Magescq Ouverture pluvieuse, temporada heureuse?

Arènes de Magescq, dimanche 5 février
Novillada non piquée


 photos Nicolas Couffignal


6 erales de Casanueva, très bien présentés, avec de la force et de la mobilité,  le second excellent et le sixième noble.
Baptiste Cissé (despedida en  novillada non piquée) : une oreille, salut au tiers
Alvaro Seseña : une oreille, trois avis
Diego San Roman : un avis et silence, silence
Entrée 8/10ème, public bienveillant et patient.
Les aficionados étaient à l’abri. La vingtaine d’antis mis à l’écart loin des arènes ont été copieusement été arrosés par des pluies diluviennes et des orages de grêle entrecoupés de coups de vent à décorner un bœuf.
Un hommage a été rendu à Bernard Menard, président fondateur du club taurin local, décédé en novembre.
Le prix des organisateurs du Sud-Ouest a été partagé entre les trois novilleros.
Le trophée Bernard Menard et le prix à la meilleure estocade sont allés à Baptiste Cissé.




Il faisait un temps pourri à Magescq ce dimanche. On se serait cru dans le Nord. Mais les aficionados étaient contents. Contents parce que ce premier rendez-vous marque les retrouvailles des membres de la grande famille des aficionados sud-ouestiens auxquels s’étaient joints quelques sud-estiens. Contents aussi parce que nous étions à l’abri, au chaud pendant qu’une poignée d’antis agitaient leurs vieilles et ridicules pancartes sous des trombes d’eau et de grêle, les rafales de vent finissant de détruire le brushing de certaines dames patronnesses.
Seul un homme était inquiet au moment du repas. Guillaume Bats, le ganadero, tournait en rond. Il est vrai que cette journée était plus qu’importante pour lui. Pour la première fois, son élevage présentait un lot de six erales.
 Premier rendez vous de la temporada , premier lot de six pour la ganaderia Casanueva, première corrida pour Pablo , le fils du ganadero, venu en poussette superviser l’avancement de la sélection réalisée par son père en vue de prendre dans quelques décennies, la direction de l’élevage, espérons que ce soit la dernière sortie des antis …… !

Très bien présentés tant au plan trapio qu’armure, les novillos sont sortis avec beaucoup de gaz et ont arpenté la piste durant toute la lidia sans fléchir.  Pour les comportements, ce fût varié mais toujours intéressant. Trois novillos sont sortis compliqués. Très mobiles, partant de loin, ils avaient tendance à s’échapper de la passe mais revenait dès que le torero les sollicitait à nouveau. Le cinquième manso con  mucha casta a mis en déroute le jeune novillero qui lui était opposé. Le sixième, le plus faible, très noble aurait du quitté le ruedo en laissant ses oreilles dans les mains de son adversaire.  Le novillero mexicain Diego San Roman trop vert et sans technique a du se contenter d’un silence poli.
Le second eral très encasté, conciliant mobilité et fixité, a fait preuve de beaucoup de classe à la muleta. Grand novillo, hélas mal toréé, il a apporté beaucoup de satisfactions à son ganadero.
Outre la qualité du bétail, on retiendra le comportement du public, nombreux compte tenu des conditions météorologiques, soutenant Alvaro Seseña au bord de la rupture, épée en main, a été tout à son honneur.
Dommage qu’il ait fait preuve d’impatience quand il s’est agi de puntiller depuis un burladero le cinquième novillo après la sonnerie du troisième avis.  La manœuvre n’était pas aisée compte tenu du danger représenté par  la configuration de l’arène et la dangerosité d’un novillo aussi vif qu’à son entrée en piste.

