Festival de la Fragua ;mélange subtil des essences du passé ,du présent et du futur
Arènes de Pontonx, Dimanche 01 mars
2015 matin : Festival de la Fragua
(Les
photos sont de Romain Tastet, tous droits réservés)
6 novillos d’Astolfi pour
Pepe Luis Vasquez : vuelta
Juan Mora : une oreille
El Fundi : deux oreilles
Juan Leal: salut au tiers
Andres Manrique : une oreille
Louis Husson : une oreille
Demi-entrée
Juan Leal est à l’origine de ce joli
projet qu’est La Fragua. L’objectif est de permettre à de jeunes
toreros de se faire connaître, comme Juan a pu le faire grâce aux novilladas
non piquées organisées dans le Sud Ouest. Avec le Bolsin de Bougue, la tienta
de Parentis, la Fiesta Campera de l’opportunité à Garlin et les concours
matinaux de Dax et Bayonne, cette initiative concourt à la promotion et au développement de
notre culture. La présence de nombreux enfants sur les gradins en est une
preuve.
Juan inspiré par la série Sliders ou
les travaux d’Enstein sur la relativité
restreinte a réussi à réunir dans un même lieu, pour une même action, le passé,
le présent et l’avenir de la tauromachie pour servir la promotion du futur.
Les petits plats ont été mis dans les
grands : Harmonie de la Nehe, chanteur d’opéra, ruban tricolore coupé par
Monsieur le Maire pour officialiser le retour de la tauromachie espagnole dans
les coquettes arènes rénovées de Pontonx sur Adour.
Autre exploit, un grand numéro d’illusionniste
qui a fait disparaître avant qu’ils n’arrivent
à destination, la cohorte d’antis qui devaient déferler sur Pontonx. Dans les rêves de certaine fonctionnaire montoise, ils devaient partir des
centaines, dans la réalité ils n’arrivèrent jamais au port. Si je peux me permettre,
il n’est pas nécessaire que le magicien de service fasse réapparaitre les antis escamotés.
Les novillos de la ganaderia de
présentation festivalière ont permis pour certains aux toreros présents de
faire vibrer le public. A noter le sérieux de l’organisation, les cornes
étaient juste dépointées et la présidence, à charge de Franck Lanati, n’a pas
céder au triomphalisme habituel pour ce type de course.
C’est Pepe
Luis Vasquez qui a l’honneur d’ouvrir les débats.
Son opposant
met bien la tête dans la cape ce qui permet au sévillan de nous régaler en
particulier d’une superbe demie véronique. Hélas le toro verra sa faiblesse
augmentée à la suite du premier tercio réduit à une seule pique trasera. Entre deux
chutes de l’Astolfi, Pepe Luis réalisera quelques passes au doux parfum de
cette Real Maestranza que l’odeur de certains arrivistes dans le monde de la tauromachie ne permet plus
de respirer sur les bords du Guadalquivir.
Le maestro n’a jamais été un grand
tueur et son estocade n’aura comme
qualité que d’être rapide d’effet ,et les récompenses se limite à une vuelta.
Je ne suis pas un toreriste, mais j’ai
souvent pris du plaisir à voir toréer Juan
Mora.
Son novillo est brusque, il accroche la cape
que le torero s’évertue à rendre élégante en donnant de belles véroniques en
tablier.
Avec beaucoup de douceur et aussi d’expérience, Mora va régler la
charge du bicho.
Les premières séries sont accrochées, mais petit à petit les passes
prennent une autre dimension et la faena se termine par deux somptueuses séries
de naturelles. Juan Mora toréé avec l’épée de verdad. Il surprend tout le monde, y compris la musique, en s’engageant
sans préparation pour la suerte suprême.
Après une demie mal placée, le matador
s’y prendra à deux fois pour descabeller et devra se contenter d’une seule
oreille.
Brillant à Magescq, El Fundi le sera à nouveau à Pontonx. Il hérite d’un novillo, plus
costaud, qui répond bien à la cape et prend une bonne pique.
A la muleta, il
arrive brusque, sur la défensive et manquant de force.
Le torero est un grand
technicien .Il entreprend de soumettre son adversaire en le toréant tout d’abord
par le haut. Puis en l’obligeant et en lui faisant baisser un peu la tête, il
va le dominer pour conclure la faena de bonnes séries à droite
.
Le matador s’engage
pour une entière en place d’effet spectaculaire et deux oreilles viennent récompenser celui qui a été longtemps
le torero préféré des Aficionados français.
Juan Leal
reçoit le quatrième toro. Faible.,l’animal manque de charge et de transmission.
L’arlésien l’entreprend à mi distance puis raccourcit les distances.
Mais dans
les deux cas, l’Astolfi ne permet pas grand-chose. Juan aura du mal à tuer et
devra se contenter de saluer au tiers.
Le colombien Andres Manrique est un des novilleros qui a fait la
grève de la faim pour que le mafioso qui sert de premier magistrat à la ville
de Bogota respecte la loi et ne s’oppose pas aux corridas dans cette cité.
Juan
a eu la délicatesse d’inviter le jeune
torero à participer à ce festival. Son novillo sera le meilleur de la course
.Il permettra d’assister à l’instant torista du festival en prenant avec force
et bravoure une excellente pique sous le fer de Laurent Langlois. Le piquero,
excellent dans ce tercio, sera applaudi à sa sortie du ruedo.
Le novillo est encasté et le torero sincère.
La faena, essentiellement droitière car l’Astolfi est compliqué à gauche, est
variée et intéressante. Le torero est encore vert et le toro finit par prendre
le dessus.
Le compatriote du grand Cesar Rincon coupe une oreille après une
estocade entière, son adversaire est applaudi.
C’est au jeune torero dacquois, Louis Husson, qu’il revient de clore le spectacle.
Son novillo, bien présenté, manque de force et ne pousse pas au cheval. Louis
invite El Santo, le torero de Pontonx, à réaliser avec lui un quite por colleras
très applaudi.
Le bicho est faible, il est sur la défensive et n’est
exploitable que sur la corne droite.
Louis va tirer quelques séries méritoires
de derechazos avant de tuer d’une estocade verticale de côté. Son application
est récompensée d’un trophée.
En conclusion, le public, dont de
nombreux enfants et adolescents est sorti satisfait des arènes.
Après Magescq
et Arzacq et ce festival, la temporada 2015 démarre bien et comme dirait la
mère de Napoléon : « pourvu que cela dure !!!! »
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