Bayonne :triomphe de Baptiste Cissé et Juan del Alamo lors de la première journée de la Féria de l'Atlantique
Arènes de Bayonne, samedi 03 septembre :
1ère corrida de la Féria de l’Atlantique
2015
6 toros de la ganaderia Pedres « supérieurement »
présentés avec plus de carrosseries que de moteurs pour
Eugenio de Mora : salut
au tiers, un avis et quelques sifflets
Juan del Alamo : salut au tiers, deux
oreilles
Juan Leal : une oreille, un avis
et silence
Le cinquième, se casse une corne et
est remplacé par un cinquième bis lui même renvoyé au toril pour faiblesse.
Salut des peones d’Eugenio de Mora au
premier et de Juan del Alamo au cinquième
Vuelta non justifiée au cinquième ter
grandi par la lidia de del Alamo mais inexistant à la pique.
Bonne prestation de la cuadra de
caballos de Philippe Heyral à la hauteur face à ce bétail de respect.
Blessure du peon de brega au sixième ;
bousculé et piétiné il est transporté à
l’infirmerie.
¾ d’arènes
Superbement présentés , avec
un promedio de 605 kg, très bien armés, dans le type Aldanueva, les toros de
Pedrès ont manqué de forces et parfois de race. Avant toute analyse, RESPECT pour l’ensemble
des toreros qui se sont mis devant ces bichos au physique à donner un cauchemar
à une figura moderne. Aucun toro n’a été
complet, mais il y a quand même eu des moments d’émotion en raison du danger qu’il
représente.
Le grand vainqueur de l’après-midi est
Juan del Alamo, auteur de deux très belles faenas.
Le premier, estampe de toros,
raccourcit sa charge dès les premières passes de cape. Il met les reins lors
des deux rencontres au cheval, obtenant la chute du groupe à la seconde.
Très bien banderillé, le Pedres met en
danger un des banderilleros qui sera préservé de la cornada par un quite
salvateur d’un de ses collègues. Bien doublé par Eugenio de Mora, le toro fléchit .Il se livre peu aussi bien à
droite qu’à gauche, s’arrêtant à mi-passe. Il est faible mais impose
le respect .Une bonne série, d’autres où le torero est
en danger .De Mora prend les bordures pour 8/10èmes d’épée suivi d’un
descabello et salue au tiers.
Le quatrième prend une première bonne pique puis un
picotazo à la seconde dont il sort seul. Le toro, qu’il faut toréer à la voix,
manque de race, est tardo et querencioso .De Mora , lui, manque de motivation. La
faena tourne court. De Mora prendra la tangente pour quatre sorties à matar
pour autant de pinchazos dont un légèrement hondo. Il descabelle (après trois
tentatives) à toro quasi vif. Toro et toreros sont sifflés.
Le premier opposant de Juan del Alamo, bien reçu à la cape est
très discret face au cheval. En début de faena le Pedrès vient bien mais avec
une charge courte .Del Alamo va le lidier en l’allongeant au maximum,
à droite et à gauche, pour le replacer et le reprendre dans la muleta. C’est à
la fois très lidiador et très élégant. , Avec beaucoup de temple et d’autorité,
le torero fait aller le toro à mas révélant ses qualités de noblesse. La
pression monte dans une série de manoletinas forcément à émotion compte tenu du
gabarit du toro. Tout est prêt pour le triomphe à côté duquel, Del Alamo passe
faute d’engagement et d’efficacité avec les aciers ( deux pinchazos, une mete y
saca ,1/3 prudent et trois descabellos). Le lidiador, trahi par le matador se contente de saluer au tiers.
Le cinquième ter prend deux picotazos
sans manifester de grande bravoure. Le toro a un fond de noblesse que Del Alamo
va révéler et développer grâce à une faena de lidiador et d’artiste .Il l’embarque
avec temple dans de superbes séries des deux mains allongeant la charge tout en
le gardant près de lui. A la technique qui fait aller le toro à mas s’ajoute l’élégance
et la sincérité qui font vibrer le public. Deux séries de passes inversées inutiles sont quand même conclues par un splendide changement de
main. Adorños très relâchés avant une épée plate, trasera, et concluante, le
président sort tout à fait normalement les deux mouchoirs blancs. Il sort aussi
le bleu .Coutumier de ce genre d’excentricité, il accorde une vuelta à un toro
inexistant au premier tiers (sic).
Le troisième prendra une première
pique carioquée et un picotazo. A la muleta, début habituel par cambiadas et
diminution rapide des terrains, Juan
Leal impose sa tauromachie habituelle
à un toro qui fléchit et manque de charge. Le toro va à menos et n’avance plus.
La faena, malgré quelques détails manque d émotion et traîne en longueur.
L’arlésien tue d’une entière dans le rincon,
avec hémorragie et surtout fulgurante. Le public obtient une oreille qui n’est
pas du goût de tous les aficionados présents.
