Compte rendu des novilladas organisées par le Tendido Risclois
Le matin : Deux bons
erales du Lartet, Tibo Garcia et Adrien Salenc perdent les trophées à l’épée
les photos sont de Christian Sirvins
Arènes de Riscle : samedi 1er Août :
novillada matinale des fêtes 2015
2 novillos du Lartet, le second mal
exploité et deux erales encastés du même élevage pour
José Ruiz Muñoz : silence, mini bronca
avec un avis
Tibo Garcia : salut au tiers
Adrien Salenc : vuelta
deux piques (cavalerie Bonijol)
½ arène sous un ciel couvert puis dégagé
Petit changement au programme habituel
de la journée taurine organisée par le Tendido Risclois., c’est une novillada
mixte qui nous est proposée ce samedi matin.
C’est l’occasion pour Jérôme Bonnet de
tester deux de ses produits face au cheval.
José Ruiz Muñoz avait fait forte impression,
l’an passé, face au toro de réserve du Conde de la Corte. Il a été loin d’en
faire de même cette année face aux Lartet.
Son premier novillo est faible ; Economisé à la pique ; il a
une charge courte. Malgré son fond de noblesse, mais il se défend plus qu’il n’attaque
et à un coup de tête qu’il faut canaliser. Le sévillan ne fait pas grand-chose pour
le mettre en valeur et tue d’une estocade pas très sincère mais habile.
Le second utrero, sorti en quatrième position,
est très bien présenté .Il a un physique de toro avec un morillo très
développé. Il est sérieux et a un
comportement de manso con casta. Il met les reins dans la première pique et est
plus discret dans la seconde .Après une première espantada du torero au premier
tiers, la panique envahit les cuadrillas. José Ruiz, qui invoquera un toro trop
avisé, dépose les armes sans toréer. Quelques passes d’alinio, de nouvelles
espantadas « très gitanes » et une entière en passant déclenchent une
mini bronca que certains ont trouvé
déplacée et que je trouve mesurée par rapport à ce qu’elle aurait pu être en d’autres lieux.
José Ruiz Muñoz est un torero qui manque de technique et de vaillance. Pour percer,
il a intérêt à un devenir comme tonton Curro un grand artiste sinon sa carrière
s’arrêtera vite une fois l’effet « neveu de » passé.
Comme à Plaisance et à Tyrosse, les
deux erales sélectionnés par la famille Bonnet ont été nobles et encastés.
Le premier demandait à être torée avec
douceur et surtout en allongeant la passe. Tibo Garcia va le comprendre un peu
tard. Le début de faena est intéressant mais en dessous des possibilités offertes.
La fin, plus templée et avec une meilleure conduite de la charge est d’une autre dimension. Elle laissera
quand même un sentiment d’inachevé, le bicho a encore des passes quand Tibo
Garcia s’engage pour tuer. Il entendra
un avis après un pinchazo et une entière lente à faire effet, le toro étant
relevé par le puntillero. Le torero devra se contenter de saluer au tiers.
Comme c’est souvent le cas quand le
torero est en forme, il est chanceux au sorteo. L’eral attribué par le sorteo à
Adrien Salenc est très noble et encasté. Après un excellent tercio de
banderilles, le toreo profite de la charge de loin et de la répétition du
becerro pour construire une bonne faena alliant temple, technique et
communication positive .Le toro va à mi-faena rechercher le terrain des planches.
Avec à propos et métier, le novillero va l’entreprendre dans ce terrain puis le
ramener vers le centre. La mise à mort (une atravesada ,2/10ème et une entière)
ne sont pas à la hauteur du travail réalisé et de la qualité du novillo. Le
torero doit se contenter de saluer au centre.
Les prix mis en jeu sont partagés
entre Tibo et Adrien.
L’après-midi. :
Trois oreilles pour David de Miranda et des Osbornes décevants
Arènes de Riscle : samedi 1er Août :
novillada des fêtes 2015
5 novillos d’Osborne superbes de
présentation faibles, donnant peu de jeu et manquant de transmission (à l’exception du
quatrième), un sobrero de Turquay (5ème bis) décasté pour
David de Miranda : une oreille,
deux oreilles
Louis Husson : silence, silence
avec deux avis
Joaquin Galdos Moreno : une oreille,
silence avec un avis
8 piques souvent carioquées (cavalerie
Bonijol)
¾ d’arènes sous un beau soleil
Sortie en triomphe de David de Miranda
Après les Fêtes de la Madeleine et ses
bains de foule, retour à la tauromachie
des villages du Sud Ouest qui forgent l’aficion et l’amitié. Riscle, comme d’habitude,
a fait un effort pour sortir des élevages vus et revus. Après les Conde de
la Corte de 2014, ils ont fait appel à la ganaderia des héritiers Osborne. Absents
des ruedos français, les éleveurs andalous ont choisi pour le ruedo du village gersois,
un lot de novillos de très belle présentation. Des robes variées et originales,
comme dirait Eric Lesparre, un trapio de toros de quatre ans et des armures à
faire rêver les voisins vicois. Hélas au plan moral, le ramage n’a pas été à la
hauteur du plumage.
