Bolsin de Bougue, les erales de José Cruz vainqueurs
(photos de Matthieu Saubion
Il y a des traditions qu’il
est bon d’entretenir et de faire perdurer. En matière de choses taurines, le
Bolsin de Bougue en est une. Ce qui fait l’intérêt de cette compétition, c’est
son côté pédagogique et qu’elle permettre d’initier (et surtout lors de la
tienta matinale) un public néophyte. D’ailleurs les organisateurs pourraient
réfléchir pour les prochaines éditions à des actions de communication ou
d’accompagnement de ces néophytes du
type de celle menée par les jeunes aficionados nîmois.
Petite nouveauté cette année,
le public a été invité à participer au vote pour désigner les trois toreros à
l’issue de la tienta qualificative matinale.
Même si aucun trophée n’a été
coupé lors de la finale, le niveau de ce
Bolsin a été plus relevé que celui de l’an passé. Reste à Manuel Diosleguarde à
confirmer lors des novilladas où il a gagné le droit de participer.
Une fois de plus, les vrais vainqueurs de ce Bolsin ont été les erales de José Cruz .
Dimanche 07 mai, 23ème Bolsin de Bougue,
Tienta qualificative
Dix Vaches du Camino de
Santiago, la meilleure est la troisième de grande bravoure et de grande
noblesse pour
Andres Manuel Alacantud
(Albacete)
Miguel Angel Nuñez del Molina
(Jerez de la Froncera)
Manuel Diosleguarde
(Salamanque)
Dylan Rimbaud (Arles)
Cristobal Ramos Martinez
(Murcie)
El Rafi (Nîmes)
Miguel Senent Martos
(Valencia)
Dorian Canton (Adour Aficion)
Borja Collado (Valencia)
Les vaches ont été piquées
par Gabin Rehabi et Alain Bonijol (1 et 5), cavalerie Bonijol
Sont qualifiés Manuel Diosleguarde, Cristobal
Ramos Martinez, et Borja Collado
Demi-arène avec un
public très familial
Comme d’habitude, chaque
aspirant torero a toréé de cape, mis en suerte au cheval et toréé de muleta une vache puis est sorti de second face à une
seconde.
Les vaches de Jean Louis
Darré ont en général manqué de force
même si leur fond de caste les aider à se reprendre et à aller à mas au
troisième tiers.
La meilleure des dix a été la
troisième qui après s’être comportée avec alegria et bravoure au cheval a fait
de caste et noblesse au troisième tiers. Elle sera conservée par le ganadero. Ainsi
que la neuvième moins brillante mais plus exigeante.
Les autres seront éliminées
car, même si en général elles ont été nobles au troisième tiers, elles ont raté
l’épreuve du premier tiers.
Côté toreros, Manuel
Diosleguarde a dominé les débats de la tête et des épaules. Il a un vrai bagage
technique, un bon sens de la lidia et une certaine élégance. Autre technicien
mais plus basto, Cristobal Ramos Martinez, a réussi à se qualifier pour la finale. J’ai
apprécié la prestation d’El Rafi, le jury non.
A moins que son ancienneté sur le circuit des non piquées et sa grande
facilité apparente n’ait jouée en sa défaveur.
Ceux qui décident, ont choisi
Borja Collado. Le garçon a des qualités, mais il est encore vert et s’est
retrouvé plusieurs fois en difficulté. Reste à espérer qu’il ne remporte pas
l’épreuve car je le sens mal affronter les Astarac de Plaisance, les Rehuelga de Dax ou les Casanueva du Plumaçon,
s’ils sortent avec autant de gaz qu’à Magescq.
Dorian Canton, Dylan Raimbaud,
Lucas Miñana n’ont pas démérité mais il leur reste encore beaucoup à apprendre.
Les autres ont été un ton en
dessous.
Dimanche 07 mai, 23ème Bolsin de Bougue,
Novillada non piquée
Phase de qualification :
3 erales de José Cruz, excellent le premier, pour
Manuel Diosleguarde (Salamanque) : un avis et
vuelta
Cristobal Ramos Martinez
(Murcia) : un avis et silence
Borja Collado
(Valencia) : un avis et silence
Sont qualifiés Diosleguarde
et Ramos Martinez
Finale : deux erales de
José Cruz bien présentés et avec un fond de caste pour
Manuel de Diosleguarde
(Salamanque) : deux avis et salut au tiers
Cristobal Ramos Martinez (Murcia) :
silence
Manuel Diosleguarde remporte
le 23ème Bolsin de Bougue et sera présent aux non piquées de
Plaisance, Mont de Marsan, Dax, Bayonne et Vic
Salut du ganadero à l’issue
de la novillada.
