CÉRÉMONIE DES CÉSAR 2019
Kristin Scoot Thomas, la Présidente
LE DÉCALAGE
Je suis restée scotchée par les
attributions des César de cette année. J'ai l'impression que le
décalage entre les « gens du cinéma » et « le
peuple », ceux qui vont voir les films, se fait chaque année
plus grand. Un peu comme entre ceux qui nous gouvernent et les gilets
jaunes.
D'ailleurs depuis l'an passé, un César récompense le film français ayant fait le plus d'entrées. Et donc on a remis un César à Olivier Baroux. C'était d'ailleurs très émouvant, de le revoir avec Kad Merad, des années après leur duo « Kad et Olivier ». Le père de Kad invité sur scène, n'a pas hésité à voler la vedette aux deux « jeunots », sans vraiment le vouloir je crois. Bref Olivier Baroux a reçu un César pour le film qui a fait le plus d'entrées en 2018, c'est à dire « les Tuches 3 » et il en a profité pour prévenir qu'il y en aurait un 4ème. Eh oui, les Tuches, que personne n'avoue avoir vu... Les Tuches on les verrait bien avec des gilets jaunes d'ailleurs. D'où mon parallèle.
D'ailleurs depuis l'an passé, un César récompense le film français ayant fait le plus d'entrées. Et donc on a remis un César à Olivier Baroux. C'était d'ailleurs très émouvant, de le revoir avec Kad Merad, des années après leur duo « Kad et Olivier ». Le père de Kad invité sur scène, n'a pas hésité à voler la vedette aux deux « jeunots », sans vraiment le vouloir je crois. Bref Olivier Baroux a reçu un César pour le film qui a fait le plus d'entrées en 2018, c'est à dire « les Tuches 3 » et il en a profité pour prévenir qu'il y en aurait un 4ème. Eh oui, les Tuches, que personne n'avoue avoir vu... Les Tuches on les verrait bien avec des gilets jaunes d'ailleurs. D'où mon parallèle.
Les films césarisés sont d'ailleurs
dans cette ligne : celui qu'a vu le grand public : « le
grand bain » et celui récompensé : « jusqu'à la
garde » (film sur les violences conjugales)
Grand écart donc entre ce qu'à envie de voir le public : les Tuches et « le grand bain », deux comédies qui dénoncent la vie actuelle, avec des pauvres types qui survivent, qui s'entraident , et les récompenses pour des films de société un tantinet plombant. En tous cas, qui abordent des sujets peu évoqués en famille entre la poire et le fromage.
Grand écart donc entre ce qu'à envie de voir le public : les Tuches et « le grand bain », deux comédies qui dénoncent la vie actuelle, avec des pauvres types qui survivent, qui s'entraident , et les récompenses pour des films de société un tantinet plombant. En tous cas, qui abordent des sujets peu évoqués en famille entre la poire et le fromage.
Sinon il y avait les comiques :
l'inimitable Jérôme Commandeur, qui a fait l'éloge d'une mythique
comédienne : Betty Marmont, disparue trop tôt à 102 ans. Laurent
Lafitte, maquillé comme s'il était trop lifté. Laurence Arné,
remettant le César de la meilleure robe bleue, et même Elie Semoun,
presque drôle en maillot de bain. Le Maître de Cérémonie, Kad
Merad, semblait plus spectateur qu'acteur dans ce tableau.
Les diplômés du jour ont réagi selon
leurs caractères : maîtrisé pour Karin Viard, explosif pour
le jeune Dylan Robert, timide pour Jacques Audiard, emprunté pour
Michel Ocelot auteur de « Dilili à Paris » (Kirikou
aussi), qui fait des films pour dire des choses, pas pour monter sur
scène où il n'a rien à dire.
« Mademoiselle de Joncquières »
gagne le prix des meilleurs costumes, mais aurait pu gagner le prix
du meilleur fleuriste tant l'actrice principale passe du temps à
arranger des bouquets.
Le meilleur film étranger est « une affaire de famille » de Hirokazu Kore-Eda, mais personne n'avait été prévenu qu'il fallait venir à Paris chercher le prix donc les remettants sont restés un peu comme des couillons. Alors que si « Campeones » de l'espagnol Javier Fesser avait été nommé, il serait venu chercher son prix. Il n'y a pas qu'Almodovar qui sait faire d'excellents films en Espagne !
Monica Belluci a un peu grimacé quand Kad a présenté les acteurs qui doublent les films dans leurs pays respectifs et que pour l'Italie c'était un pizzaïolo qui faisait tourner sa pâte qui était dans le public. Ce sketch était un ramassis de clichés pas drôle : l'Inuit en robe de peau, l'Amazone emplumé...
Philippe Katerine a dédié son César à son personnage, qui doit à cette heure regarder la télé. Un moment purement décalé comme seul sait l'être le chanteur/acteur.
Je suis un peu triste pour Gilles Lelouche, neuf nominations pour son film et un seul César pour Katerine... Il l'avait dit d'ailleurs à la télé, trop de nominations ce n'est pas forcément un gage de réussite...
Le meilleur film étranger est « une affaire de famille » de Hirokazu Kore-Eda, mais personne n'avait été prévenu qu'il fallait venir à Paris chercher le prix donc les remettants sont restés un peu comme des couillons. Alors que si « Campeones » de l'espagnol Javier Fesser avait été nommé, il serait venu chercher son prix. Il n'y a pas qu'Almodovar qui sait faire d'excellents films en Espagne !