Les Osborne ont manqué de forces .Souvent
sosos, ils se sont éteints à mi faena.
La course est allée à menos Le cinquième,
invalide, a été remplacé par un Turquay infumable. Le sixième s’est cassé une corne contre un
burladero et le travail, même honnête, du torero ne pouvait transmettre d’
émotion.
Les aficionados découvraient ce jour,
David de Miranda. Son premier toro prend une pique carioquée. Faible, il
fléchit dès les passes de cape. Il vient bien dans les premières statuaires .Il
a une charge courte et lente. Plus soso que noble, il suit la muleta mais ne se
livre pas. Le torero réalise une faena appliquée mais qui est vite ennuyeuse
car le toro ne transmet pas d’émotion. Même les circulaires ne réveillent pas l’enthousiasme
du public. Le novillero est un bon matador et son estocade entière et efficace
a contribué à l’attribution de la première oreille de la course malgré une
pétition majoritaire.
Le quatrième est une estampe. Grand,
très armé, son pelage carpintado moscheado avec des tâches rousses a provoqué l’admiration
du public et la frénésie des photographes. Il prend une pique sans être mis en suerte,
en ne poussant que sur les antérieurs.
Le toro, handicapé au niveau des
postérieurs, est noble et ne pose pas de difficultés majeures.
De Miranda va l’embarquer dans des
séries à droite, bien faites mais sans vraiment s’engager.
Il a tendance à ne
pas se croiser et à toréer avec le bout de la muleta. Il réussit quand même à
corriger la tendance du toro à vouloir aller dans les planches.
A gauche, changement de décor, le novillero se
croise et la faena prend une toute autre
dimension. Retour à droite, et aux défauts déjà signalés, avant une entière qui tue rapidement, le palco accorde deux oreilles,
(une de trop,….)
Louis Husson traverse une mauvaise
passe. Il semble fatigué. Et comme souvent dans ce cas, le torero manque de
chance au sorteo. Son premier prend deux piques (un bon puyazo de Gabin Rehabi
et un picotazo).
Après un bon tercio de banderilles d’El Santo, le toro va très
rapidement à menos. Il cherche la querencia des planches. Le toro se défend
plus qu’il ne charge. Il finit par infliger une sévère tumade au jeune
landais. Louis fait ce qu’il peut pour
tirer quelques muletazos à un toro de plus en plus réservé. Il tue d’un pinchazo
et de trois quart de lame en avant.
Le cinquième, le mieux fait du lot, fait
une sortie tonitruante. Hélas il se blesse très rapidement et devient invalide
.Le sobrero de l’élevage camarguais Turquay, Santa Coloma, est dans le type de l’encaste.
C’est par contre un manso .Parado dès les premières lances de cape, il charge,
quand bon lui semble, avec une corne droite chercheuse. Il est très sévèrement,
probablement trop, châtié à la pique. A la muleta pas grand-chose à en tirer,
Louis essaie à droite et finit pas l’obliger à venir et réussit à tirer
quelques derechazos isolés. Un imbécile crie « et là main gauche »
quand le torero monte l’épée, c’est vraiment un imbécile.
La mise à mort est
compliquée et deux avis sonneront avant qu’une entière, deux pinchazos, une
demie (à nouveau en avant) et un descabello n’aient raison de ce très mauvais
Turquay.
Joaquin Galdos Moreno est un torero
puntero .
Il va réaliser une bonne première faena à un premier Osborne
longuement piqué lors de son unique rencontre avec la cavalerie. Le début de faena est de bonne qualité, le
torero avec autorité se croise bien et toréé avec un certain temple. Lors de la
première série à gauche, le toro baisse de ton .Le péruvien a le tort de
vouloir insister et la faena va à menos. Il coupe une oreille après une mete y
saca très basse et une entière de côté.
Le sixième tape très fort dans un
burladero et se casse la corne droite à la base du frontal. La corne reste attachée
par l’enveloppe mais le toro, faible de nature, se ressent du choc et de la douleur.
Galdos l’entreprend, et c’est tout à son honneur, sur la corne valide. Le
handicap du toro et sa soseria enlève tout intérêt à la faena. Une mete y saca atravesada, un pinchazo et une
entière de côté concluent la journée de toros riscloise.
Les présents retiendront de cette journée,
les deux bons erales du Lartet bien
toréés par Tibo Garcia et Adrien Salenc, quelques détails de
David de Miranda et Joaquin Galdos.
Je retiendrai aussi, et peut être
surtout, la très grande convivialité qui règne lors de cette journée organisée
par le Tendido Risclois. Convivialité même par troublée par six zombies du FAA,
condamnés au silence et relégués dans un coin du village, merci Monsieur le Maire,
où ils n’ont troublé que leur propre inquiétude.
Prochain rendez vous ce jour à
Hagetmau pour la première novillada de la féria du novillo.
Thierry
Reboul
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