta, ou s’il est toréé par le haut, un gros coup de tête. Carlos Olsina  alterne des séries où le novillo suit bien, en particulier sur des cités de loin, avec d’autres où   de rompt sous la pression du Lartet.


 Le toro devient de plus en plus complexe et   bouscule le torero. Carlos coupera une oreille après une estocade tombée rapide d’effet.
Le second eral est un peu plus léger. Au début, .Il est noble avec de la fixité. Après un très bon quite de Carlos Olsina, Baptiste Cissé pose trois bonnes paires de banderilles. Le toro est faible .

 Le torero doit beaucoup l’aider pour tirer des muletazos de bonne facture en particulier à gauche. Très vite, le Bonnet va à menos et accroche le torero. Cissé finit par embarquer l’eral dans une bonne série de passes en rond. Baptiste s’engage avec beaucoup de sincérité pour porter une grande estocade. Il coupe deux oreilles et sort en triomphe de ses arènes.



Thierry Reboul

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