Monica Belluci a un peu grimacé quand Kad a présenté les acteurs qui doublent les films dans leurs pays respectifs et que pour l'Italie c'était un pizzaïolo qui faisait tourner sa pâte qui était dans le public. Ce sketch était un ramassis de clichés pas drôle : l'Inuit en robe de peau, l'Amazone emplumé...
Philippe Katerine a dédié son César à son personnage, qui doit à cette heure regarder la télé. Un moment purement décalé comme seul sait l'être le chanteur/acteur.
Je suis un peu triste pour Gilles Lelouche, neuf nominations pour son film et un seul César pour Katerine... Il l'avait dit d'ailleurs à la télé, trop de nominations ce n'est pas forcément un gage de réussite...
« En liberté » avait neuf
nominations et ne remporte aucun César...
« Mademoiselle de Jonquières » six nominations, un César.
« Pupille » six nominations, aucun César...
Jeanne Héry n'a pas caché une grimace de déception en ne gagnant pas le César du meilleur film. La prochaine fois, Jeanne, car de toute façon tes films sont magnifiques, et si différents de ceux des autres.
Alex Lutz remporte le trophée du meilleur acteur, pour un film que peu de gens ont vu « Guy » où il jouait le rôle d'un chanteur vieillissant. Il est toujours bien Alex Lutz, mais je ne sais pas pourquoi je n'ai pas vu son film...
« Mademoiselle de Jonquières » six nominations, un César.
« Pupille » six nominations, aucun César...
Jeanne Héry n'a pas caché une grimace de déception en ne gagnant pas le César du meilleur film. La prochaine fois, Jeanne, car de toute façon tes films sont magnifiques, et si différents de ceux des autres.
Alex Lutz remporte le trophée du meilleur acteur, pour un film que peu de gens ont vu « Guy » où il jouait le rôle d'un chanteur vieillissant. Il est toujours bien Alex Lutz, mais je ne sais pas pourquoi je n'ai pas vu son film...
Les gagnants :
« Les frères Sisters »
neuf nominations, quatre César. Ah oui, Audiard c'est pas
Lelouche !
« Jusqu'à la garde » dix nominations, 4 César dont « meilleur film » et « meilleure actrice » pour Léa Drucker.
« Jusqu'à la garde » dix nominations, 4 César dont « meilleur film » et « meilleure actrice » pour Léa Drucker.
« Shéhérazade » trois
nominations, trois César : carton plein ! Meilleurs jeunes
espoirs féminin et masculin, et meilleure première œuvre.
Au final une bonne soirée, même si
mes César à moi je ne les aurais pas forcément distribués comme
cela.
Léa Drucker et l'équipe de "jusqu'à la garde"
Olivier Baroux, César du film le plus vu : Les Tuches 3
Karin Viard, meilleure actrice dans un second rôle
Laurence Arné, sans robe bleue
Sara Giraudeau
Kad Merad, le présentateur soporifique de l'année
Édouard Baer
Philippe Rebbot, présent pour "l'amour flou"
Cécile de France
photos de notre envoyé spécial GeeBee
Jusqu'à la garde de Xavier Legrand
Meilleur acteur
Alex Lutz dans Guy
Meilleure actrice
Léa Drucker dans Jusqu'à la garde
Meilleur espoir féminin
Kenza Fortas dans Shéhérazade
Meilleur espoir masculin
Dylan Robert dans Shéhérazade
Meilleur second rôle féminin
Karin Viard dans Les Chatouilles
Meilleur second rôle masculin
Philippe Katerine dans Le Grand bain
Meilleure réalisation
Jacques Audiard pour Les Frères Sisters
Meilleur film étranger
Une affaire de famille de Hirokazu Kore-Eda
Meilleur premier film
Shéhérazade de Jean-Bernard Marlin
Meilleur film d'animation
Court métrage :
Vilaine fille d'Ayce Kartal
Long métrage :
Dilili à Paris de Michel Ocelot
Meilleur court métrage
Les Petites mains de Rémi Allier
Meilleur documentaire
Ni juge, ni soumise de Jean Libon et Yves Hinant
Meilleur scénario original
Jusqu'à la garde (Xavier Legrand)
Meilleure adaptation
Les Chatouilles (Andréa Bescond, Eric Métayer)
Meilleure photo
Benoît Debie pour Les Frères Sisters
Meilleur montage
Jusqu'à la garde (Yorgos Lamprinos)
Meilleure musique originale
Vincent Blanchard et Romain Greffe pour Guy
Meilleur son
Les Frères Sisters (Brigitte Taillandier, Valérie de Loof, Cyril Holtz)
Meilleur costumes
Mademoiselle de Joncquières (Jean-Pierre Larroque)
Meilleur décors
Les Frères Sisters (Michel Barthélémy)
L’Académie des Césars est en crise comme de nombreux secteurs de la société française : fonctionnement opaque et très hiérarchisé, copinage et cooptation à tous les étages,contrôle étroit des instances dirigeantes par un petit nombre de petits chefs/chefaillons autoproclamés et indéboulonnables.Partout ou presque prévalent des structures de domination et de formatage des esprits dans la facilité de l’entre-soi.La société française est bloquée :il convient d’acquiescer,d’opiner du chef,de se soumettre docilement au consensus,au prêt à penser.La parité entre les sexes n’est pas la panacée universelle qui résoudrait tous les problèmes comme par enchantement !LE problème est bien plus grave et profond :c’est l’absence de démocratie réelle et notamment de délibération,c’est le rétrécissement des libertés,en un mot c’est l’écrasement de tout ce qui surprend,étonne,émerveille.L’art cinématographique est évidemment la 1ère victime de cet état d’esprit,de cette logique stérilisante :la création implique une prise de risque,une certaine subversion de l’ordre établi et de la police de la pensée.
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