Samadet : Aficionados et gens de cœur
Arènes de Samadet, dimanche 28 octobre
Festival caritatif au profit de l’Association de
Pédiatrie et de Puériculture Montoise.
Sept toros et novillos de
différents élevages pour
Domingo Lopes Chaves
(Gallon) : une oreille
Marc Serrano (Cuillé) :
salut au tiers
Michelito (Virgen
Maria) : deux oreille (L’éleveur Jean Marie Raymond est associé à sa vuelta par le torero)
Joaquin Galdos (Camino de
Santiago) : salut au tiers
Manolo Vanegas (Piedras
Rojas) : une oreille
Marcos Perez (Domingo
Hernandez) : deux oreilles (Le mayoral est associé à la vuelta du torero)
Baptiste Cissé (Pagès
Mailhan) : silence
L’écarteur landais Baptiste
Bordes a alterné aux banderilles avec Manolo
Vanegas et Baptiste Cissé
Vuelta au grand novillo de
Domingo Hernandez sorti en sixième position
Président Lionel Lohiague
Entre deux tiers et trois quarts d’arènes
photos Nicolas Couffignal
Tout et tous ne sont pas
parfaits dans le monde des toros. Mais une chose est sûre, les aficionados sont
des gens de cœur. Témoins les festivals organisés en Espagne et en France, en
cette fin de temporada, au profit d’associations caritatives Tous l’ont été
pour soutenir des projets venant en aide à des enfants malades. N’oublions pas
que ceux qui participent à ces courses risquent « l’accident » et que
cela ne les empêchent de s’investir dans une démarche altruiste.
Marc Serrano, matador
français, fait partie de ceux qui donnent de leur temps pour
monter des telles actions. Après deux festivals en faveur de l’association gardoise La Clé, un
changement de direction dans l’association et la pression des ces abrutis d’antis
ont rendu impossible l’organisation d’une troisième édition dans les arènes de
Vauvert. Qu’importe, le Sud Ouest et la
Peña Al Violin de Samadet ont ouvert la porte des arènes de Samadet et c’est
au pays de la faïence que s’est déroulée cette journée d’Aficion et de
Solidarité. Regroupant des professionnels médicaux et non médicaux l’Association de Pédiatrie et de Puériculture
Montoise (asso-pediatrie-neonat@ch-mt-marsan .fr) se verra remettre les bénéfices de cette journée. Ces
bénéfices contribueront à rendre plus
agréable les conditions d’hospitalisation des enfants dans le service pédiatrie
et puériculture de l’hôpital Layné à Mont de Marsan. La présence à la tête de
cette association de vraies aficionadas sont un gage qu’elle saura résister aux
habituelles pressions des disciples du gourou de Rodilhan.
L’ensemble des acteurs de ce
festival des alguaciles aux muleteros en passant par les toreros et la cuadra
de caballos ont « actué » bénévolement. Toutes les personnes
présentes ont payé leur place. Les toros ont été offerts par les ganaderos. Seuls
cinq peigne-cul ont tenté de perturber la journée. Ridiculement ridicules, ils ont stationné près des arènes,
agitant de misérables pancartes.
En mars j’avais « engueulé » la
maréchaussée d’avoir laissé les antis s’approcher si près des arènes. J’avoue
que dimanche, voir la maigreur de leur mobilisation, venant après tous leurs
échecs de 2016 et les victoires catalanes et colombiennes, a donné du baume au cœur
de tous les aficionados présents.
Serge, Danielle et tous les
socios d’Al Violin ont mis les petits plats dans les grands pour nous
accueillir et la journée fut une réussite. Bien sûr, il y aurait pu y avoir
plus de monde sur les gradins . Mais il faut savoir, pour être heureux, se
contenter de ce que l’on a et se dire que la prochaine édition connaîtra un
succès encore plus grand. A noter la présence d’une forte délégation du Sud Est
avec la section camarguaise du Collectif des Aficionados Français.
Comme il est de tradition
dans le Sud Ouest, la journée a commencé avec l’École Taurine Adour Aficion de
Richard Milian. Clément, Dorian, Yon, Jules,
Jean et Tristan ont toréé deux vaches de
la ganaderia Casanueva offertes par l’éleveur. Toutes les deux d’origine Gallon
sont sorties compliquées. Mais la
difficulté est forcément pédagogique et les jeunes apprentis ont su tirer leur
épingle du jeu.
Après apéro et agapes (très
bien le traiteur….), direction les arènes.
Les sept toreros présents ont
connu des fortunes diverses, mais tous se sont impliqués et ont manifestement
pris du plaisir à participer. Et c’est là l’essentiel. Au plan taurin, la
première satisfaction vient de la présentation du bétail. Les toros et novillos
offerts, même si certains par leur armure étaient du desecho, avaient un trapio
tout à fait respectable. Au plan moral ce fut plus hétérogène. On retiendra l’excellent
Virgen Maria et l’exceptionnel Domingo Hernandez, novillo qui a été honoré d’une
vuelta al ruedo plus que méritée.
Le premier est un Gallon.