7/10ème d’arène
Soleil et température
agréable
A l’issue du paseo, une
minute de silence a été observée en mémoire de Josete et d’un aficionado
montois.
Une fois de plus, les erales
de la ganaderia José Cruz ont été les vrais vainqueurs de ce Bolsin 2017. Très
bien présentés, ils ont, à l’exception du faiblissime second, fait preuve de
caste et de noblesse. Le meilleur a été l’excellent premier d’une caste et d’une
noblesse exigeante qui nous ont fait regretter qu’il ne soit pas sorti en
novillada piquée.
Côté toreros des
imperfections , et c’est normal chez des apprentis, mais aussi des lacunes avec
l’épée qu’il faudra vite combler en particulier pour le vainqueur, Manuel
Diosleguarde, qui devra toréer devant
des publics « familiaux » en particulier à Dax qui ne lui
pardonneront pas ses défaillances avec les aciers.
Cristobal Ramos Martinez a déçu.
Il n’y avait pas grand-chose à faire face à l’invalide second. Il a eu une
seconde chance puisque qualifié, sur le souvenir de sa prestation matinale,
pour la finale. Il est passé complètement à côté d’un novillo qui ne demandait
qu’à donner ses oreilles.
Borja Collado a confirmé les
défauts et qualités entrevues le matin auquel s’est ajouté un manque de
personnalité (ou d’originalité) qui le dessert
Le premier est un eral bien
présenté mais sans excès de poids. Manuel Diosleguarde lui fait un très bon
quite à la cape avant de le brinder au public. Très encasté, le bicho vient de
loin et avec alegria. Il répète à la moindre sollicitation. C’est le toro idéal
pour ce type de novillada. Après une bonne série de doblones, le novillero se
croie et réalise de bonnes séries à droite avec de la lenteur et même du temple.A
gauche, il réduit trop les distances et les passes ne sont pas à la hauteur du
potentiel du bicho.
Le final à droite
est de meilleur niveau. Le « José Cruz » est dominé. Le jeune torero
devra quand même perdre cette manie, en fin de faena, de se coller au toro une
fois la tête passée. Cette pratique racoleuse détone avec le classicisme du
début de faena. L’épée n’est pas le fort du jeune garçon. La mise à mort est laborieuse,
il doit se contenter d’une vuelta après une entière trasera et tombée et quatre
descabellos. L’arrastre est applaudie.
Le second eral fait une
vuelta de campana avec une forte torsion des vertèbres. Il ne se remettra
jamais de cet incident et chutera à plusieurs reprises.
La faena de Ramos Martinez
de ce fait manque d’intérêt. Le torero, souvent profilé, qui veut se faire voir,
prolonge inutilement alors que le toro ne transmet aucune émotion. Silence
après une faena soporifique et une entière contraire.
Le troisième est reçu de
façon « électrique » par Borja Collado à la cape. Manuel Diosleguarde
réalise lui un excellent quite mettant en évidence la noblesse du bicho. Le
toro vient de loin à la muleta mais il fléchit. Il est noble et faible donc
forcément soso.
A l’exception d’une bonne série à droite en début de faena, le
novillero déroule une tauromachie sur le voyage, fade et sans émotion si ce n’est
à l’occasion de quelques accrochages. Quelques passes isolées montrent que le
garçon a des qualités et qu’il a une vraie marge et des possibilités de
progression. Silence après une mise à mort en deux temps et une voltereta.
Pour la finale, la
qualification de Diosleguarde est évidente, celle de Ramos Martinez ou de
Collado est mois évidente. C’est le premier qui l’emporte, sans convaincre l’ensemble
du public.
Le quatrième, bien
présenté, a de la caste. Il est exigeant
mais se livre bien dans la muleta de Diosleguarde. Le novillero enchaîne de
bonnes séries à droite et à gauche mais reste en dessous des possibilités
offertes par le novillo.
Mêmes défauts à la muleta et avec l’épée qu’au
premier, Manuel doit se contenter de saluer au tiers alors que l’arrastre est
applaudie.
Le cinquième est le plus
costaud du lot. Il est lui aussi noble et encasté. Cristobal Ramos Martinez,
après un début honnête, perd pieds. Il passe à
côté des qualités d’un bicho qu’il gâche lamentablement. L’épée, un affreux bajonazo, est à la hauteur
de la faena.
Un peu comme à la
présidentielle, Manuel Diosleguarde est élu faute d’opposition crédible. Il a cinq contrats (un quinquennat
en quelque sorte) pour faire ses preuves……………… ;
Thierry Reboul
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