A Saint sever, les antis jappent et l'avenir de l'Aficion passe

photos de Matthieu Saubion  / vidéos de Spide Spyde 64 (http://spide64.e-monsite.com )

Il flotte  toujours quand on se rend à Saint Sever, comme à Rion, un parfum de nostalgie. La temporada se termine. Il va falloir se contenter pendant deux mois et demi des retransmissions des corridas d’outre atlantique avec une tauromachie à laquelle j’ai du mal à adhérer. Bref,  l’aficionado sudouestien déprime….. Et en plus, ce 11 novembre,   il flotte tout court et il a fallu qu’areneros et socios de la Peña Jeune Aficion se décarcassent pour remettre en état une piste détrempée par les pluies des jours précédents.

N’en déplaise aux sudestiens, le premier matador de toros français est landais. Il s’appelait Félix Robert. Il est mort, il y a cent ans. A cette occasion, les organisateurs de la Semaine Taurine et Culturelle ont décidé de lui rendre hommage en programmant en matinée, une becerrada (gratuite) offrant une opportunité à de jeunes toreros de quatre écoles taurines françaises de se produire en public.

Grâce à la qualité du bétail de Sanchez Fabrès (origine Coquilla) et à l’envie et l’application des jeunes toreros, le public  a passé un bon moment et s’est retiré satisfait des arènes. Coïncidence, le triomphateur du jour, Yon Lamothe,  est originaire du même canton que Félix Robert. Souhaitons lui de devenir lui aussi matador d’alternative, tout en ayant une carrière moins chaotique que son aîné.

On est dans les Landes, donc il y a un « banquet ». En rejoignant le lieu des agapes, les aficionados sont tombés sur une dizaine d’ahuris sifflant, insultant avec l’élégance verbale d’un « trumpiste » rencontrant une militante féministe noire. A leur tête, leur habituelle égérie qui d’échecs en échecs perd toute légitimité dans le mouvement animaliste. Sa déchéance idéologique perturbant ses capacités oratoires, son discours devient de plus en plus primaire mélangeant une agressivité « totalitariste » avec l’expression d’une nymphomanie ridicule et avilissante pour elle.
Retour aux arènes après un repas partagé entre gens de bonne compagnie, les antis sont toujours là et sont toujours aussi ridicules par leur petit nombre et leurs slogans sans queue, ni tête. Les autorités nous avaient annoncé leur disparition en deux ans, elles n’étaient pas loin du compte.

La novillada de l’après-midi a surtout valu par la prestation d’Alfonso Pablo Ortiz face à un très bon novillo de Pilar Poblacion (encaste Graciliano). 

Les trois autres ont  soit connu   des fortunes diverses au sorteo ou bien leur manque de métier ou de personnalité ne leur a pas permis de profiter des opportunités offertes.
L’an prochain, nous serons de nouveau à Saint Sever, le 11 novembre pour y voir des toros d’autres encastes et de jeunes toreros qui ont le mérite de se mettre devant et qui découvriront que l’on peut triompher sans forcément toréer du Domecq.

Arènes de Saint Sever, 11 novembre matin
Becerrada de la Semaine Taurine et Culturelle organisée par la Peña Jeune Aficion.
4 becerros d’encaste Coquilla de Juan Sanchez Fabrès très bien présentés et donnant du jeu, supérieur le quatrième, pour
Lucas Miñana (E.T Béziers) : une oreille
Solalito (CFT Nîmes) : salut
Tristan Espigue (E.T Arles) : une oreille
Yon Lamothe (E.T Adour Aficion) : deux oreilles
Vuelta au quatrième becerro
Salut du ganadero à l’issue de la course
Sortie en triomphe de Yon Lamothe
Directeur de lidia : Mathieu Guillon
Président : Robert Desclaux
Bonne entrée
Pluie avant puis après la course
Piste limite  praticable malgré les efforts des services techniques pour la remettre en état.
Après le succès des Coquillas de Sanchez Arjona à Maubourguet, ceux de Sanchez Fabrès ont encore confirmé tout l’intérêt qu’il y a maintenir et redévelopper cet encaste. Très bien présentés avec un trapio et des cornes bien plus imposants que certains erales sortis cette temporada en France alors qu’ils avaient tous moins de deux ans, ils sont sortis nobles,  encastés, répétant dans la muleta du début à la fin de la faena. Face à eux quatre débutants motivés ont pu apprendre, prendre du plaisir et intéresser les aficionados présents sur les gradins.
Le biterrois Lucas Miñana a un physique qui rappelle celui de Julio Roblès. Son toro manque un peu de forces. Mais il est noble et ira à mas au troisième tiers. Le novillero est élégant. Il profite bien des qualités du bicho en donnant de bonnes séries des deux mains.

 Il lui manque encore de peser sur son adversaire en se croisant un peu plus. Après une mise à mort en deux temps, il coupe le premier trophée de la journée.
Plus jeune et moins expérimenté, le nîmois Solalito hérite d’un novillo compliqué en particulier sur la corne gauche. Ma mère m’interdisant d’écrire des gros mots, je ferai une périphrase pour traduire ce qu’a dit le ganadero de son animal. Il l’a traité de descendant de péripatéticienne.

 L’eral est difficile et met le jeune torero en difficulté. Solalito recule, accentue les défauts de son opposant. Il aura aussi beaucoup de problèmes pour tuer.

