Samadet : Alvaro Garcia blessé lors d'une novillada décevante de Philippe Cuillé

Arènes de Samadet, 22 mars 2015 : Novillada de la Féria de la Faïence 
(photos de Christian Sirvins )

6 novillos de Philippe Cuillé pour
Borja Alvarez (silence avec un avis, silence avec avis)
Manolo Vanegas (silence, vuelta avec un avis)
Alvaro Garcia (avis, pétition du fan club et vuelta contestée, pétition du fan club et départ à l’infirmerie)
¾ d’arènes
Alvaro Garcia a reçu un coup de corne au mollet droit avec deux trajectoires (12 et 15 cm)



Je propose au président de la Peña Al Violin de jumeler son club taurin avec un des clubs taurins du village gardois du Cailar connu pour son concours de manades du jeudi de la fête votive et ses sympathiques arènes dit de la Glacière.  Il faisait un froid de canard et ce n’est pas confit mais congelé que le public présent à Samadet à failli finir.
Si le froid est supportable quand la course est bonne, il devient désagréable quand celle-ci, comme aujourd’hui, est décevante.
La faute en incombe au bétail de la ganaderia Philippe Cuillé. Pour sa présentation en piquée, l’éleveur du Grand Badon avait sélectionné six novillos à la présentation irréprochable et aux cornes « vicoises », armures qui ont résisté aux nombreux remates dans les burladeros (comme quoi c’est possible si les pointes sont intactes).
Hélas le ramage n’a pas été à la hauteur du plumage. Les camarguais ont tous fait preuve de faiblesse voire pour le premier et le troisième d’invalidité. Quelle qu’en soit la cause, hiver trop difficile ou problème génétique, l’éleveur doit rapidement résoudre ce problème s’il veut continuer à évoluer à ce niveau.
Cette absence de force est d’autant plus regrettable que tous les utreros ont fait preuve de bravoure et de noblesse et auraient du permettre d’autres faenas que celles vues ce jour.
Les piqueros ont aussi leur part de responsabilité dans l’échec de la course .Prévenus que chaque toro serait présenté deux fois au cheval pour tester sa bravoure, pourquoi se sont ils livrés à vrai jeu de massacre à la première pique ?
 Profitant de l’engagement des bichos sous le fer, ils ont cassé les Cuillé en le piquant trop fort, trop longtemps et surtout en arrière.
A la sortie des arènes, certains spectateurs s’en prenaient à la seconde pique .Or celle-ci fut systématiquement anecdotique, le mal étant fait dès la première rencontre.
Côté organisation, j’ai souvent brocardé l’organisation samadetoise. Elle a confirmé cette année les progrès réalisés l’an passé vers plus de sérieux .La présidence à charge de Pascal Darquier, Guy Mauléon et Vincent Delpuech a fait preuve de rigueur dans la gestion de la course (avis, musique,…) et des trophées refusant de céder à la pression minoritaire des groupies de certains toreros.


Borja Alvarez est un novillero expérimenté venu pour remplacer Guillermo Valencia bloqué par un problème administratif. Il hérite en premier lieu d’un novillo invalide (arrière train) qui ne pourra pas pousser lors du premier tiers. Le bicho est noble mais sa faiblesse le rend tardo .Il charge sans conviction et se décompose très vite. Le torero prolonge trop une faena profilée et abuse du pico. La mise à mort sera laborieuse (3 pinchazos et une demie épée de côté)

Le quatrième utrero ne sera pas celui du desquite. Un mauvais tercio de pique accentue sa faiblesse. Alvarez le toréé à mi hauteur sans vraiment se croiser. Il n’allonge pas assez sa passe, la faena manque de liaison. Le garçon est courageux, vaillant mais il manque de technique. Le Cuillé finit par coller à la sortie de chaque passe et l’ensemble, toro et torero, va à menos. Le jeune espagnol tue une fois de plus très mal (une atravesada, un pinchazo, une entière et trois descabellos).

Manolo Vanegas est vénézuélien. Apodéré par Philippe Cuillé, il va essayer de mettre en évidence le second novillo face au cheval. Cela donnera le seul bon tercio de piques de l’après-midi. Après un bon tercio de banderilles, le toro va très vite s’éteindre. Faible, il devient tardo, s’arrête en cours de passe et se retourne vite. Le toro se décompose vite, accroche un torero qui ne se croise pas assez et se fait désarmer. Le torero cherche à relancer sa faena en cherchant les effets trémendistes mais une vilaine épée atravesada perforant le poumon vient anéantir ses efforts  pour obtenir un trophée.


Le cinquième, un peu moins faible que les autres, fait preuve de fixité dans sa charge. Il est idéal pour une faena « artistique ». Le sud-américain est plus un vaillant qu’un artiste. Il fait des efforts mais le toro n’a pas assez de chispa pour mettre en évidence le courage du torero et le torero manque trop de profondeur pour exploiter la noblesse « molle » du toro. Malgré cette faena en dessous des possibilités et une mise à mort difficile (quatre pinchazos et une entière), le torero s’octroie une vuelta  (sic).

Alvaro Garcia faisait à Samadet ses débuts en novillada piquée. Très en vue, en non piquée en Espagne l’an dernier , sa montée à l’échelon supérieur était très observée des deux côtés des Pyrénées. Il reçoit avec beaucoup de classe son premier adversaire à la cape. 

Hélas le Cuillé va se révéler invalide .Il aurait du être remplacé. C’est d’autant plus dommage que le novillo est très encasté et noble. Hélas son physique défaillant ne lui permet pas d’exprimer ses qualités. Le toro se décompose et seul le fan club du torero trouve de l’intérêt à la faena.
Les amis du torero réclameront une oreille, refusée par le trio présidentiel, après une mete y saca trasera et une entière de côté. Alvaro Garcia fait une vuelta contestée par la majorité du public et fêtée par ses « pays ».
Le sixième bicho sera le plus sérieux et exigeant du lot. C’est un manso con casta. Il nécessite que le torero se croise et impose son autorité.  Garcia par manque de métier ne pèse pas sur le Cuillé.  Après une bonne série à droite, la meilleure de la novillada, le novillero se fait déborder par un animal qu’il ne soumet pas .Après un premier accrochage sans gravité, il se fait prendre à nouveau et reçoit un coup de corne avec deux trajectoires (12 et 15 cm). Il abrège la faena, et estoque un toro non dominé et loin d’avoir été exploité avant de rejoindre l’infirmerie. La présidence résiste à une nouvelle offensive des groupies.


La déception se lisait sur le visage des organisateurs .A une fréquentation, forcément insuffisante compte tenu du coût d’une telle journée, s’ajoute un bilan artistique très médiocre.
En espérant que l’an prochain les choses se passent mieux et que comme pour Garlin qui après deux ans de « bache » a remonté la pente grâce aux Pedraza de Yeltès, Samadet retrouve équilibre financier et résultat artistique.
Toreros et élevage seront à revoir dans d’autres conditions.

Et les vilains antis dans cette histoire, me direz-vous ? Toujours aussi vilains.
Quelques guignols déguisés d’Animal-Cross et les habituel(le)s demeuré(e)s et illuminé(e)s qui traînent leur spleen et leur ridicule sur les routes des pays d’aficion sans jamais réussir à faire autre chose qu’exposer leur vacuité aux regards des « taurinus » et des neutrus.
Par contre, ils sont maintenus très loin des arènes, invisibles et inaudibles. Les abords des arènes redeviennent un havre de tranquillité et de convivialité. Quand la chaleur sera de retour tout sera pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. 

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