Baptiste Cissé faisait à Magescq, sa despedida en non piquée. Il est prêt à passer à l’échelon supérieur. Il sera le seul à doubler ses novillos en début de faena pour canaliser leur charge.
Le premier eral, est très mobile .il ne baisse pas la tête au capote. A la muleta, il vient de loin avec violence. Il part loin en sortie de passe et à tendance à rompre la relation avec le torero.  Baptiste tente de le régler par une bonne série de doblones. Après une bonne série à droite, il le toréé en rond pour le conserver dans sa muleta. Le toro se calme en fin de faena et le torero peut enchainer quelques bons muletazos. Le coup d’épée, porté avec engagement est très efficace et le tyrossais coupe la première oreille de la temporada française.

Ce sera plus compliqué avec le superbe quatrième qui lui aussi s’échappe de la passe. Après avoir baissé la tête à la cape ; il vient bien à gauche et moins franchement à droite. On retiendra d’une faena qui manque de transmission  par la faute du toro, deux belles naturelles. Baptiste est moins heureux à la mort et doit se contenter de saluer au tiers.

Le second sera le  « novillo du match ». Joliment fait, il a de la mobilité, de la fixité, de la noblesse et beaucoup de caste. Tout est réuni pour passe un bon moment de tauromachie. Il manque juste un ingrédient, mais pas un des moindres, à savoir un bon novillero. Alvaro Seseña  manque de métier, c’est normal à son âge. Mais il est profilé. Il toréé avec brusquerie et ne guide pas la charge pourtant franche du novillero. Heureusement que le bicho se fait sa faena tout seul, sinon il serait resté inédit. Le public se laisse berner par quelques muletazos dont la qualité est le fruit des qualités du Casanueva et non de celles du torero. Seseña coupe une oreille très discutable. L’arrastre est très applaudie.

Le cinquième est un tio .Costaud et très armé, il est surtout très exigeant. Malheureusement le torero n’est pas à la hauteur et se fait déborder par la caste du bicho. Entier, non dominé, il arrive au moment de la mise à mort avec autant d’énergie qu’à sa sortie en piste. Alvaro Seseña perd ses moyens au moment de monter l’épée. Livide, il pique au petit bonheur la chance et finit par entendre sonner le troisième avis. Le novillo est puntillé depuis un burladero par Manolo de los Reyes.

Diego San Roman est un fils de ganadero mexicain. Il est le protégé de Sébastien Castella. Cela explique les contrats qu’il a en France. Il n’a ni mûri, ni progresser techniquement depuis sa piètre prestation de la finale des non-piquées de Bayonne. Il a même perdu les quelques détails artistiques qu’il avait montrés à Lachepaillet.
Le troisième  manque de force au premiers tiers.  A la muleta, il une charge courte et des défauts « corrigeables » en faisant preuve d’autorité et de bagage technique. Le mexicain n’a ni l’un ni l’autre et la faena va à menos avant d’être mal conclue à l’épée.

Le sixième est juste de force, presque soso et d’une très grande noblesse. Il offre beaucoup de possibilités que San Roman n’exploitera pas. La faena est faite d’approximations et de coup de torchon. Le torero se met, comme à Bayonne, tout seul et gâche un toro qui méritait beaucoup mieux.

Plus de satisfaction côté toros que côté toreros pour cette ouverture de la temporada, Guillaume Bats peut laisser retomber son stress. Tout n’a pas été parfait mais il y a eu beaucoup de points positifs. Il reste à confirmer au Plumaçon et à Castelnau Rivière Basse.




En matinée trois vaches de L’Astarac,  ont été tientées par Michelito accompagné de Yon, Dorian et clément d’Adour Aficion. On se souviendra surtout des interventions de Yon Lamothe. Aucune vache ne devrait être retenue.



Le club taurin de Linxe a offert à El Kike, un novillo de Camponuevo. Le novillo, sérieux et vite compliqué, a  posé des problèmes au jeune novillero ; On retiendra son envie de bien faire et une bonne série derechazos



Prochain rendez vous à Maurrin, samedi 11 février à 16h pour soutenir Antoine Madier qui toréé en Fiesta Campera deux novillos d’Alma Serena

Thierry Reboul

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