Bien présenté, il manque de fixité et se révèle manso au cheval. Il est meilleur à gauche, côté dont profite
Domingo Lopes Chaves pour tirer deux bonnes séries de naturelles. Il reprend la
droite pour quelques derechazos isolés. Le torero coupe la première oreille de
la tarde après une entière et deux descabellos.
Le second est un Cuillé,
origine Miranda de Pericalvo. Bien présenté, il charge avec violence le piquero
et casse le palo. Mis en suerte une seconde fois, il pousse sous le fer. Marc
Serrano commet l’erreur de demander le changement de tercio. Le toro est un
manso con casta. Insuffisamment piqué, il déborde le nîmois jusqu’à le mettre
en difficulté au moment de tuer. Le torero salue au tiers, dommage car
le public avait très envie de fêter encore plus l’Homme dont la générosité et l’altruisme
ont permis la tenue de ce festival.
Le troisième est un Virgen
Maria avec du trapio mais avec une tête de festival. Il prend une pique en poussant faisant choir le
cavalier et sa monture.
A la muleta, il charge et répète avec beaucoup de
noblesse et d’alegria. Michelito a grandi, il commence à avoir du métier. Il
exploite les qualités du toro.
Les séries sont templées, sincères, élégantes et empreintes de la spontanéité et de l’originalité
caractéristiques des toreros d’Outre Atlantique. La mise à mort est très
efficace et le gerso-mexicain coupe deux oreilles.
Il associe le ganadero Jean-Marie Raymond à sa vuelta. Virgen Maria, après sa très bonne sortie à Mont de Marsan,
est une ganaderia à suivre. Pour l’ainé des Lagravère, mon petit doigt me dit,
que l’on pourrait le revoir l’an prochain dans le Sud Ouest. En attendant il
sera à Rion le 20 novembre.
En quatrième position,
Joaquin Galdos est confronté à un toro du Camino de Santiago. Le bicho, bien
présenté, manque hélas de forces. Il est économisé à la pique mais fait une
vuelta de campana qui ne l’arrange pas. Le péruvien tire deux bonnes séries à
mi hauteur et « en douceur ». Le toro s’éteint très vite et devient
quasi parado au moment de tuer ce qui rendra la tâche difficile pour Joaquin
Galdos qui doit se contenter d’un simple salut au tiers.
Le cinquième est un Piedras
Rojas, élevage appartenant à Patrick Laugier. Le bicho, d’origine Daniel Ruiz, bien
présenté fait illusion à sa sortie en piste. Il va perdre le moral dès la fin
du premier tercio. Il devient querencioso et se réfugie dans les planches.
Manolo Vanegas, avec beaucoup d’application et de sincérité, tire des passes
isolées mais méritoires dans les tablas et conclue d’une bonne entière ce qui
lui permet de couper une oreille.
Le Juli va râler. Lui qui ne
se déplace jamais, même au Pérou, sans
un Garcigrande ou un Domingo Hernandez, comment va-t-il prendre que le meilleur
exemplaire de ces élevages sorti en 2016
ne lui ait pas été réservé. Marcos Perez, le petit fils des ganaderos commence une carrière de novillero.
Il a demandé aux organisateurs du
festival de Samadet d’y participer, Papi offrant le novillo. A l’issue de la
course, tout le monde était content qu’ils aient accepté cette proposition. Le
Domingo Hernandez, très bien présenté, sort avec beaucoup de gaz. Il embiste
dès les premières passes de cape. Il fait preuve de beaucoup de bravoure au
cheval en poussant le groupe équestre sur plus de vingt mètres à la première des
deux rencontres. Il met également les reins à la seconde. A la muleta, le bicho
déborde de noblesse et d’alegria. C’est un novillo de bandera. Le novillero a de
vraies qualités. Il se croise, temple,
sait trouver le bon sitio et est même élégant. Certes il manque de métier, le
novillo offrait des possibilités qui n’ont pas été explorées mais Marcos Perez
a gagné le droit d’être revu. Et puis cela aurait de la « gueule » de
voir le petit fils de Garcigrande face à un Santa Coloma. En attendant il tue
bien et coupe deux oreilles qu’il promène en compagnie du mayoral de l’élevage
familial. Auparavant l’utrero avait fait une vuelta al ruedo ovationnée par le
public.
César Jimenez hospitalisé, c’est Baptiste Cissé qui termine
ce festival. Très mal servi par un Pagès-Mailhan de peu de race , il n’a
pas pu faire grand-chose. Il doit abréger sa faena, sans avoir pu s’exprimer,
le toro très vite avisé étant devenu intoréable.
A Vauvert, les raseteurs Hadrien Poujol et Cédric Mirallès
avaient banderillé. A Samadet, c’est Baptiste Borde, représentant la
tauromachie landaise, qui a partagé les palos avec Manolo Vanegas et Baptiste
Cissé.
La Peña Al Violin a assuré avec le talent et l’alegria qu’on lui connait l’animation musicale du Festival.
Nous reviendrons dans la
placita samadetoise, le 19 mars 2017 pour la Féria de la Faience.
En attendant rendez vous le
11 à Saint Sever et le 20 à Rion des Landes.
Thierry Reboul
La péruvienne tire deux bonnes séries à mi hauteur et « en douceur ». ?????????????????
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