Le dernier toro est lui aussi une
estampe de toros .Il prend une superbe pique en s’employant avec une rare énergie
sous le fer d’un excellent piquero. Il pousse moins à la seconde dont il sort seul .Il est piqué,
après la sonnerie, sur l’initiative de Leal ( ?, ?).
Après avoir blessé un peon, le toro
baisse de ton dès le début de la faena .Ce n’est pas la tauromachie de Leal qui
va le faire aller à mas. La faena, sans intérêt et sans émotion finit par
lasser le public .Elle est conclue par une demie de côté et un descabello.
A retenir de cette corrida, un grand
Del Alamo face des toros de Pedrès aux carrosseries dignes des plus grands
designers taurins, mais aux moteurs trop bridés.
Pas grand-chose à retenir de ces deux
compagnons de cartel.
Arènes de Bayonne, samedi 03
septembre :
Finale des non piquées 2015
4 erales de la ganaderia du Lartet ,donnant du jeu pour
Adrien Salenc : un avis et salut
au tiers, un avis et vuelta
Baptiste Cissé : une oreille, une
oreille
Salut du ganadero qui a reçu également
le prix de la meilleure non piquée 2014
Baptiste Cissé, déclaré vainqueur de
la compétition, sort en triomphe à l’issue de la course.
Le bétail fourni par Paul et Jérôme
Bonnet a largement contribué à rendre cette novillada intéressante. En plus
d’un vrai fond de noblesse, certains avaient du piquant. Ils ont tous, selon
l’expression à la mode, donner du jeu .Les deux jeunes novilleros n’ont pas
toujours su exploiter toutes les qualités des novillos. Si Adrien Salenc a été
très loin de son niveau habituel, Baptiste Cissé, en net progrès, a construit
deux faenas élégantes qu’il a su conclure avec plus d’efficacité qu’à Rion. Les
deux novilleros ont entretenu la compétition en se défiant et en se répondant
dans des quites au capote de bon niveau.
Les erales ont été applaudis à
l’arrastre.
Le premier eral accroche à droite à sa
sortie du toril. Abanto, il est attiré par les planches. Adrien Salenc est très maladroit aux banderilles. Le toro est assez
paradoxal. Il met la tète dans la muleta avec noblesse mais essaie de
s’échapper vers les barrières si le
torero n’impose pas sa volonté. La corne droite reste accrocheuse et Adrien se
fait désarmer. Le torero réussit à garder l’eral au deux tiers de la piste. Mais
petit à petit la faena devient brouillonne. Salenc après deux séries, qui ont
pesé sur le toro, se fait déborder. A gauche, le Lartet le ramène vers les
planches et devient avisé .Bonne dernière série à droite
avant une épée plate qui nécessitera l’usage du descabello (deux tentatives),
le novillero salue au tiers.
Le troisième, haut sur pattes et gacho,
n’est probablement pas de la même encaste que les trois autres. Moins abanto,
il se fixe plus vite. Il est noble mais sa charge est courte et manque de
« chispa », il devient rapidement soso. Adrien Salenc se fera déborder par le novillo à gauche. A droite,
il réalise la plus mauvaise faena de sa
saison. Fuera de cacho et profilé, il va plus chercher à accrocher le public
qu’à lidier. Seules ressortent les passes d’adorño finales. La mise à mort est
longuette (une pinchazo, une entière contraire et deux descabellos), l’arlésien
effectuera, motu proprio, une vuelta.
Que ce soit en solo, ou en le partageant avec son concurrent, il a été
en grande difficulté avec les banderilles.
Baptiste
Cissé n’était pas le
favori de la compétition ; Il accueille son premier novillo de rodillas.
Le landais a fait de gros progrès avec les palos .ll dominera Adrien Salenc,
banderilles en main. Le novillo est
noble mais il est un peu tardo .Il faut le citer à mi-distance ce que
comprendra très vite le torero. Le toro frappe violemment un burladero, mais se
remet vite du choc. L’élève d’Adour Aficion alterne de bonnes séries à droite
(qui confirment les progrès entrevus à Rion) avec d’autres où il ne pèse pas
assez sur le toro A gauche il ne court
pas assez la main et n’insiste pas. La faena va quand même à mas et se termine
deux séries très élégantes. Le landais coupe une oreille après une demie de
côté efficace.
Face à un quatrième eral noble et avec
du piquant, Baptiste réalise la meilleure faena que je lui ai vu faire. A droite,
il se croise et torée avec élégance et finesse .Il laisse trop vite tomber à
gauche. La faena baisse de ton vers la fin et est conclue par une entière contraire.
Le public obtient une oreille et Baptiste peut recevoir tous les prix qu’il a
gagné dont la convoitée Coupe de la Ville de Bayonne.
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