 Matinée difficile pour l’élève de Patrick Varin, mais c’est souvent des échecs que l’on apprend le plus. Le public connaisseur et compréhensif l’invite à saluer.

Tristan Espigue a plus de métier. Il touche un  novillo noble et qui répète. 

Il lui sert des muletazos élégants, efficaces et sincères. La faena est au niveau des qualités du toro et confirme que le jeune arlésien sera un des toreros à suivre en 2017. 


 Il perdra la seconde oreille à la mort. Après avoir pinché deux fois sur des tentatives « a recibir », il pinche à nouveau et conclue d’une entière tombée.

Yon Lamothe, le landais du jour, toréait pour la première fois en public. Il a confirmé l’excellente impression laissée lors de ses dernières sorties en capea. Le fait d’avoir toréé  des vaches difficiles lui a donné une assurance dont il tire profit   face à un eral très encasté et noble qui ne permettait pas beaucoup d’erreurs. 

Le torero de Tartas se croise ; allonge la passe et toréé avec élégance. La faena est essentiellement droitière le garçon ayant été mis en difficulté lors de sa tentative de toréer « al natural ». La faena est prolongée pour permettre au ganadero de juger de manière plus approfondie le comportement du bicho pour éventuellement le garder. Les dernières séries sont accrochées en particulier à gauche.

Yon coupe les deux premières oreilles de sa carrière, le novillo est honoré d’une vuelta al ruedo très applaudie.
A l’issue de la course Yon reçoit le trophée Félix Robert des mains de Madame le Maire de Meilhan, village natal du premier matador français. Il reçoit également une petite enveloppe  du propriétaire de l'hôtel-restaurant montois « La Villa Mirasol ».


 Très belle et rafraichissante première édition d’un trophée qui en appelle d’autres, d’autant que la gratuité de ce type de courses contribue à attirer de nouvelles têtes sur les gradins. Pour ce qui est du financement, ce pourrait être une bonne et intelligente utilisation de la taxe « UVTF ».


Arènes de Saint Sever, 11 novembre
Novillada non piquée de la Semaine Culturelle
et Taurine de la Peña Jeune Aficion
Quatre erales de Pilar Poblacion bien présentés, excellent le troisième pour
Cristobal Reyes : silence
José Rojo : un avis et silence
Alfonso Pablo Ortiz : une oreille
Francisco de Manuel : un avis et vuelta (de sa propre initiative)
Vuelta al ruedo au troisième eral
Président Jean Cazaubon
Pas de pluie, mais froid et humidité pour les 700 personnes (environ) présentes
Alfonso Pablo Ortiz remporte le prix des organisateurs du Sud Ouest, de la Peña Jeune Aficion et celui accordé au meilleur torero « al natural ».
Avec du trapio, des têtes commodes et un fond race chez certains les Graciliano de Pilar Poblacion offraient des possibilités que n’ont pas toujours exploitées les novilleros qui ont défilé à Saint Sever pour ce dernier paseo de la temporada française.
Cristobal Reyes a été le plus mal servi au sorteo.  Son eral est noble mais sa faiblesse fait qu’il a une demi-charge et qu’il se retourne vite sur le torero. Le garçon est marginal, ne pèse pas sur le toro et finit par se faire déborder. Il tue mal après une fin de faena très brouillonne.



José Rojo manque d’expérience (je n’ai pas osé écrire qu’il était vert). Il va très vite se faire déborder par un eral qui permettait autre chose comme il l’a montré lors du quite réalisé par Alfonso Ortiz. Le début de faena est bon quand il s’est agi de doubler le Pilar Poblacion. Mais très vite les erreurs dans le positionnement et les approximations dans la réalisation des passes mettent le torero en grande difficulté et dégrade le comportement de l’animal.


La mise à mort est approximative avec une entière très en avant.

Alfonso Ortiz est en progrès depuis ses prestations de Pontonx et Bayonne.  Il  saura se mettre au niveau d’un excellent eral à la fois noble, encasté et avec beaucoup de fixité (un vrai régal pour le torero et les aficionados). 


Le torero allie sincérité (il se croise vraiment), temple et élégance. Le madrilène « décore » ses faenas de passes somme toute très andalouses. Il y a vraiment du potentiel chez ce garçon. A  suivre l’an prochain d’autant qu’il est suffisamment mature pour figurer dans des non piquées sudouestiennes face à du bétail « sérieux ».



Dommage qu’il rate la mise à mort,  il doit se contenter d’une oreille. Bien entendu, le novillo a droit à un vuelta al ruedo très applaudie.


Francisco de Manuel est un bon élève qui a bien appris sa leçon. Mais la tauromachie est aussi affaire de sentiments et d’émotions, ce que ses professeurs n’ont pas encore du lui enseigner. 


Vous rajoutez un toro soso et vous obtenez une faena longue et ennuyeuse difficile à supporter d’autant que la fraicheur de la nuit gasconne commençait à rendre difficile l’immobilité sur les gradins. Le garçon tue mal et s’accorde une vuelta que personne ne réclamait.


Alfonso Pablo Ortiz remporte tous les prix mis en jeu.
Ainsi s’achève la temporada 2016 « officielle », reste l’épilogue traditionnel de Rion et on pourra tirer un trait définitif sur  cette saison, assis au coin du feu, les yeux rivés sur le calendrier attendant le  5 février, jour de l’ouverture de la temporada 2017 à Magescq.


Thierry Reboul.

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